Ils sont quatre. Quatre à vouloir le poste de président du CNES. Quatre qui ont des soutiens de ministre ou de ministère mais, in fine, c'est bien Emmanuel Macron qui décidera. Et pourrait même déjouer les pronostics en exigeant un nom (d'une femme ?) en dehors de la short-list très masculine, qui circule. Qui sont les quatre ? Il n'y a pas réellement de surprise. Ce sont les mêmes qui postulaient déjà à la fin du mandat de Jean-Yves Le Gall.
Le PDG d'Arianespace Stéphane Israël, qui a fait le tour de la société de lancement, cherche un nouveau point de chute. L'ex-patron d'Airbus Space Nicolas Chamussy souhaite quant à lui rebondir après son éviction de la direction des systèmes spatiaux d'Airbus Defence & Space par Guillaume Faury. Reconduit récemment à la tête de l'ONERA, Bruno Sainjon reste par ailleurs très intéressé par la présidence du CNES. Enfin, l'inoxydable Jean-Yves Le Gall, qui souhaite se succéder, a toujours énormément de ressources et surtout d'appuis très discrets mais décisifs.
Trois ministères, quatre candidats
Qui soutient qui ? Au ministère de l'Économie et des Finances, qui a récupéré la tutelle du spatial, on se déchire entre deux candidats venus de l'industrie : Stéphane Israël (50 ans le 3 janvier) et Nicolas Chamussy (53 ans). Le ministère de la Recherche et la ministre Frédérique Vidal soutiennent Jean-Yves Le Gall (61 ans). Il garde ses chances d'autant que l'Élysée pourrait vouloir donner une "compensation" à Frédérique Vidal dépossédée de l'espace dans le gouvernement Castex. Enfin, le candidat du ministère des Armées est Bruno Sainjon (59 ans), qui a le soutien de la ministre des Armées Florence Parly. S'il apparait un peu distancé aujourd'hui dans la course, il pourrait être le bon compromis entre les choix plus clivants des deux autres ministères, estime un bon connaisseur du dossier.
Quels sont les critères sur lesquels Emmanuel Macron pourrait bloquer ? L'âge mais aucun des candidats ne semble recalé par ce critère. En revanche, il est probable que le dossier de la succession de Jean-Yves Le Gall bloque si les maîtres de cérémonie n'ont pas encore trouvé un point de chute à l'actuel président du CNES. Surtout après l'échec de la France à imposer un candidat à l'Agence spatiale européenne (ESA) face à une Allemagne, qui joue de plus en plus à domicile au sein de l'ESA. Jean-Yves Le Gall a fait savoir qu'il entendait astucieusement rester dans le spatial. Emmanuel Macron serait sensible à ce que ce souhait soit exaucé. D'autant qu'on estime qu'il n'a pas démérité dans son poste. Résultat, le dossier pourrait se débloquer non pas d'ici à la fin de l'année (lundi prochain ?) mais dans le courant du premier trimestre 2021...
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