
C'est Noël avec quelques jours d'avance chez Boeing. La compagnie américaine United Airlines vient de passer une commande de très grande ampleur à quelques semaines des fêtes de fin d'année. Si les contrats géants pour des avions moyen-courriers ont déjà fait leur retour depuis la crise sanitaire, celui-ci ressort tout particulièrement car il concerne essentiellement des appareils long-courriers. La compagnie américaine s'engage ainsi pour pas moins de 100 exemplaires fermes de 787 Dreamliner, assortis d'options pour 100 appareils de plus. Cerise sur la bûche de Noël, United commande également 100 exemplaires de 737 MAX supplémentaires, dont une partie provient de l'exercice d'options existantes.
C'est un contrat évalué entre 25 et 33 milliards de dollars selon les prix catalogue que vient ainsi de conclure Boeing pour les seuls Dreamliner fermes, le double avec les options, United se réservant le droit de ventiler sa commande entre les versions 787-8, -9 ou -10 « offrant ainsi la flexibilité nécessaire pour prendre en charge un large éventail de liaisons. » C'est la plus importante commande de long-courriers jamais passée par une compagnie américaine, mais aussi la plus importante commande de l'histoire du 787. Et United Airlines devient aussi le plus important client de l'appareil, avec un carnet de commandes fermes de 165 exemplaires, devant le loueur AerCap et All Nippon Airways.
Lire aussiAir France, IAG, Lufthansa, Delta, United, American..., la bataille de l'Atlantique reprend
Remplacement des plus vieux modèles
Les 787 arriveront en flotte entre 2024 et 2032, dans le cadre du plan stratégique « United Next ». United Airlines indique avoir négocié une certaine flexibilité dans le calendrier de livraison des appareils. Ils remplaceront l'ensemble de la flotte de 767 d'ici, soit une cinquantaine d'appareils d'une moyenne d'âge de 25 ans, ainsi qu'une partie de la centaine de 777 dont les plus vieux datent du milieu des années 1990. D'où une amélioration significative de la consommation de carburant et donc des coûts. Le gain entre 767 et 787 est ainsi de l'ordre de 25 % selon la compagnie.
Ce choix de renforcer la flotte de 787 se fait au détriment d'Airbus. Non seulement, le constructeur européen n'a pas emporté la mise mais, comme le rapporte Reuters, le directeur général de United, Scott Kirby, a déclaré qu'il allait reporter sa commande de 45 A350 à 2030 « au plus tôt ». Il a en partie justifié ce choix pour Boeing par le fait que sa compagnie possède déjà plus d'une soixantaine de 787 en flotte.
Lire aussiL'incroyable come-back des compagnies aériennes américaines (American, Delta, United)
Un carnet de commandes plein à craquer
Avec les 737 MAX, ce sont 10 à 13 milliards de dollars supplémentaires qui viennent s'ajouter au Noël de Boeing, même s'il est évident que United a obtenu un rabais conséquent au vu de l'ampleur de la commande. Les 44 avions issus d'options seront livrés rapidement, entre 2024 et 2026, pour assurer la tenue du plan de capacité intermédiaire « United Next 2026 », tandis que les 56 nouveaux arriveront entre 2027 et 2028.
Cela porte les commandes en cours de United à plus de 430 exemplaires de 737 MAX. A cela s'ajoutent 120 Airbus A321 NEO, dont des A321 XLR. Avec les 100 nouveaux 787 et les 45 A350-900, la compagnie doit recevoir près de 700 appareils dans la prochaine décennie. Le rythme de livraisons pour les deux prochaines années sera impressionnant, avec plus de deux avions par semaine en 2023 et plus de trois par semaine en 2024. Scott Kirby veut ainsi pousser son avantage après être, selon lui, « sorti de la pandémie en tant que première compagnie aérienne mondiale et transporteur national des États-Unis ».
Sujets les + commentés