Aubert & Duval : reprise des négociations entre Eramet et Airbus, Safran, Ace Capital Partners

Airbus, Safran et ACE Capital Partners pourraient transmettre une nouvelle offre révisée à Christel Bories, la PDG d'Eramet, en septembre, voire dans le courant du mois d'août si Airbus et Safran souhaitent accélérer l'opération de rachat.
Michel Cabirol
Safran, Airbus, ACE ont pris le dossier en main, en coordination très étroite avec les services de l'État et en coordination étroite également avec les autres acteurs de la filière à travers des discussions qu'on a eu au sein du GIFAS, avait précisé lors du Paris Air Forum le 21 juin dernier, le directeur de la stratégie, des fusions-acquisitions et des affaires publiques d'Airbus, Antoine Bouvier.
"Safran, Airbus, ACE ont pris le dossier en main, en coordination très étroite avec les services de l'État et en coordination étroite également avec les autres acteurs de la filière à travers des discussions qu'on a eu au sein du GIFAS", avait précisé lors du Paris Air Forum le 21 juin dernier, le directeur de la stratégie, des fusions-acquisitions et des affaires publiques d'Airbus, Antoine Bouvier. (Crédits : Eramet)

Les discussions étaient arrêtées entre Eramet, propriétaire d'Aubert & Duval, et le consortium de reprise formé par Airbus, Safran et Ace Capital Partners (groupe Tikehau). Elles ont repris. Selon des sources concordantes, une nouvelle offre révisée pourrait être transmise, après le rejet d'une première offre engageante, à Christel Bories, la PDG d'Eramet, au mois de septembre, voire dans le courant du mois d'août si Airbus et Safran souhaitent accélérer le processus. Interrogé sur le calendrier de reprise d'Aubert & Duval lors du Paris Air Forum le 21 juin dernier, le directeur de la stratégie, des fusions-acquisitions et des affaires publiques d'Airbus, Antoine Bouvier, avait alors estimé que "compte tenu de la situation, le plus tôt serait le mieux parce que les compétences sont toujours volatiles et la remontée en cadence impose des décisions sur les approvisionnements longs". Ce dossier est considéré comme majeur par Airbus, Safran, Dassault Aviation mais aussi par l'ensemble des acteurs des filières aéronautique et défense, dont notamment Naval Group.

"Safran, Airbus, ACE ont pris le dossier en main, en coordination très étroite avec les services de l'État et en coordination étroite également avec les autres acteurs de la filière à travers des discussions qu'on a eu au sein du GIFAS", avait-il précisé.

Mais rien n'est moins sûr car les négociations ont longtemps buté sur des problèmes de qualité avérés mais semble-t-il limités d'Aubert & Duval. Jusqu'ici Airbus et Safran ne tenaient à prendre aucun risque pour éviter d'être tenus responsables d'un accident (crash d'un avion par exemple) dont l'origine pourrait être un défaut de fabrication chez Aubert & Duval. Pour autant, Antoine Bouvier avait fait valoir qu'Airbus, Safran et ACE Capital Partners montraient une "motivation à trouver une solution pour nous et pour l'ensemble de la filière", qu'ils avaient "confiance dans les capacités et le potentiel de cette entreprise" et qu'ils étaient convaincus de "la nécessité" de relancer "le succès d'un acteur français et européen avec le support des grands donneurs d'ordre".

Aubert & Duval en difficulté

"La mariée n'est pas la plus sexy de la terre, avait-on expliqué en début d'année à La Tribune. L'entreprise est très, très mal". Il faut dire qu'Eramet a très peu investi ces dernières années dans l'outil industriel de sa filiale. En 2018, à la suite d'une revue des processus qualité, la division Alliages Haute Performance du groupe minier avait ainsi constaté des non conformités dans le système de management de la qualité chez Aubert & Duval. "Aubert & Duval est une entreprise remarquable, qui a des compétences et des moyens uniques en Europe à la fois sur l'élaboration et la transformation des métaux de spécialité. Mais c'est aussi une entreprise qui connait de grandes difficultés", avait rappelé Antoine Bouvier au Paris Air Forum.

D'où une première offre peu attractive qui tenait compte de ces problèmes de qualité et de la crise du secteur aéronautique fortement subie par Aubert & Duval, en raison de la chute de ce marché, qui représente environ 70 % de son chiffre d'affaires. Un travail de bénédictin, qui pourrait aboutir d'ici à la fin de l'année.Tout est possible d'autant qu'Ace Capital Partners a finalisé fin juin l'acquisition pour un montant de 12 millions d'euros d'une filiale d'Eramet, Brown Europe, le spécialiste européen du tréfilage des alliages hautes performances destinés au secteur aéronautique.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 28/07/2021 à 18:55
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Pour Aubert et Duval je parie plutôt sur un indien ou un chinois. Et encore une pépite qui fout le camp ! La souveraineté nationale à la Macron.

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