Citigroup pourrait perdre sa très rentable filiale mexicaine

La Cour suprême mexicaine va ouvrir cette semaine une enquête qui pourrait se conclure par la vente forcée de Banamex, la filiale mexicaine de Citigroup.

Des sénateurs mexicains ont fait valoir que le sauvetage de Citigroup par le gouvernement américain l'an dernier a conduit à une situation illégale de Banamex aux yeux de la loi locale, selon les informations du Financial Times. En effet, le Mexique interdit à des gouvernements étrangers de détenir des banques domestiques. Or, depuis quelques mois, l'Etat américain est un des principaux actionnaires du groupe financier.

La vente forcée de Banamex serait un véritable coup dur pour Citigroup. La filiale est un des joyaux du groupe. Elle représente aujourd'hui près de 15% de ses bénéfices et sa valeur est estimée à environ 20 milliards de dollars.

Surtout, elle pourrait créer un précédent dans le secteur bancaire mexicain, dominé par des groupes étrangers, qui comptent eux aussi des gouvernements dans leur actionnariat depuis la crise financière. AIG, Bank of America et Bank of New York Mellon sont dans cette situation. Le groupe britannique Royal Bank of Scotland, sauvé par Londres il y a quelques mois, est également implanté au Mexique.

Si le cas de Banamex (Banco Nacional de Mexico de son nom complet) a attiré l'attention des parlementaires mexicains, c'est entre autre grâce à sa taille, selon le quotidien financier. Deuxième banque que pays, elle a longtemps été détenue par l'Etat mexicain lui-même et représente toujours un symbole national.

Le problème de l'actionnariat de l'établissement a déjà été soulevé en novembre, rappelle le FT. Mais le ministère des Finances mexicain avait accepté la situation, arguant que la présence du gouvernement américain dans le capital de Banamex n'était que transitoire et en réponse à un problème conjoncturel.

Mais les sénateurs de l'opposition ont saisi la Cour suprême du pays, qui sera chargée de décider si cette situation, tolérée par le gouvernement mexicain, est constitutionnelle ou non. L'institution va avoir trente jours pour décider ou non de poursuivre ses investigation. Si tel est le cas, l'enquête pourrait la conduire à contraindre Citigroup de vendre une partie ou la totalité de sa pépite Banamex. De son côté, la banque américaine se contente de déclarer que Banamex n'est pas à vendre.

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