Fin de partie pour le "banquier des pauvres"

La première institution de microcrédit, la Grameen Bank, perd son directeur général et fondateur Muhammad Yunus (Bangladesh).Ce dernier, prix Nobel de la Paix en 2006, a en effet démissionné.
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Plus d'un quart de siècle après avoir créé la première institution de microcrédit, la Grameen Bank, lui ayant valu à ce titre le prix Nobel de la paix en 2006, Muhammad Yunus (Bangladesh) jette l'éponge et démissionne. A  70 ans, le pionner de ce concept d'aide au développement envers les populations des pays les plus pauvres exclues du système bancaire, est contraint par la justice de passer le relais.

La banque centrale du Bangladesh a en effet décidé de limoger Yunus le 2 mars dernier, lui reprochant d'avoir omis d'obtenir une autorisation en bonne et due forme au moment de sa reconduction en 1999 à la direction générale de la Grameen Bank. Une semaine plus tard, son licenciement reçoit le blanc seing de la haute cour du Bangladesh. Nouvelle contestation de l'intéressé devant la Cour Supême cette fois. Son dernier recours. A nouveau rejetté le 5 mai dernier.

Jusque-là directeur général de l'organisme, celui que ses partisans ont baptisé le "banquier des pauves" cède les rênes à son adjoint, Nurjahan Begum. "J'espère que la Graamen Bank va poursuivre ses activités, en maintenant son indépendance et son caractère", a déclaré Muhammad Yunus dans un communiqué publié jeudi soir.

Ses détracteurs ont le dernier mot

A la fin de l'année dernière, un documentaire diffusé en décembre dernier par la télévision norvégienne dépeint un portrait critique du Nobel de la Paix l'accusant de "sucer le sang des pauvres". Le documentaire le soupçonne également de quelques manipulations financières pour s'exempter d'impôts.

Mais l'enquête menée ensuite n'a pas permis de mettre en lumière la moindre preuve d'un éventuel détournement de fonds. Ni non plus la preuve que les taux d'intérêts pratiqués à l'égard des emprunteurs pauvres étaient excessifs.

Détenu à 25% par l'Etat, la Grameen Bank compte désormais 24.000 personnes et plus de huit millions de clients dont 95% de femmes. Son modèle de microcrédit a été copié dans les pays émergents du monde entier. Cette affaire a jeté le trouble sur toute la microfinance, ses détracteurs estimant que le microcrédit pouvait conduire les plus démunis au surendettement.

 

 

 

 

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Commentaires 2
à écrit le 14/05/2011 à 14:58
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@ robin des bois je ne pense pas que la haute finance soit derrière cet acte. Le système yunnus a entrainer des milliers de pauvres a créer des micros entreprises grâce au micro crédit, entreprises qui se sont financées par d'autres crédit jusqu'au s...

à écrit le 14/05/2011 à 10:53
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J'ignore si les accusations sont fondées ou pas, mais je sais que les grands papes de la finance capitaliste traditionnelle sont aussi capables de tout pour guillotiner celui qui est capable de montrer une alternative à ce système établi!

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