Kinéis contraint de lancer avec l'américain Rocket Lab

La constellation de nanosatellites 100% "Made in France" (CNES, Hemeria et Thales Alenia Space) de Kinéis s'envolera à bord d'un lanceur américain de Nouvelle-Zélande. Arianespace ne pouvait pas proposer une offre compétitive pour Kinéis.
Michel Cabirol
Prévus dès le second trimestre 2023, ces cinq lancements sont prévus sur une période de neuf mois
Prévus dès le second trimestre 2023, ces cinq lancements sont prévus sur une période de neuf mois (Crédits : Rocket Lab)

La constellation de nanosatellites 100% "Made in France" (CNES, Hemeria et Thales Alenia Space) de Kinéis s'envolera à bord du lanceur américain Electron de Nouvelle-Zélande, le pays du long nuage blanc. Kinéis, qui a pleinement bénéficié d'argent public, a finalement été contraint de choisir le lanceur de Rocket Lab, qui lui garantit la flexibilité et l'approche personnalisée nécessaires à l'ouverture de l'intégralité du service de connectivité IoT spatiale de Kinéis. Ce qui ne pouvait pas être le cas d'Arianespace, qui n'a pas pu offrir une proposition compétitive à Kinéis. En dépit de son offre de lancement partagé SSMS (Small Spacecraft Mission Service) sur Vega, Arianespace et la France doivent se doter au plus vite d'un lanceur dédié aux nanosatellites.

"C'est en toute confiance que nous allons confier à Rocket Lab nos 25 nanosatellites, conçus et développés en un temps record. Notre partenariat s'inscrit dans cette logique de flexibilité et de performance. Atteindre la configuration optimale de la constellation aussi rapidement va nous permettre d'ouvrir un service opérationnel complet à nos clients quelques mois seulement après le premier lancement, pour révolutionner celui qu'ils utilisent actuellement", a expliqué le président de Kinéis, Alexandre Tisserant.

Rocket Lab déploiera sur une orbite terrestre basse à 650 km d'altitude l'ensemble de la constellation lors de cinq missions dédiées. Le "Kick Stage", le dernier étage d'Electron, servira de véhicule de transfert orbital pour amener chaque satellite de la constellation sur son plan orbital. "La précision et la fiabilité éprouvées du Kick Stage, qui a déjà déployé avec succès plus de 100 satellites, ont été des facteurs décisifs dans le choix de Rocket Lab comme lanceur unique pour l'ensemble de la constellation", a précisé Kinéis.

"Les performances exceptionnelles de Rocket Lab en matière de précision du déploiement orbital donnent cette assurance à Kinéis. En assurant la dernière partie du transport spatial vers l'orbite finale, le dernier étage du lanceur nommé Kick Stage facilite grandement la vie des opérateurs de constellation, leur permettant d'optimiser la masse et la durée de vie de chaque satellite", a expliqué le fondateur et PDG de Rocket Lab, Peter Beck.

Lancement dès 2023

Prévus dès le second trimestre 2023, ces lancements successifs sur une période de neuf mois vont permettre à Kinéis "de démultiplier les performances de sa connectivité IoT actuelle en mettant en service les 25 nouveaux satellites en un temps record", a expliqué Kinéis. Ces nanosatellites (16U, 30 kg, d'une durée de vie de huit ans) viendront connecter des millions d'objets supplémentaires dans des domaines aussi variés que l'agriculture, la logistique, les transports ou l'énergie.

Pour Rocket Lab, c'est le second contrat multi-lancements de l'année. Neuf satellites seront déployés par cinq missions Electron dédiées dans le cadre d'une constellation pour BlackSky, un fournisseur d'intelligence géospatiale en temps réel et de services de monitoring global. Rocket Lab contribuera par ailleurs au système Argos dès 2022 lors d'une prochaine mission. La société américaine assurera le lancement du satellite HoPS dédié au système de collecte de données Argos-4, développé par General Atomics sur contrat de l'US Air Force pour le compte de la NOAA. HoPS viendra également renforcer le service de connectivité IoT globale actuel de Kinéis.

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 10/09/2021 à 15:29
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Européen ou américain, personne ne parle jamais sur les impacts de ces satellites de basse altitude sur la pollution lumineuse et la biodiversité. Quand ils seront déployés , ça sera trop tard, sauf à utiliser des missiles pour nettoyer le ciel au d...

à écrit le 10/09/2021 à 10:36
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On comprend mieux désormais pourquoi l'Allemagne spatiale veut son propre mini lanceur indépendamment des ressources d'Ariane Espace, incapable de suivre d'une manière compétitive les besoins de + en + pressants du New Space. Déjà, l'alerte était don...

le 13/09/2021 à 10:54
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Pas du tout les nanosatellites sont incapables moins cheres mais ne sont pas potents ce pour cela on a besoin des raquettes plus puissantes comme Ariane 6.

à écrit le 10/09/2021 à 9:12
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A force de vouloir payer le moins cher possible, on finit par détruire sa propre chaîne de valeur : les raisonnements purement comptables sont souvent parfaitement anti-économiques. Je ne suis malheureusement pas sûr que l'on apprenne ça dans les éc...

à écrit le 10/09/2021 à 8:49
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On a décrié Elon Musk il y a pas longtemps pour la pollution de ses satellites et nous faisons la même chose ! Ou est la logique ? Es ce simplement la jalousie qui nous anime car il a été le plus rapide ? De mémoire les zones non couvertes n'intére...

le 10/09/2021 à 15:12
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@nexus. Pour être honnête avec vous, je suis étonné que personne n'est encore eu l'idée de mettre en place un satellite contenant les données financières de riches voulant échapper au contrôle des états. Après tout, un bitcoin ne demande qu'un serveu...

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