Résultats : Airbus gagne en volume mais perd quelque peu en rentabilité

Hausse des livraisons d'avions et d'hélicoptères, hausse du chiffre d'affaires, objectifs confirmés... Airbus peut se montrer serein pour 2023. Mais le groupe n'oublie pas que les difficultés de la supply chain et l'inflation ne sont pas terminées et qu'il doit préserver sa rentabilité dans une phase de forts investissements.
Léo Barnier
Airbus a augmenté son niveau de production au premier semestre 2023.
Airbus a augmenté son niveau de production au premier semestre 2023. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Airbus ne dévie pas de sa trajectoire. A l'inverse de l'an dernier, où les problèmes de supply chain étaient venus entamer ses objectifs de livraisons, le constructeur européen est cette fois dans les temps pour remplir ses objectifs annuels même si des difficultés persistent comme l'a rappelé Guillaume Faury, son président exécutif. Et à l'instar de Boeing, il bénéficie de la hausse des cadences pour améliorer son chiffre d'affaires. En revanche, cela ne se fait pas sans frais : bien que largement positifs, ses résultats financiers sont en repli par rapport à l'an dernier.

Lire aussiAirbus inaugure une nouvelle usine d'A320 à Toulouse pour accélérer la production de son best-seller face à Boeing

La montée en cadence porte ses fruits

Avec 316 avions au premier semestre 2023, Airbus a livré 19 appareils de plus que l'an dernier à la même époque. Dans le détail, cela donne 25 A220, 256 appareils de la famille A320, 14 A330 et 21 A350. La progression vient uniquement de la famille A320 avec 26 livraisons de plus, tandis que l'A350 recule de 8 unités. Cela a tout de même permis une progression de 16 % du chiffre d'affaires sur cette activité.

Cela devrait se poursuivre sur les prochains mois et années avec la montée en cadence de l'ensemble des programmes. L'A220 vise ainsi une cadence de production mensuelle moyenne de 14 avions d'ici le milieu de la décennie, la famille A320 « est en bonne voie pour atteindre une cadence de production de 75 avions par mois en 2026 », l'A330 doit atteindre la cadence 4 l'an prochain et l'A350 la cadence 9 d'ici fin 2025. Pour l'année en cours, Airbus a confirmé son objectif de 720 avions livrés sur l'année, comme l'avait déjà fait Guillaume Faury lors du Paris Air Forum en juin.

L'autre satisfaction est venue d'Airbus Helicopters, avec 145 appareils livrés. C'est 30 machines de plus que lors des deux années précédentes sur la même période, notamment grâce au segment des hélicoptères légers. Là aussi, la progression du chiffre d'affaires est de 16 %. Le recul est venu d'Airbus Defence and Space, avec une baisse des revenus de 8 % sur le semestre. Airbus indique qu'elle est « essentiellement due aux retards de Space Systems et à l'étalement des livraisons au sein de Military Air Systems ».

Lire aussiEn livrant 72 avions commerciaux en juin, Airbus a rattrapé une partie de son retard

La rentabilité en baisse

Sur l'ensemble du groupe, cela se traduit par une hausse du chiffre d'affaires de 11 %, à 27,7 milliards d'euros, par rapport au premier semestre 2022. Mais ce gain en volume s'est accompagné d'un recul de la rentabilité. Le résultat opérationnel (Ebit) a baissé de 27 % pour se situer à 1,9 milliard d'euros.

La baisse vient du segment Avions commerciaux, avec un recul de 39 % à 1,5 milliard d'euros, tandis qu'Airbus Helicopters progresse de 24 % et qu'Airbus Defence and Space rebascule dans le vert. Airbus indique ainsi que « l'effet positif de la hausse des livraisons, porté par des taux de couverture de change favorables, a été en partie atténué par les investissements réalisés pour préparer l'avenir ». Les dépenses en R&D ont ainsi augmenté de 14 %, à 1,4 milliard d'euros et le groupe continue d'investir pour la montée en cadence de l'ensemble de ses programmes.

En excluant des éléments non-récurrents et des écarts de comptabilisation, le groupe affiche un EBIT ajusté consolidé stable à 2,6 milliards d'euros, qu'il juge plus représentatif de sa performance opérationnelle. Soit un niveau équivalent à celui de l'an dernier, malgré la hausse du chiffre d'affaires.

Quoi qu'il en soit, le résultat net s'est aussi dégradé de 20 %, même s'il reste largement positif à 1,5 milliard d'euros, tout comme le flux de trésorerie disponible (free cash-flow) qui tombe de 10 % à 1,5 milliard d'euros également. Selon Airbus, cet indicateur « reflète la hausse des livraisons ainsi que l'augmentation des stocks liée à la montée en cadence des programmes. »

Guillaume Faury a confirmé les objectifs pour l'année, à savoir un Ebit ajusté d'environ 6,0 milliards d'euros, ce qui constituerait une performance de premier ordre, et un flux de trésorerie disponible avant fusions et acquisitions et financements-clients d'environ 3,0 milliards d'euros.

Léo Barnier

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 27/07/2023 à 11:31
Signaler
Bonjour, La société airbus dois surtout développer sont deuxième pilier en aéronautique... la filière militaire de ses appareils reste a la traîne... Peux d'exemplaires et surtous une réussite a l'exportation pas toujours au rendez vous... Donc ...

à écrit le 26/07/2023 à 20:11
Signaler
Les séries A320 ne doivent pas être très rentables

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.