La crise bancaire américaine, qui a fait trembler le secteur dans le monde au premier trimestre, paraît déjà bien lointaine. Selon les données compilées par le gestionnaire d'actifs Janus Henderson Investors, les banques contribuent en effet à la moitié de la croissance mondiale des dividendes (hors rachat d'actions) au deuxième trimestre 2023.
Au total, un montant record de 85,3 milliards de dollars a été versé au second trimestre, en hausse de 19,7% par rapport au second trimestre 2022. Dans les faits, la hausse des taux a permis aux acteurs d'engranger de solides profits que les banques ont largement redistribué à leurs actionnaires, et ce, alors qu'elles avaient été contraintes, notamment en Europe, dans leurs versements lors de la pandémie.
Pour mémoire, au plus fort de la crise de confiance à l'égard des banques américaines en mars 2023, les quatre premières banques américaines avaient perdu 50 milliards de dollars de capitalisation en une seule séance.
Pour les investisseurs, les valeurs bancaires sont de plus en plus assimilées à des valeurs de rendement, un statut qui suppose un taux de distribution élevé (au moins 50%) des profits. Ainsi, au Royaume-Uni, le recul des versements effectués par les groupes miniers a été plus que compensé par les dividendes nettement plus élevés du groupe bancaire sino-britannique HSBC. Et en Europe, qui concentre 30% des dividendes versés, un quart de la croissance des dividendes provient des banques.
1.640 milliards de dollars de dividendes en 2023
Tous secteurs confondus, les dividendes mondiaux atteignent le chiffre record de 568,1 milliards de dollars sur le second trimestre, en hausse de près de 5%. Et, toujours à l'échelle mondiale, 88% des entreprises cotées ont maintenu ou augmenté leurs dividendes sur la période. Les trois principaux payeurs de dividendes dans le monde au second trimestre sont Nestlé, HSBC et Mercedes Benz Group. Deux banques (HSBC, BNP Paribas) et deux assureurs (Allianz et AXA) figurent dans le top 10. Les dividendes exceptionnels, souligne l'étude, ont diminué de moitié, après avoir atteint des niveaux records en 2021 et 2022.
L'Europe, hors Royaume-Uni, a versé au second trimestre 184,5 milliards de dividendes, soit 37% du total, devant donc l'Amérique du Nord (33%). En France, la Bourse de Paris, devenue le plus grand marché boursier européen, représente environ 30% du total des dividendes versés en Europe, à près de 54 milliards de dollars. C'est l'énergéticien Engie qui est le principal contributeur au second trimestre. A l'exception d'EDF, aucune entreprise française de l'échantillon n'a réduit ses versements.
Sur l'ensemble de l'année 2023, et dans le monde, Janus Henderson vise une hausse globale des dividendes de 5,2% à 1.640 milliards de dollars, même si les marchés anticipent une stabilité des bénéfices mondiaux après les sommets atteints en 2022.
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