Très peu de marines dans le monde possèdent cette capacité de pouvoir intercepter un missile balistique. C'est désormais le cas pour la Marine nationale qui a réussi à détruire le 21 mars dernier avec des Aster 30 tirés par la frégate de lutte antiaérienne Alsace trois missiles balistiques houthis en provenance du Yémen et visant le navire. C'est aussi une première pour une marine européenne. La frégate Alsace assurait une mission de protection rapprochée d'un porte-conteneurs dans le sud de la mer Rouge dans le cadre de l'opération militaire EUNAVFOR Aspide menée par l'Union européenne. Les trois missiles balistiques houthis constituait une menace directe pour la frégate française et le navire de la marine marchande, a précisé l'état-major des armées. De Suez à Ormuz, la Marine nationale assure la liberté de navigation et la sûreté maritime.
Pour parvenir à intercepter de tels missiles, le navire doit détecter de très loin des missiles qui vont extrêmement vite. Pour cela, la frégate Alsace est équipée d'un radar Herakles+ (Thales), les frégates FDI seront quant à elles équipées du radar numérique Sea Fire à quatre panneaux fixes. Ce succès a démontré dans le nouveau contexte opérationnel la crédibilité de disposer d'une capacité anti-balistique (ATBM) pour la Marine nationale, qui s'est pourtant montrée longtemps réticente.
Une belle vitrine pour Naval Group
Cette capacité démontrée dans un contexte opérationnel (combat proven) sera un très bon argument commercial pour Naval Group à l'exportation. Notamment en Norvège et en Arabie Saoudite où il existe un besoin exprimé par les marines locales. Un argument choc pour Oslo confronté à la menace russe et pour Ryad face à l'Iran et ses proxys comme les Houthis.
La Norvège a d'ailleurs adressé une demande d'information (RFI) à la France concernant les frégates FDI, réalisées par Naval Group à Lorient pour les flottes française (cinq exemplaires) et grecque (trois). Oslo souhaite renouveler à moyen terme sa flotte de frégates avec l'acquisition d'au moins six frégates. En mission dans le Grand Nord depuis début janvier, la frégate Fremm La Bretagne a d'ailleurs accosté à Oslo le 30 janvier.
« Cette escale a été consacrée à des activités de soutien à l'export des futures frégates de défense et d'intervention (FDI), dans le cadre d'une demande d'informations de la Norvège pour le renouvellement potentiel de ses frégates. La Bretagne a ainsi servi de plate-forme de présentation pour les entreprises de défense Naval Group, MBDA et Thales, qui ont pu présenter, à bord, à des militaires, industriels et hauts fonctionnaires norvégiens, les capacités des FDI, et plus spécialement leurs capacités de détection anti-sous-marine et de défense aérienne », a expliqué le ministère dans un communiqué publié début février.
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