ETI : plus d'un millier d'entreprises de taille moyenne identifiées « à fort potentiel de croissance »

Quelque 1.118 entreprises françaises ont été identifiées dans une étude comme « à fort potentiel de croissance » et certaines pourraient venir grossir les rangs des entreprises de taille intermédiaire (ETI), selon le vœu de l'exécutif qui souhaite voir leur nombre s'accroître d'un demi-millier d'ici à 2027.
L'industrie manufacturière est le secteur le plus représenté parmi les entreprises moyennes « à fort potentiel de croissance ». (photo d'illustration)
L'industrie manufacturière est le secteur le plus représenté parmi les entreprises moyennes « à fort potentiel de croissance ». (photo d'illustration) (Crédits : Michaela Rehle)

Un demi-millier d'entreprises rejoindra-t-il les rangs des entreprises de taille intermédiaire (ETI) d'ici 2027, comme le souhaite l'exécutif ? Selon une étude, 1.118 entreprises françaises ont été identifiées dans une étude comme « à fort potentiel de croissance » et certaines pourraient devenir des ETI.

Ces « PME de croissance », identifiées à partir de bases de données, et de sa méthodologie propre, par le groupe d'audit BDO, réalisent entre 10 et 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, et affichent un taux de croissance moyen de 20% sur les années 2017-2022. Cette étude devait être remise ce mardi à la ministre chargée des Entreprises, Olivia Grégoire.

Manufacture, commerce et réparation de véhicules

Les trois secteurs les plus représentés sont l'industrie manufacturière (275), le commerce ou la réparation de véhicules (106), ou l'information et la communication (155). Elles sont majoritairement situées en Île-de-France (350) et en Auvergne-Rhône Alpes (176).

Ces entreprises, déjà en croissance, pourraient accélérer celle-ci « en tirant parti de certains leviers » comme le développement des exportations et l'innovation, selon l'étude. La majorité est déjà engagée dans l'export, mais la moitié y réalise moins de 10% de leur chiffre d'affaires. De même, elles « semblent rester en retrait » en matière de dépôts de brevet : 18% seulement en ont déposé un entre 2010 et 2023.

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Le panel identifié se compose de PME (petites et moyennes entreprises - moins de 500 employés) et « petites ETI », selon BDO. Alors qu'une ETI se définit comme une entreprise employant entre 250 et 4.999 salariés, ou comme une entreprise plus petite, mais dont le chiffre d'affaires dépasse 50 millions d'euros, 30% des sociétés identifiées par l'étude dépassent les 50 millions d'euros. Mais le panel est constitué à près de 90% de petites structures de moins de 250 salariés.

La France loin derrière l'Allemagne

Ces entreprises - qui ne savent pas nécessairement qu'elles ont été identifiées par cette étude - « pourraient bénéficier des mesures publiques » comme Territoires d'Industrie, France 2030, deux programmes de réindustrialisation, ou du programme ETIncelles, relève BDO.

Partant du constat que la France, avec 5.600 ETI, est loin derrière l'Allemagne qui en compte plus de 10.000, le président Emmanuel Macron a, en effet, lancé en novembre le programme ETIncelles de simplification administrative à leur intention, avec l'objectif d'accroître de 500 leur nombre d'ici à 2027. Il les avait décrites comme « une chance pour le pays et un véritable levier », car souvent génératrices d'emplois, et exportatrices.

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Cette étude « est une contribution au débat », car « la définition-même d'une PME de croissance n'était pas forcément établie dans la littérature », a expliqué à l'AFP Arnaud Naudan, président du directoire de BDO France, elle-même membre du METI (mouvement des ETI) et à statut « d'entreprise à mission » pour ses engagements éthiques.

L'ETI, une catégorie d'entreprise mal connue

D'autant que les entreprises de taille intermédiaire (ETI), elles-mêmes, sont méconnues, y compris des gestionnaires de ressources humaines (RH) et des cadres, selon une étude publiée mardi 26 mars réalisées auprès de 200 décisionnaires RH travaillant dans des entreprises de 250 salariés et plus, et 800 cadres du privé.

En effet, d'après un baromètre « Expand ETI », réalisé par l'Ifop pour l'école de commerce EDC Paris Business School, 50% des décisionnaires RH et 67% des cadres « ont entendu parler » des ETI, dont respectivement 19% et 32% assurent « voir précisément de quoi il s'agit ». À l'inverse, 50% des décisionnaires RH et 33% des cadres ne savent pas ce que c'est.

Concernant la définition d'une ETI, 44% des décisionnaires RH savent qu'il s'agit d'une entreprise « qui emploie moins de 250 salariés, mais dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions d'euros et plus de 43 millions d'euros de total de bilan », et 25% qu'il peut aussi s'agir « d'une entreprise qui emploie entre 250 et 4.999 salariés et dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 1,5 milliard d'euros ou dont le bilan n'excède pas 2 milliards d'euros ».

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Ils citent comme vraies à 43%, 34% et 20% trois autres définitions, en réalité, erronées. Quant aux cadres, seuls 43% et 22% connaissent les deux bonnes définitions, et les mauvaises sont prises pour vraies par 47%, 28% et 24% d'entre eux.

Un « pilier crucial » de l'économie

Si les perspectives de carrière, la qualité des relations humaines ou la diversité des missions proposées sont ressenties comme des atouts des ETI par les décisionnaires RH et les cadres, ces entreprises sont aussi perçues comme ayant « une organisation très hiérarchique et des process rigides » par 45% des décisionnaires RH et 30% des cadres.

Et l'EDC Paris Business School déplore que « les grandes entreprises recrutent plus aisément que les 5.400 ETI », en raison « principalement » de ce déficit d'image et de notoriété.

Or, souligne le communiqué, les ETI constituent un « pilier crucial » de l'économie, représentant « 30% du chiffre d'affaires, 30% des investissements et 27% de la valeur ajoutée de l'ensemble des entreprises ».

(Avec AFP)

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