CAC 40  : Vivendi fait son retour, Worldline rétrogradé, Alstom sauve sa place

Six mois après avoir quitté le CAC 40, Vivendi revient dans l'indice phare de la Bourse de Paris. Il remplace Worldline, rétrogradé qui a vu sa valeur boursière s'écrouler. Egalement menacé pour rencontrer les mêmes déboires, Alstom sauve sa place.
L'entreprise faisait partie des multiples candidats à la montée au sein du CAC 40, avec Sodexo, Solvay,  Accor et Eiffage.
L'entreprise faisait partie des multiples candidats à la montée au sein du CAC 40, avec Sodexo, Solvay, Accor et Eiffage. (Crédits : VIOLETA SANTOS MOURA)

C'est le grand retour de Vivendi dans le CAC 40. Sorti de l'indice phare de la Bourse de Paris en juin 2023, le géant des médias et de l'édition signe un retour en fanfare et remplacera, à partir du 18 décembre prochain, le spécialiste des paiements Worldline. Une relégation sans surprise après deux ans de chute boursière. Pour Vivendi, ce retour intervient un mois après la prise de contrôle définitive sur Lagardère qui lui permet, grâce à l'acquisition d'Hachette Livre, premier éditeur français et troisième mondial, de devenir notamment « un leader mondial de l'édition ».  Vivendi a emporté les faveurs du comité scientifique d'Euronext face à de multiples prétendants comme le groupe de restauration collective et de services Sodexo, le chimiste Solvay, l'hôtelier Accor ou encore le groupe de construction Eiffage.

« Vivendi comporte beaucoup de médias, qui sont des actifs assez résilients », explique Lionel Melka, associé de Swann Capital, ce qui, selon lui, protège le groupe d'une chute importante de son cours. Le groupe a une capitalisation boursière de neuf milliards d'euros à la clôture le 7 décembre, similaire, bien inférieure à celles des autres prétendants, et ce « retour rapide » peut « surprendre un peu », admet Lucas Excoffier, chargé du courtage d'Europe continental à Oddo BHF.

Le comité scientifique d'Euronext regarde la capitalisation boursière flottante, c'est-à-dire la valeur des actions pouvant être échangées facilement, ainsi que les transactions effectivement effectuées pour déterminer les entreprises qui composent son indice phare à Paris. Un classement est ainsi obtenu, mais le comité peut aussi s'appuyer sur d'autres critères, comme le secteur de l'entreprise, pour assurer une meilleure représentativité du CAC 40.

Pour Worldline, la sortie du CAC est tout sauf une surprise.

L'action de Worldline a plongé de près de 60% le 25 octobre

Car si l'entreprise avait profité de la ruée sur ce secteur en 2020 pour voir sa valorisation boursière doubler en une dizaine de mois et atteindre un pic à plus de 23 milliards d'euros, la remontée des taux, combinée à une moindre génération de trésorerie et des difficultés en Allemagne, ont fait plonger le cours. Ainsi, après les résultats du troisième trimestre, « qui devaient être un non-événement » pour David Vignon, analyste de la banque d'investissement américaine Stifel, l'action de l'entreprise a plongé de près de 60% le 25 octobre, une chute historique pour un groupe du CAC 40.

Lire aussiCAC 40 : Worldline, le champion français des paiements, s'écroule en Bourse (-60%)

L'entreprise vaut désormais 4,5 milliards d'euros. Avec sa décote en Bourse, l'entreprise qui a aussi engagé un vaste plan d'économies, est citée comme potentielle cible pour des repreneurs, à l'image de son concurrent Nexi en Italie. L'agence financière Bloomberg a évoqué un secours providentiel du groupe bancaire français Crédit Agricole, les deux entreprises collaborant déjà régulièrement ensemble.

Un revers inhabituel pour Gilles Grapinet, patron de Worldline

Un revers auquel n'est pas habitué Gilles Grapinet, un énarque de 60 ans, formé à Bercy, directeur général depuis l'été 2013 de l'entreprise créée par le géant informatique Atos pour héberger ses activités relatives aux paiements. Sous sa direction, Worldline s'est émancipé de son fondateur à la faveur d'une introduction en Bourse en juin 2014. Avide de croissance, le groupe a multiplié ensuite les acquisitions (Equens, Six Payment Services, Ingenico...).

Egalement menacé pour avoir rencontré des déboires similaires en Bourse, Alstom sauve donc sa place.

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Commentaire 1
à écrit le 08/12/2023 à 8:14
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Pour Wordline tout s explique. Dirigee par un enarque, issu du ministere des finance, il multiplie les acquisitions (tout a fait logique vu qu il ne connait pas la societe qu il dirige et est donc incapable de faire de la croissance interne). Bref un...

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