C'est un succès important pour le programme M51. Le ministère des Armées a procédé samedi à un tir de qualification d'un missile balistique stratégique M51.3 sans charge nucléaire. Réalisé sans charge militaire, ce tir, qui a été conduit par la Direction générale de l'armement (DGA) depuis le site des Landes de DGA Essais de missiles, a permis de valider une évolution importante du missile. Cette nouvelle version du M51 contribuera à pérenniser la crédibilité de la dissuasion océanique durant les prochaines décennies. « Cette évolution pérennise la crédibilité de notre dissuasion nucléaire et démontre l'excellence de notre filière lanceur », a d'ailleurs twitté le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Les travaux portant sur cette troisième version ont été lancés en 2014 et la production a débuté en juin 2019.
Le missile balistique a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens d'essais de la DGA (le centre d'expertise DGA Essais de missiles, les stations d'Hourtin et de Quimper, le bâtiment d'essais et de mesures Le Monge). La zone de retombées se situe en Atlantique Nord à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte. Cet essai qui a été effectué dans le strict respect des engagements internationaux de la France, a été réalisé dans le cadre du programme M51, sous la maîtrise d'oeuvre d'ArianeGroup (hors têtes nucléaires). L'industriel qui développe et conçoit également les lanceurs Ariane, est responsable de la totalité du cycle de vie, de la conception au démantèlement du M51. Pour les têtes nucléaires, les travaux sont réalisés sous maîtrise d'ouvrage déléguée de la direction des applications militaires du CEA (CEA/DAM).
M51, un missile nucléaire à têtes multiples
Selon la DGA, ce tir de qualification « démontre à nouveau l'excellence de la haute technologie que les industries françaises mettent en œuvre dans ce domaine ». Le M51 est un missile nucléaire stratégique à têtes multiples, à capacité intercontinentale, emporté sur les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). Ce programme évolue dans une logique incrémentale afin d'assurer le maintien à long terme de l'efficacité de la composante océanique de dissuasion. Ainsi, la France a lancé en 2022 des travaux préparatoires pour la version M51.4.
Ces évolutions assurent en outre le maintien des compétences industrielles de conception et de production. Conçu pour être lancé depuis un sous-marin en plongée, le missile M51, d'une masse totale de plus de 50 tonnes pour 12 mètres de haut, se décline actuellement en deux versions M51.1, mis en service en septembre 2010, et M51.2, opérationnel depuis 2016. Ce programme d'armement répond à la volonté d'Emmanuel Macron, qui « s'est engagé à prendre les décisions nécessaires au maintien de la crédibilité opérationnelle des forces nucléaires dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l'environnement international », a rappelé le ministère des Armées.
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