Avions ravitailleurs : Washington accusé de protectionnisme

Après la décision de Northrop et EADS de se retirer de la course, les Européens dénoncent un appel d'offres biaisé.

Le ton monte après le retrait de Northrop et EADS dans la course à l'appel d'offres du Pentagone pour les avions ravitailleurs. Les deux groupes, alliés, ont en effet décidé de se retirer de la course car "la structure de l'appel d'offres privilégie clairement le ravitailleur plus petit de Boeing".

Pour les Européens, Washington a volontairement fait preuve de protectionnisme. "Manifestement, la pression politique a été telle qu'on a fait un appel d'offres sur mesure pour Boeing. Tout particulièrement pendant la crise actuelle, les plus petits signes de protectionnisme sont dommageables. Même pour l'approvisionnement dans le domaine de la défense, la libre concurrence ne devrait pas être entravée de manière unilatérale", a regretté mardi le ministre allemand de l'Economie Rainer Brüderle.

A Paris, le ministère des affaires étrangères a mis en garde les Etats-Unis contre de possibles implications. "Nous constatons avec une grande déception que l'appel d'offres émis par le Pentagone le 25 février conduit de facto les autorités américaines à un dialogue avec un fournisseur unique, au détriment d'une démarche compétitive garante de l'acquisition des meilleures capacités au meilleur prix".

Pour Bernard Carayon, député UMP, "dans cette affaire, les Européens auront enduré avec stoïcisme tous les préjudices : la corruption des hauts fonctionnaires du Pentagone pour privilégier Boeing, le choix des Américains de l'avion le moins bon, précisément celui de Boeing, puis la décision politique du GAO, la Cour des comptes américaine, cassant le choix final en faveur de l'avion d'EADS".

"Le lâchage du partenaire américain d'EADS, Northrop-Grumann, est, sans aucun doute, sous compensation de l'administration américaine", ironise le député.

Bruxelles a déclaré qu'elle "serait extrêmement inquiète s'il apparaissait que les termes de l'appel d'offres étaient de nature à empêcher une concurrence ouverte pour le contrat".

Une course équitable selon les Américains

De son coté, le Pentagone se dit "déçu" par le retrait de Northrop et EADS. La compétition lancée était structurée de façon équitable et les deux entreprises en lice pouvaient être en véritable concurrence, selon William Lynn, vice-secrétaire américain à la Défense.

Louis Gallois, président exécutif d'EADS, a tenu à préciser que le groupe poursuivrait sa stratégie d'expansion aux Etats-Unis et continuerait à nouer des partenariats avec des entreprises américaines.

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Commentaires 15
à écrit le 13/03/2010 à 15:16
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Ceci est une bonne leçon à tous les pays europeens si amateurs du JSF americains.

à écrit le 10/03/2010 à 15:40
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à Hypocrites : on croit réver en vous lisant. Vous êtes naïf ou quoi ? Vous imaginez que le gouvernement US ne finance pas Boeing ? Ouvrez les yeux ! Ce sont les dépenses militaires et l'espace qui servent de paravent. En fait l'Europe applique stric...

à écrit le 10/03/2010 à 12:33
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Bizarre, pas d'appel d'offre pour l'A 400M, ni pour le Rafale (Dassault s'est retiré du consortium qui développait le Typhoon Européen). Pourquoi la France n'achète t elle pas le Typhon Européen et développe à force frais un avion Français? Bizarre l...

à écrit le 09/03/2010 à 21:58
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L'hélicoptère Tigre un exemple de la coopération européenne pas besoin des Américains

à écrit le 09/03/2010 à 20:23
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Il ne fallait pas rêver. Les USA ont toujours été protectionistes et ne laissent à personne de droit d'équiper son Armée de l'Air. la France en ferait de même avec son armée de l'Air. Mieux avoir des avions de sa propre production que d'être tributai...

à écrit le 09/03/2010 à 19:38
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Ce n'est malheureusement pas étonnant de voir que tous ici chargent les US de protectionnisme alors le le programme A400M montre que l'Europe est prêt à financer à coup de plus de 20 milliards d'? la création d'un avion concurrent du C130 américain. ...

à écrit le 09/03/2010 à 19:37
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Assez des bonnes paroles , passons immédiatement aux actes; Taxons à 500% les ipod, i-machin de apple, arrêtons de consommer le made in america; faut arrêter cette lacheté européene qui coule notre balance commerciale depuis des années. Ils ne jouent...

à écrit le 09/03/2010 à 18:54
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Il suffit d'utiliser la reciprocité ( retrait des forces européenne sur IRAK et afganistan) arret de l'otan et remplacement par une force autonome européenne negociation des prix des avions non pas en dollar mais en euro sur tous lesappels d'offre ,...

à écrit le 09/03/2010 à 18:51
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Bon, il faut maintenant changer nos ravitailleurs, alors faisons le choix de Airbus. Je pense que les pays utilisant des ravitailleurs choisiront le A330. Le meilleur et le plus complet sur ce créneau. Et c'est peut-être le moment de développer notr...

à écrit le 09/03/2010 à 18:29
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Encore une triste affaire à mettre au débit du président OBAMA Ca commence à faire pas mal de casseroles !

à écrit le 09/03/2010 à 18:20
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Leur but: casser le complexe militaro industriel français et éliminer la concurrence, ainsi que le démontre leur ordre à l'arabie saoudite, et les pressions sur le brésil pour ne pas choisir le rafale, pourquoi alors être équitable?

à écrit le 09/03/2010 à 17:54
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les americains veulent toujours gagner, tous les moyens sont bons. les hauts fonctionnaires sont toujours des guerriers au service services des politiques

à écrit le 09/03/2010 à 17:06
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C'est sur que sur cette affaire, on parle de corruption. Il n'est pas bien de mettre la classe politique d'un pays en prison. Alors... on change les règles jusqu'à ce que tous les corrompus aient gagnés. Il me semble que nos partenaires devraient e...

à écrit le 09/03/2010 à 16:44
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La France ( comme ses Politiques ! ) a l'estomac solide !! Elle prétend vouloir vendre ses équipements militaires alors que depuis la guerre irak 2 elle ne cesse de vilipender nos amis américains avec en toile de fond un anti américanisme débile sur ...

à écrit le 09/03/2010 à 16:41
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C'est bien sûr évident. Il y a très longtemps que les américains jouent à ce petit jeu. Ils sont nos amis et nos alliés certes. On leur doit et ils nous doivent beaucoup. Mais sur le plan économique c'est la guerre. Si nous n'appréhendons pas cette q...

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