Blockchain, token, ICO... le lexique de la folie crypto

Qu'est-ce que la Blockchain ? Qu'est-ce qu'un token ? Une Initial Coin Offering ? Un smart contract ? Une crypto-monnaie ou un crypto-actif ? Petit lexique des termes techniques couramment utilisés dans cet univers friand de jargon et d'anglicismes.
Delphine Cuny
Schéma résumant le processus de création et validation d'une transaction sur la chaîne de blocs.
Schéma résumant le processus de création et validation d'une transaction sur la chaîne de blocs. (Crédits : Blockchain France)

L'hebdomadaire britannique The Economist, visionnaire et audacieux, avait osé faire sa Une dès octobre 2015  sur « la machine à créer de la confiance : comment la technologie derrière le Bitcoin pourrait changer le monde ». Trois ans plus tard, les promesses de la Blockchain, aux tenants et aboutissants complexes, font rêver les uns à une « nouvelle révolution industrielle » s'appuyant sur un nouveau Web décentralisé et s'attirent les critiques de sceptiques dénonçant un emballement excessif pour une technologie qui ne saurait être la panacée et demeure immature, voire serait surcotée et même inutile, selon son plus grand détracteur, l'économiste Nouriel Roubini.

Voici un petit lexique des termes les plus couramment utilisés pour s'y retrouver dans cet univers friand de jargon et d'anglicismes parfois obscurs.

Blockchain

La Blockchain, littéralement « chaîne de blocs », est une technologie de stockage et de transmission d'informations : elle permet des échanges décentralisés, pair-à-pair, sans organe de contrôle, et sécurisés, grâce à la cryptographie, des transferts de valeur ou de propriété, sans duplication possible. Cette technologie de base de données de nouvelle génération est souvent comparée à un grand livre comptable numérique infalsifiable, répliqué et « distribué » : différents exemplaires existent simultanément sur différents ordinateurs (les « nœuds » du réseau). Les transactions sont regroupées par blocs et validées par les « nœuds », des utilisateurs appelés « mineurs » (en référence aux chercheurs d'or), parfois regroupés en « pools », qui doivent résoudre des problèmes mathématiques complexes par la puissance de calcul de leurs ordinateurs : le bloc est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs. Les mineurs sont rémunérés en jetons (« tokens »).

La Blockchain est née avec la monnaie virtuelle Bitcoin, elle est l'infrastructure virtuelle sur laquelle repose le Bitcoin : le tout premier bloc de transaction de la Blockchain Bitcoin, appelé « Bloc Genesis » a été créé le 3 janvier 2009. Le créateur du Bitcoin, Satoshi Nakamoto (sans doute un pseudonyme, peut-être un collectif) y a inscrit une suite de chiffres reprenant le titre de Une du Times de ce jour-là, sur le plan de sauvetage des banques, dans un contexte de défiance à l'égard des institutions, en pleine crise financière.

Les blockchains les plus connues sont publiques, ouvertes à tous, comme la première, Bitcoin, ou Ethereum, apparue en 2014, conçue pour des applications décentralisées et des « contrats intelligents » (smart contracts), ou encore Litecoin. Il existe aussi des blockchains privées (ou de consortium), dont l'accès et l'utilisation sont limités à un cercle d'acteurs autorisés : c'est le cas de toutes les expérimentations des entreprises ou institutions (financement du commerce international, paiements interbancaires, etc). L'existence d'une crypto-monnaie n'est pas indispensable dans ce cas, puisque les membres ne doivent pas être rémunérés pour la validation des transactions. On parle alors parfois plutôt de technologie de registre distribué (Distributed Ledger Technology, DLT).

Exemple de blockchain privée : "Comment la Blockchain va digitaliser le commerce international de matières premières"

Crypto-actif

Un crypto-actif (crypto-asset en anglais) est le terme désormais communément employé pour parler des « crypto-monnaies » comme le Bitcoin, l'Ether etc, - qui ne sont pas des monnaies puisqu'elles n'ont pas de valeur légale -, mais aussi toutes sortes d'actifs numériques ("digital assets" en anglais), appelés aussi « jetons » en français, ou « tokens ». Le préfixe « crypto » fait ici référence aux techniques cryptographiques (le « hachage » ou conversion de données en une suite binaire, le système asymétrique de paire de clé publique/clé privée nécessaire pour signer toute transaction).

Lire aussi : La flat-tax sur les plus-values en crypto-monnaie dans le projet de loi de finances 2019

Jeton

Un jeton (« token ») est un actif numérique émis et échangeable sur une Blockchain, le plus souvent sous la forme d'un « smart contract » sur Ethereum. Il peut être achetable en crypto-actif et parfois en monnaie « fiat » classique (en euro par exemple), vendable sur une plateforme d'échanges. Le bitcoin est le jeton de la Blockchain Bitcoin, l'ether celui de la Blockchain Ethereum.

Les jetons sont souvent émis dans le cadre d'une Initial Coin Offering (ICO, prononcer aille-si-o) : une nouvelle forme de levée de fonds, alternative au financement par le capital-risque, les banques, ou la Bourse. Les jetons émis peuvent s'apparenter à des titres financiers (« security token ») ou accorder un droit d'usage (jeton utilitaire ou « utility token »), comparable à des points fidélité (miles d'avion) ou de la précommande.

Lire aussi : La levée de fonds en monnaie virtuelle ou "ICO" arrive en France

Smart contract

Les smart contracts ou « contrats intelligents » sont des programmes informatiques autonomes inscrits dans la Blockchain. Ce ne sont pas des contrats au sens juridique, mais des logiciels qui exécutent automatiquement des conditions définies au préalable. Leur exécution est irrémédiable et leur code est vérifiable librement par les nœuds du réseau. Vitalik Buterin, le jeune programmeur surdoué qui a créé Ethereum, a récemment déclaré sur Twitter  qu'il regrettait avoir inventé ce terme prêtant à confusion et qu'il aurait dû lui préférer une formulation « plus ennuyeuse et technique » telle que des « scripts persistants ».

Lire aussi : Retard d'avion : Axa lance une assurance automatique sur la Blockchain

Pour aller plus loin : consulter le lexique de Blockchain France

Delphine Cuny

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Commentaires 7
à écrit le 24/10/2018 à 17:01
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Article quand même déconnecté des réalités techniques. Un dispositif fondé sur la blockchain est-il simple à programmer? Est-ce simple à mettre en place? Qui apporte la puissance de calcul pour valider les nœuds du réseaux? En quoi une solution qui...

le 27/10/2018 à 9:44
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le 27/10/2018 à 9:46
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à écrit le 24/10/2018 à 14:27
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Encore un peu de pub, il n'y a pas assez de pigeon pris au piège pour en attirer d'autre!

à écrit le 24/10/2018 à 14:24
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Bon, j'ai rien compris...sauf : ..." sans organe de contrôle, et sécurisés". Ca j'ai bien compris que c'est la porte ouverte à toutes les magouilles, malversations possibles et imaginables destinées à contourner les diverses législations sensées con...

à écrit le 24/10/2018 à 11:43
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la mise en page est très difficile, les liens sont noyés par la juxtaposition des lignes sans intervalle ..

à écrit le 24/10/2018 à 11:39
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Là où il y a de la (block)chain il n'y a pas de plaisir. SI AU MOINS LES MINEURS ÉTAIENT PLUSIEURS (AU MOINS 8) À VALIDER UNE TRANSACTION, POUR ÉVITER (TUER) LA SPÉCULATION ... https://www.project-syndicate.org/commentary/blockchain-big-lie-by-...

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