C'est fait. Vivendi a annoncé ce mardi qu'il avait pris le contrôle de Lagardère. Dans un communiqué, le groupe dirigé par Vincent Bolloré précise qu'il détient « à ce jour, environ 60% du capital » du champion de l'édition (avec Hachette) et du « travel retail » (les boutiques dans les gares et les aéroports). Vivendi « peut dès à présent pleinement exercer un peu plus de 50% des droits de vote », précise la missive.
L'annonce était attendue, dans la mesure où Vivendi a coché toutes les cases pour satisfaire les autorités concurrentielles, et décrocher le feu vert de Bruxelles. La semaine dernière, le groupe de médias a bouclé la cession d'Editis à International Media Invest (IMI), du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Il s'agissait d'un impératif, aux yeux de Bruxelles qui considérait qu'Editis et Hachette auraient exercé, conjointement, un monopole sur l'édition dans l'Hexagone. Pour des raisons similaires, Vivendi a cédé Gala (qui appartenait à Prisma Media) au groupe Figaro, ce même mardi.
« Stratégie d'internationalisation »
Vivendi estime que Lagardère et « sa dimension mondiale » s'inscrivent « parfaitement dans sa stratégie d'internationalisation ». Le groupe dirigé par Vincent Bolloré rappelle, notamment, que Lagardère est présent « dans plus de 40 pays » et que « 75% de son chiffre d'affaires » est réalisé hors de France. En raflant la pépite Hachette, Vivendi change donc de dimension dans l'édition.
« Lagardère Publishing est le troisième éditeur de livres grand public et d'éducation dans le monde, le numéro un en France et le numéro deux en Grande-Bretagne », souligne-t-il.
Enfin, ses nombreuses boutiques dans les gares dans les aéroports font de Lagardère « un opérateur international majeur du commerce en zone de transport », poursuit Vivendi. En parallèle, ce dernier met aussi la main sur des médias influents, à savoir Le JDD, Paris Match, et Europe 1.
Avec ce deal, Vivendi voit son chiffre d'affaires progresser, sur une base comparable à celle de 2022, de 72%, à 16,5 milliards d'euros. Il compte maintenant 66.000 salariés, contre 38.000 jusqu'alors.
Menace d'une forte amende
Vivendi reste, toutefois, sous la menace d'une enquête de Bruxelles, qui cherche à savoir si le groupe n'a pas pris le contrôle de Lagardère de manière anticipée. S'il était reconnu coupable, le deal ne serait pas remis en cause. Mais Vivendi pourrait écoper d'une lourde amende d'au maximum 10% de son chiffre d'affaires total.
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