Le fonds stratégique de Bpifrance entre au capital d'Arkema

Lancé en mai dernier, le fonds « Lac d’Argent » a réalisé son premier investissement en prenant un ticket de 5 % au capital du chimiste français, en accord avec le management. Bpifrance qui se définit comme un "investisseur patient" souhaite siéger au conseil d’administration.
Le fonds stratégique de Bpifrance investit près de 350 millions d'euros pour acquérir 5 % du capital d'Arkema
Le fonds stratégique de Bpifrance investit près de 350 millions d'euros pour acquérir 5 % du capital d'Arkema (Crédits : Charles Platiau)

C'est le tout premier investissement du nouveau fonds d'investissement stratégique de Bpifrance. Le fonds Lac 1, doté de 4,2 milliards d'euros, plus connu sous son nom de code Lac d'Argent, vient en effet d'officialiser sa prise de participation, à hauteur de 5,08%, dans le capital du chimiste français Arkema.

L'investissement s'élève à ce jour à 348 millions d'euros et la ligne a été constituée progressivement sur le marché depuis juin dernier. La banque publique d'investissement n'exclut pas de monter encore au capital et compte demander un siège au conseil d'administration lors de la prochaine assemblée générale. Pour son premier investissement, le fonds Lac 1 n'est pas en territoire inconnu : « Bpifrance est déjà très présent dans la chimie de spécialités ou biosourcée, un écosystème au sein duquel nous avons acquis une expertise », souligne Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

Sécuriser le capital des entreprises françaises

« Le groupe Arkema a la chance d'être exposée sur toutes les grandes tendances de l'avenir », précise le patron de la banque d'investissement publique. De fait, le groupe doit totalement se recentrer sur la chimie de spécialités d'ici 2023 et investit près de 3 % de son chiffre d'affaires dans la R&D. Bref, un profil qui intéresse Bpifrance, bras armé de l'Etat pour soutenir l'innovation en France.

Le fonds Lac 1, dans lequel Bpifrance a investi un milliard d'euros, aux côtés du fonds souverain d'Abou Dhabi (1 milliard) et d'un pool d'investisseurs institutionnels et privés français (1,2 milliard), avec une dette d'un milliard, vise un double objectif : sécuriser le capital des grandes entreprises françaises cotées et assurer un rendement pour les investisseurs.

Suppléer l'absence de fonds de pension

« Nous ne sommes pas dans une logique défensive mais nous souhaitons suppléer l'absence en France d'investisseurs patients, comme les fonds de pension, capables d'accompagner sur le long terme la transition des groupes, notamment industriels», explique Nicolas Dufourcq.

Le fonds Lac 1 poursuit d'ailleurs ses levées de fonds et espère atteindre une dizaine de milliards d'encours. D'autant que « beaucoup d'entreprises cotées sont intéressées par notre venue au capital, notamment dans l'industrie où les transitions seront les plus importantes dans les années à venir et où les entreprises auront besoin d'une structure de capital stabilisé pour accompagner des plans stratégiques complexes », souligne Nicolas Dufourcq.

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