Poursuivant sa cure d'amaigrissement, Société Générale quitte le Maroc

Le groupe bancaire Société Générale a annoncé ce vendredi avoir signé pour 745 millions d'euros un contrat de cession de ses parts de Société Générale Maroc à la holding marocaine Saham. Une décision dans la logique de la stratégie de recherche de rentabilité voulue par son directeur général.
La banque s'offre une cure d'amaigrissement impulsée par le nouveau directeur général.
La banque s'offre une cure d'amaigrissement impulsée par le nouveau directeur général. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Société Générale n'en finit pas de couper dans ses activités. Le groupe bancaire a annoncé ce vendredi avoir signé pour 745 millions d'euros un contrat de cession de ses parts de Société Générale Maroc à la holding marocaine Saham. Cet empire de l'assurance, des métiers de l'offshoring (délocalisation) et de la finance au Maghreb et en Afrique a été fondé par l'ex-ministre marocain de l'Industrie, le milliardaire Moulay Hafid Elalamy

La holding « reprendrait ainsi la totalité des activités opérées » par Société Générale Maroc ainsi que celles de la compagnie d'assurance La Marocaine Vie, que la Société générale détenait via sa filiale d'assurance Sogecap, a indiqué la direction dans un communiqué. L'ensemble des salariés seront également repris.

« Nous sommes convaincus que la qualité du projet de reprise par le groupe Saham offrira de nouvelles perspectives de développement à ces activités et sera créatrice de valeur pour les clients et les collaborateurs », a estimé le directeur général du groupe Société Générale Slawomir Krupa dans un communiqué.

Cette décision entre dans la stratégie de la banque au logo rouge et noir de se désengager de l'Afrique. En décembre et en janvier, elle avait, en effet, vendu deux de ses filiales au Congo et au Tchad, et est en cours d'exécution de cessions de ses filiales en Guinée Equatoriale et au Burkina Faso. Le groupe Société Générale, qui a une présence ancienne en Afrique, entend par ces ventes « façonner un modèle simplifié, plus synergétique et performant. » Elle rejoint un mouvement initié par d'autres groupes bancaires, comme Barclays ou BNP Paribas, qui ont cédé plusieurs de leurs filiales africaines ces dernières années.

Vente de l'activité de leasing d'entreprise

Mais le groupe bancaire ne fait pas que quitter l'Afrique. Jeudi, Société Générale a annoncé avoir signé un protocole de vente au groupe bancaire BPCE de ses activités de financements de biens d'équipements pour les entreprises regroupées dans SGEF, pour un montant de 1,1 milliard d'euros. Au total, la reprise concerne 15 milliards d'euros d'encours de crédit (soit 8 milliards d'euros d'encours pondérés par les risques).

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La SGEF faisait partie des actifs que la banque souhaitait céder, d'autant que la maison-mère avait déjà commencé à lever le pied en vendant certaines activités de cette filiale en 2020. D'autres annonces de cessions devraient logiquement suivre, notamment l'activité titres (SGSS), un métier industriel et fortement concentré, sur lequel la banque n'a clairement plus la taille critique.

La Société générale veut devenir plus rentable

D'une manière générale, la banque s'offre une cure d'amaigrissement impulsée par le nouveau directeur général, nommé en juin dernier, Slawomir Krupa, dans le cadre d'un nouveau plan stratégique de rupture, présenté aux analystes financiers en septembre dernier. Ce plan est basé sur le contrôle strict des coûts et une concentration du capital sur les métiers jugés prioritaires, comme le leasing automobile. Le crédit-bail professionnel n'en faisait pas partie.

Par cette stratégie, le nouveau patron souhaite avant tout faire augmenter le cours de Bourse de la banque. « La priorité numéro un est la création de valeur nette », avait-il insisté en septembre devant un parterre d'analystes financiers. Mais le nouveau mantra de la banque, maintes fois répété par le directeur général, c'est bien de parvenir à construire une banque « robuste » ou « durable ». Ce qui se traduit par un objectif de ratio de solvabilité (CET1) de 13% à l'horizon 2026, après la prise en compte des nouvelles exigences en capital de Bâle 3.

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Cela implique un modèle de développement « différent », moins porté sur la croissance, avec une approche conservatrice des risques, et donc des actifs pondérés. Résultat, la croissance des revenus sur la période 2022-2026 est ramenée entre 0 et 2% par an, dans un contexte économique qui s'annonce, il est vrai, moins porteur qu'en 2022. L'effort sera donc toujours porté sur la réduction des coûts, avec une économie brute de 1,7 milliard d'euros et l'objectif de ramener le coefficient d'exploitation à 60 % (contre 66,3% en 2022).

(Avec AFP)

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