Banque : la Fintech Revolut vise un chiffre d’affaires multiplié par deux à 2 milliards d’euros en 2023

Malgré un bénéfice net en retrait en 2022, la fintech britannique ambitionne toujours de devenir la banque en ligne numéro un en Europe. Son chiffre d'affaires devrait doubler en 2023, après des revenus 2022 en forte hausse.
La fintech a toujours affirmé viser à terme 100 millions de clients dans le monde.
La fintech a toujours affirmé viser à terme 100 millions de clients dans le monde. (Crédits : Reuters)

Malgré une période compliquée et des relations difficiles avec le superviseur, la fintech britannique Revolut a publié - toujours avec une bonne année de retard - un chiffre d'affaires en 2022 en forte hausse (+45%) à un milliard d'euros. Chiffre d'affaires qui devrait même doubler en 2023, selon un communiqué diffusé ce vendredi matin. Cette croissance s'explique par l'enrôlement de quelque dix millions nouveaux clients, dont plus de 600.000 en France, ce qui porte sa base de clients dans le monde à quelque 35 millions de clients.

En revanche, son bénéfice net a plongé de 80% à 6,7 millions d'euros (pour un résultat opérationnel de 23 millions d'euros) en raison de lourds investissements en marketing et nouveaux produits (75 millions d'euros) et en personnel (3.000 salariés en 2021, 6.000 salariés en 2022 et 8.000 cette année), notamment dans la conformité et le support client (qui a doublé de 650 personnes à 1.440 en 2022).

Des résultats rassurants pour l'avenir

L'offensive de Revolut dans le crédit a également pesé sur les résultats. Reste que la néo-banque vise une marge nette bénéficiaire à deux chiffres en 2023, selon le communiqué.

Ces résultats devraient rassurer les investisseurs alors que la fintech poursuit ses efforts pour obtenir un agrément bancaire au Royaume-Uni (alors qu'elle détient ce sésame en Lituanie pour la zone euro) et qu'elle a été critiquée pour ses retards dans ses publications financières.

Lire aussiLa valorisation de la fintech Revolut serait divisée par deux, selon Schroders

En novembre, la fintech a recruté une banquière chevronnée, Francesca Carlesi, avec pour mission de décrocher enfin cet agrément auprès la Financial conduct authorithy (FCA) à Londres. Ces prévisions optimistes pour 2023 sont également un indicateur clé pour l'univers des fintechs, dont les valorisations ont lourdement chuté en 2022, de l'ordre de 30 % en moyenne dans le monde (selon Innovative Finance).

Virage vers la banque principale

Sa stratégie de diversification commence à porter ses fruits, malgré des débuts parfois un peu chaotiques. Laissant de côté son ambition de devenir une « super App », Revolut veut plus simplement devenir une « vraie » banque, avec des clients qui y domicilient leur compte principal, pour leur proposer à terme, une offre complète de crédit, notamment le crédit immobilier et les cartes de crédit. C'est clairement le nouvel axe stratégique de la fintech, celui de devenir une sorte d'Amazon de la banque, qui ne proposait au départ qu'un service de transfert d'argent multidevises, pour aller vers panoplie complète des services bancaires.

Tout le challenge sera de réussir ce virage tout en conservant l'agilité et la simplicité de son application mobile, la plus téléchargée en Europe dans le domaine de la finance, avec un SAV « ++ ». Ces deux dernières années, Revolut a surinvesti dans la relation client, le back-office et la conformité, laissant l'innovation un peu en retrait. Mais son objectif est bien de devenir la banque de détail numéro un en Europe, du moins en nombre de comptes.

« L'ambition n'a pas de limite chez Revolut. Nous sommes à un million de nouveaux clients par mois et nous visons deux millions de clients par mois », nous confiait en septembre dernier un dirigeant de la fintech.

La France, marché pilote

Les nouveaux produits ou services, comme le trading ou les revenus d'intérêt, représentent désormais trois fois les revenus provenant des activités historiques de change. Les revenus d'intérêts ont notamment représenté 95 millions d'euros, grâce à l'augmentation des dépôts (+70% en glissement annuel), une tendance qui devrait se poursuivre. Au total, les revenus hors trading ont été multiplié par deux à 352 millions d'euros. A noter aussi les revenus d'abonnement, en hausse de 50 %, à 183 millions d'euros, source de revenus réguliers.

Lire aussiFintech : un secteur qui apparaît plutôt résilient dans la tempête

Cette année, l'antenne française de Revolut a multiplié les initiatives : une offre de crédit à la consommation (c'est déjà le cas en Irlande et en Pologne), dont les encours moyens sont de l'ordre de 20.000 euros, mais aussi une solution d'épargne, adossée à des fonds monétaires, qui a, selon des source internes, « bien démarrée ».

C'est un peu la recette de Revolut : une approche granulaire où on teste un service dans un pays avant de le généraliser si ça marche. Enfin, la fintech est en train de préparer une offre de crédit immobilier pour l'année prochaine. En 2023, Revolut revendique gagner quelque 100.000 clients par mois, soit le double qu'en 2022.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 22/12/2023 à 14:06
Signaler
J'ai toujours l'impression que l'on me réserve une place en "Hepad" avec un compte en banque astronomique! ;-)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.