Un membre de la Fed défavorable à la séparation des banques de dépôt et d'investissement

Daniel Tarullo, gouverneur membre de la banque centrale américaine (Fed) estime qu'il serait "hasardeux" et coûteux de revenir au "Glass-Steagall act" qui séparait la banque de détail des activités de marchés.
Le siège de la Réserve fédérale à Washington. Copyright Reuters

Les propos de Daniel Tarullo, membre de la réserve fédérale américaine (Fed), ne sont pas passés inaperçus. Car même s'il ne s'agit pas de la position officielle de l'institution, l'expression publique de l'un de ses gouverneurs en défaveur de la séparation des activités de banque de détail et de marché donne un indice de l'orientation du débat outre-Atlantique. Alors que dans le même temps, en Europe, les partisans de la séparation semblent l'emporter.

Pas de retour au Glass Steagall Act

Revenir à la séparation de ces activités imposée aux Etats-Unis de 1933 à 1999 par le Glass Steagall Act,  "pourrait avoir des coûts importants", a déclaré mardi Daniel Tarullo, lors d'un discours à Washington, rapporté par l'AFP. Cela "signifierait que les clients des banques ne pourraient plus faire appel à un seul établissement financier capable de leur proposer la gamme complète" de services financiers dont ils ont besoin, a-t-il estimé.

Pour Daniel Tarullo, nombre de banques petites ou moyennes "fournissent des services de marché à leur clients, souvent des petites entreprises, et cette facilité et les économies probables qu'elle entraîne seraient perdues". Selon lui, "il est pratiquement impossible de quantifier les bénéfices de ces économies pour la société". Bref, il considère que l'association actuelle entre entre banques de dépôt et banques d'investissement présente " des avantages non-négligeables et c'est une bonne raison pour se montrer prudent" vis-à-vis de la proposition de ceux qui veulent revenir au régime de la séparation du Glass Steagall-Act.

Les autorités américaines soucieuses de préserver la compétitivté de leurs banques

Les autorités américaines sont en effet très soucieuses de préserver la compétitivité des banques américaines et veille à ce que la réglemetnation n'augmentent pas exagérément leurs frais. C'est d'ailleurs l'une des motivations qu'elles ont avancé pour repousser sine die l'application des nouvelles règles dites de Bâle 3 sur les fonds propres bancaires, alors que ces règles devraient en principe s'appliquer aux banques euroépennes dès le 1er janvier 2013, même s'il semble acquis que cette entrée en vigueur prendra du retard.

Lors de la campagne présidentielle de 2008, Barack Obama avait certes affirmé que la crise économique et financière découlait de la fin de la stricte séparation entre activités de banque d'affaires et de banque de dépôt instituée en 1999. Pour autant, la loi de réforme de Wall Street qu'il a promulguée en 2010 n'est pas revenu en arrière à la séparation des activités des banques, même  si plusieurs projets de loi ont été déposés au Congrès en ce sens. En revanche, l'Europe se prépare à une réglementation commune sur la séparation des activités de banque de détail et des activités de marché, le rapport Liikanen rendu sur le sujet le mois dernier en constitue la base de travail. La France prévoit même de légiférer beaucoup plus rapidement en la matière puisqu'un projet de loi de réforme bancaire doit être présenté le 19 décembre en conseil des ministres.
 

(avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 05/12/2012 à 17:53
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"pourrait avoir des coûts importants" "signifierait que les clients des banques ne pourraient plus faire appel à un seul établissement financier capable de leur proposer la gamme complète" " des avantages non-négligeables et c'est une bonne raison ...

à écrit le 05/12/2012 à 16:50
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Je suis entièrement d'accord avec Daniel Tarullo, il s'agit d'une ineptie sortie de temps à autre et la référence à l'histoire à ce sujet doit être considérée dans son contexte tout factice qui annule quelque prétention économique que ce soit. Les ba...

à écrit le 05/12/2012 à 16:40
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Il faut simplement limiter la taille des établissements autorisés à détenir les diverses activités.

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