Du rêve à la réalité, Gama en rêve. Créée en 2020, cette nouvelle start-up envisage d'utiliser une voile solaire, une nouvelle technologie de propulsion qui servirait à des missions commerciales et scientifiques ainsi qu'à des missions d'exploration et d'exploitation du système solaire. C'était également un concept très en vogue dans les années 1970. Les trois fondateurs, Louis de Gouyon Matignon, Thibaud Elziere et Andrew Nutter ont réussi à convaincre Bpifrance et le CNES associés à plusieurs autres investisseurs privés, à mettre un petit "ticket" financier dans ce projet ayant pour objectif de déployer une voile solaire et révolutionner le transport spatial. Au total, Gama a réussi à lever 2 millions d'euros.
Cette voile solaire sera "un engin propulsé par la lumière du soleil, qui permet d'atteindre des vitesses jamais égalée grâce à une accélération constante", a expliqué Gama dans son communiqué. "On parle de 10 à 20 % de la vitesse de la lumière". "Cette nouvelle technologie de propulsion permettra d'ouvrir une voie nouvelle à l'exploration du système solaire".
Cette technologie susciterait "l'intérêt des plus grandes agences spatiales" comme la NASA et la JAXA (agence spatiale japonaise), qui travaillent sur des projets similaires, fait observer Louis de Gouyon Matignon. Le CNES s'est elle branché sur Gama.
Un démonstrateur lancé en 2022 par SpaceX
Ce premier tour de table permettra de financer une mission de démonstration avec le déploiement d'une voile solaire de 73,3m2 à 550 km d'altitude. Elle sera déployée depuis un satellite de type CubeSat 6U lancé depuis la Floride par un lanceur de SpaceX en octobre prochain. Un tour de table auquel vont participer des entrepreneurs et des investisseurs du spatial comme Nicolas Pinto (Apple), Marie Outtier (Twitter), Possible Ventures, Kima Ventures ou Romain Afflelou (Cosmo Connected).
"Cette mission sera suivie d'un deuxième tir en 2024 pour tester le déploiement d'une voile plus grande ainsi que le système de navigation embarqué. Dès 2025, Gama lancera une mission pour Venus, se positionnant comme l'un des rares acteurs avec une capacité pour explorer plus loin à moindre coût", a précisé Andrew Nutter.
Outre les trois fondateurs, l'équipe de Gama est constituée d'une équipe d'une dizaine d'ingénieurs qui développent et conçoivent la voile et le logiciel pour la piloter. Les voiles solaires sont basées sur le principe de la propulsion photonique. "Dans l'espace, sans frottement de l'air, une force continue (même faible) appliquée à un engin permet d'induire une accélération constante et ainsi, augmenter lentement mais de manière continue sa vitesse", explique Jordan Culeux, en charge de la partie technique du projet, dans le communiqué de Gama. Grâce à une source d'énergie quasi-infinie venant du soleil, les vaisseaux spatiaux pourront avoir la possibilité d'atteindre "des cibles plus lointaines et à moindre coût", estime Gama.
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