Boeing continue d'engranger commandes et intentions de commandes au salon aéronautique de Farnborough. Grâce à son B737 MAX. Un peu à l'image d'Airbus qui vendait comme des petits pains ses A320 NEO il y a un an au salon du Bourget. Après Air Lease Corporation (ALC) qui a signé lundi un contrat ferme pour 75 737 MAX, c'est au tour de la société de location d'avions Alafco, basée au Koweït, de vouloir acheter 20 moyen-courriers remotorisés Boeing. Si le contrat se confirmait, cela représenterait un contrat de 1,9 milliard de dollars au prix catalogue. "C'est la première fois qu'il y a une intention d'achat de 737 MAX au Moyen-Orient", une des régions du monde où le transport aérien s'accroît le plus rapidement, a commenté le PDG de la division aviation commerciale de Boeing, Ray Conner,lors d'une conférence de presse commune avec le PDG d'Alafco, Ahmad Alzabin. Ces appareils seront équipés de moteur LEAP-1B, de CFM international, coentreprise franco-américaine de Safran et de l'américain General Electric, une commande estimé à 500 millions de dollars

Un peu plus tôt dans la journée, Boeing avait également dévoilé avoir signé une lettre d'intention avec le loueur d'avions GE Capital Aviation Services (GECAS) portant sur l'achat de 75 moyen-courriers Boeing 737 MAX 8 remotorisés et 25 737-800 classiques. Soit 100 monocouloirs pour un contrat évalué à 9,2 milliards de dollars au prix catalogue. Là également, ces appareils devraient être motorisés par CFM International, qui engrange une intention de commande de 2,4 milliards de dollars. Dans un communiqué, Boeing assure que le 737 MAX rencontre "déjà un succès" avec plus de 1.000 commandes et intentions d'achat. "Le 737 MAX est un avion très compétitif qui suscite un vif intérêt de la part des clients", a précisé le vice-président marketing produit du 737 MAX, Joe Ozimek. Nous sommes convaincus que 2012 sera bel et bien l'année du 737 MAX avec un total de 1.000 commandes fermes d'ici la fin de l'exercice". Pour autant, l'avionneur américain reste encore loin derrière son rival européen Airbus dont le moyen-courrier remotorisé, l'A320 NEO, a engrangé plus de 1.400 commandes fermes.

Airbus décroche sa première commande d'A350-1000

En dépit d'une relative discrétion, Airbus ne joue pas les faire-valoir. Et pour cause. Il devrait décrocher auprès de Cathay Pacific sa première commande pour la version améliorée de son modèle A350, l'A350-1000 (350 passagers). La compagnie aérienne basée à Hong Kong a annoncé mardi "son intention d'introduire l'A350-1000 dans sa future flotte d'A350XWB, dans le cadre d'un accord portant sur une commande supplémentaire de 10 appareils". En outre, elle convertira 16 A350-900 déjà commandés en A350-1000. "L'acquisition de ces A350-1000, soumise à l'accord du conseil d'administration de la compagnie (dont une réunion est prévue en août), portera le nombre total d'A350XWB commandés par Cathay Pacific à 48 exemplaires. La compagnie a également conclu des accords de leasing en vue d'acquérir deux appareils supplémentaires", a précisé Airbus dans un communiqué. Cette intention d'achat est évaluée à 4,2 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) pour son premier gros contrat depuis l'ouverture du salon aéronautique de Farnborough.

Airbus assure que l'A350-1000 sera une bien meilleure alternative au 777 de Boeing mais, pour l'heure, le constructeur européen n'a pas réussi à enrayer la suprématie de son rival américain sur le segment des avions de moins de 400 sièges. Le directeur général de Cathay Pacific, John Slosar, s'est dit confiant dans la capacité d'Airbus à éviter tout retard dans la mise en service de l'A350-1000. "Il existe toujours un risque avec les nouvelles technologies", a-t-il déclaré. "Nous avons une flotte de taille raisonnable de 747, dont nous pouvons ralentir la mise à la retraite ou même l'accélérer, selon l'arrivée des nouveaux appareils". De son côté, le président d'Airbus, Fabrice Brégier, a réaffirmé que le groupe avait tiré les leçons des retards enregistrés sur ses programmes et s'est engagé à ne pas répéter les mêmes erreurs qui avaient conduit certains clients, comme Etihad, à annuler des commandes. "Nous préférerions retarder de quelques semaines, au lieu de se presser et de découvrir les problèmes après. C'est la plus importante leçon que nous ayons apprise", a-t-il expliqué tout en précisant que l'A350-1000 réaliserait son premier vol l'an prochain. L'avion, d'un coût de 320 millions de dollars doit entrer en service à la mi-2017. Les avions de Cathay doivent être livrés 2018. La livraison des A350-900 déjà commandés par la compagnie aérienne doit se faire en 2016.

Par ailleurs, la compagnie aérienne nationale du Royaume du Bhoutan, Drukair, a signé une commande ferme portant sur l'acquisition d'un Airbus A319 équipé de 'Sharklets', grands dispositifs d'extrémités de voilure conçus pour réduire la consommation de carburant. Cet appareil viendra rejoindre sa flotte actuelle de deux A319.

Bombardier remplit... peu à peu son carnet pour son CSeries

Le constructeur canadien Bombardier a quant à lui annoncé mardi la signature d'une lettre d'intention pour vendre à la compagnie lettone AirBaltic jusqu'à 20 de ses futurs avions CSeries, pour 1,57 milliard de dollars. La lettre d'intention prévoit l'achat de 10 CSeries300, un monocouloir de 130 places, pour 764 millions de dollars américains, et une option pour 10 appareils supplémentaires. Bombardier, constructeur de jets régionaux, s'attaque au marché des monocouloirs occupé par le duopole Airbus-Boeing avec ses Cseries, de 110 et 130 places, dont la première livraison est prévue fin 2013. A ce jour, 13 compagnies aériennes différentes ont passé des commandes fermes pour 138 CSeries, les engagements d'achats portent le total à 352 appareils. Airbus et Boeing ont tenté de couper l'herbe sous le pied au canadien en lançant des nouvelles versions remotorisées de leur monocouloirs, l'A320 NEO et le 737 MAX, attendus respectivement en 2015 et en 2017 et qui ont, tous les deux, un important succès commercial.