Paymount, l’autre néobanque qui mise sur les buralistes

La Fintech parisienne vient de finaliser sa première levée de fonds d'un montant d'1,4 million d'euros. Après avoir revu ses objectifs à la baisse, elle espère compter 20.000 utilisateurs d'ici à la fin de l'année et 100.000 un an plus tard. Pour ce faire, Paymount mise sur les buralistes partenaires, le cashback, son programme de parrainage et le développement de cartes de paiement co-brandées.
Juliette Raynal
(Crédits : SoShop.Club)

Nickel, détenu par BNP Paribas, n'est pas le seul compte de paiement mobile distribué chez les buralistes. La startup parisienne Paymount, à l'origine de l'offre SoShop.Club, mise elle aussi sur ce réseau de distribution. Elle vient de finaliser sa première levée de fonds de 1,4 million d'euros auprès de plusieurs investisseurs privés français et internationaux, dont les noms n'ont pas été communiqués.

Née en 2016, la jeune pousse se présente comme une néobanque et propose une carte Mastercard internationale prépayée, couplée à une application mobile, que l'on peut se procurer depuis son site Internet ou auprès de plusieurs milliers de buralistes partenaires. Le rechargement du compte peut, lui, s'effectuer auprès d'un réseau plus vaste, avec quelque 14.000 buralistes proposant d'effectuer cette opération via leurs caisses enregistreuses.

Cashback et parrainage

Pour se distinguer de la vive concurrence (le cabinet KPMG dénombre une vingtaine de néobanques sur le marché tricolore dans sa dernière étude), SoShop.Club a imaginé deux marqueurs différenciants : une offre de cashback et un système de parrainage.

Ainsi, lorsqu'un client réalise un achat avec sa carte SoShop.Club auprès d'un des 400 sites marchands partenaires, il bénéficie directement d'une remise créditée sur son compte de paiement.

"Aujourd'hui, lorsque vous réalisez une réservation d'hôtel sur Booking.com, vous bénéficiez de 2,25% du montant de la réservation en cashback", illustre Damien Guillaumond, le cofondateur de la Fintech, aux côtés d'Ekaterina Gunko.

Paymount a également noué des partenariats avec des enseignes physiques, comme la Fnac et Darty, des restaurants, et revendique au total plusieurs milliers de partenaires, chez qui les offres peuvent être permanentes ou temporaires.

SoShop.Club a également mis au point un système de parrainage où le parrain, (c'est-à-dire la personne ayant recommandé la néobanque) touche 10% de la remise dont bénéficie son filleul à chaque fois que ce dernier réalise un achat dans une enseigne partenaire. Pour amorcer ce système, qui vise à favoriser la viralité de l'offre, les buralistes chez qui un compte est ouvert deviennent automatiquement parrains. De quoi les inciter à mettre en avant SoShop.Club.

Des objectifs plus réalistes

Paymount, qui s'appuie sur l'établissement de monnaie électronique britannique Prepaid Financial Services, ne compte aujourd'hui que quelques milliers de clients : 4.000 exactement. Loin, très loin de l'objectif des 200.000 clients qu'elle souhaitait initialement atteindre à la fin 2018.

"Nous avons mis beaucoup plus de temps que prévu à réaliser notre levée de fonds et nous manquions de moyens pour faire du marketing", explique l'entrepreneur autodidacte, qui conserve malgré tout une certaine ambition. "Nous visons les 20.000 utilisateurs d'ici à la fin de l'année et les 100.000 d'ici à la fin 2020", précise-t-il.

Pour atteindre cet objectif, la néobanque entend lancer des cartes de paiement "co-brandées" avec différents grands groupes. "Ce sera un moyen de gagner en notoriété et de toucher directement des pools importants de potentiels utilisateurs", indique Damien Guillaumond. "Cette augmentation de capital va nous permettre de renforcer notre communication auprès du grand public et d'étoffer nos effectifs pour passer d'une dizaine de personnes à 20 d'ici à la fin de l'année", précise-t-il.

Un marché très concurrentiel

La jeune pousse devra sans doute redoubler d'efforts pour parvenir à tirer son épingle du jeu tant ce marché exige de capitaux. En France, seuls le français Nickel, l'allemand N26 et le britannique Revolut sont parvenus à se démarquer aux yeux du grand public. A eux seuls, ces trois acteurs représentent 80% des 2,6 millions d'utilisateurs actifs dénombrés par le cabinet KPMG.

Paymount n'est par ailleurs pas la seule Fintech à vouloir démocratiser le cashback dans l'Hexagone. La startup Joko, qui vient de lever 1,6 million d'euros, ne se présente pas comme une énième néobanque mais propose de transformer la carte bancaire de ses 35.000 utilisateurs actuels en carte de fidélité universelle.

Juliette Raynal

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Commentaires 3
à écrit le 19/07/2019 à 19:02
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Encore une banque qui va disparaitre dans six mois. arretez de prendre les gens pour des gogos

à écrit le 19/07/2019 à 10:33
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"mise sur les buralistes partenaires" je ne vais pas dans ces boutiques, y a des produits toxiques dans les rayons. :-) C'est la 'guerre' des néo-banques, semble-t-il, à voir lesquelles resteront dans la durée.

à écrit le 19/07/2019 à 9:14
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Pourtant avec un paquet de tabac à 11 euros...

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