Revolut mise sur le crédit immobilier pour devenir une « vraie » banque

Après le crédit à la consommation, l’IBAN domestique et le compte rémunéré, la fintech Revolut prépare le lancement en Europe d’une offre de crédit immobilier. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de devenir la banque principale de ses clients en misant sur la simplicité et l’ergonomie de l’offre.
La fintech muscle son offre bancaire en Europe et vise de nouveaux marchés, comme prochainement l'Inde.
La fintech muscle son offre bancaire en Europe et vise de nouveaux marchés, comme prochainement l'Inde. (Crédits : HANS LUCAS/REUTERS)

C'est une annonce qui devrait faire du bruit dans le landerneau de la banque en ligne : la néobanque britannique Revolut se prépare à lancer une offre de crédit immobilier. Un communiqué de presse, diffusé ce mercredi, indique en effet que la banque est dans une phase de recrutement pour préparer ce nouveau lancement, sans toutefois indiquer le moindre calendrier.

Après avoir multiplié les IBAN (identité bancaire) domestiques (ce qui suppose de créer une succursale), en France, en Espagne et bientôt en Allemagne, puis lancé une offre de crédit la consommation et, plus récemment, un compte rémunéré, Revolut poursuit donc sa stratégie de diversification de son offre avec l'objectif affirmé de devenir la banque principale de ses clients.

C'est la confirmation d'un changement de cap stratégique. On se souvient que Revolut s'est tout d'abord lancé en 2015 sur l'idée originale de fournir un service de devises aux voyageurs, notamment les fameux étudiants Erasmus. La diversification s'est imposée lors de la crise sanitaire. La fintech a enrichi son application de nouveaux services, financiers avec une plateforme de trading sur les cryptos, mais aussi extra-financiers, comme des promotions, des réservations d'hôtel, sans oublier un tchat. L'idée était alors de créer une « super app », à l'instar d'un WeChat chinois, pour maintenir le client le plus longtemps possible au sein de l'application. L'objectif est alors de faire de l'audience, que de l'audience, quitte à la monétiser plus tard.

Amazon de la finance

La montée des taux d'intérêt, la base de clientèle acquise dans le monde - 30 millions de clients dans le monde, dont 2,5 millions en France (à la fin mai) - a sans doute incité Revolut à changer son fusil d'épaule : fini la super app, la priorité est de devenir la banque principale. Un changement opéré sans bruit depuis un an.

« Nous avons un moteur de croissance qui fonctionne et nous voulons aller au bout de notre idée de simplifier les finances, avec en tête, cette ambition de devenir une sorte d'Amazon de la finance », nous confiait, cet été, Antoine Le Nel, vice-président monde de Revolut, en charge du développement. Alors Revolut teste, de manière assez empirique - ça marche, ça ne marche pas - des produits et services.

« Nous avons une approche très granulaire », confirme le dirigeant. Mais le crédit immobilier reste le produit phare d'une banque, sans doute le plus compliqué à mettre en place, dans un contexte cependant qui pourrait être porteur pour un challenger. Tous ces lancements de nouveaux produits bancaires ont également l'avantage de rappeler que Revolut est une banque, et non une néobanque comme elle est toujours majoritairement perçue. Du moins en Europe car, dans au Royaume-Uni, son pays d'origine, la fintech attend toujours son agrément bancaire.

Les relations avec le régulateur britannique sont notoirement mauvaises. D'ailleurs, selon le Financial Times, la Financial Conduct Authority (FCA) cherche à savoir si Revolut a laissé de l'argent sortir de comptes signalés comme suspects.

Ambition sans limite

Cette offensive tous azimuts nécessite de gros moyens, notamment humains. Revolut a plus que doublé ses effectifs en un an à 7.000 salariés et 80% des recrutements concernent la gestion du compte client et la lutte contre la fraude. Tout va très vite dans l'expansion de Revolut.

La fintech revendique 100.000 ouvertures de compte par mois en France - autant que BoursoBank (ex Boursorama) et affirme que son application financière est la plus téléchargée en Europe, avec 1,5 million téléchargements par mois, devant PayPal. « Nous avons plus d'ouvertures de comptes en Espagne que la banque Santander ! », se réjouit même Antoine Le Nel, lui-même basé à Barcelone.

L'ambition n'a pas de limite visiblement chez Revolut : la fintech qui vise 100 millions de clients dans le monde, le tout sur une application mobile unique, vient de se lancer en Nouvelle-Zélande et prépare minutieusement son prochain lancement en Inde !

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Commentaires 2
à écrit le 04/10/2023 à 23:50
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Comme t peut on avoir une banque anglaise sur l Europe continentale âpre le Brexit .. moi je boycotte ! Et puis toutes ces pseudos banques numérique rappellent tellement la icebank en faillite qui a laissé dès centaines de milliers de clients sans l...

à écrit le 04/10/2023 à 18:49
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Revolut va devenir une vraie banque...parce que jusqu'à maintenant ils vendaient des cacahuètes ?

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