Jour J pour Pernod Ricard. Le groupe rançais des spiritueux, numéro deux mondial du secteur, lance dès ce mercredi l'importante augmentation de capital annoncée la semaine dernière. Montant : 1,04 milliard d'euros. Alors que le titre du groupe est à la peine ses dernières semaines, le groupe juge qu'il y avait une fenêtre de tir à ne pas rater, le CAC 40 ayant regagné 22 % depuis son point bas du 9 mars. 

Pour séduire les investisseurs, l'augmentation de capital s'effectuera à un prix de souscriptionde 26,70 euros, soit une décote de 36 % par rapport au dernier cours. Les actionnaires actuels du groupe pourront souscrire 3 nouvelles actions, pour 17 titres existants, ce qui entraînera la création de quelque 38,8 millions de nouvelles actions.

L'opération, destinée à accélérer le désendettement de Pernod Ricard, va également se traduire par une modification du tour de table. Selon "Les Echos" de ce mercredi, la famille Ricard, qui contrôle actuellement 12,4 % du capital, n'entend en effet pas sortir de cash à cette occasion. Elle compte vendre une partie de ses droits préférentiels de souscription, pour financer l'achat de nouveaux titres, dans le cadre d'une opération blanche pour elle. Sa part devrait ainsi être ramenée autour de 11 %. Mais dans un second temps, la famille fondatrice reprendra les actions (3,7 % du capital) détenues aujourd'hui par le quatrième actionnaire du groupe, le brasseur japonais Kirin, ainsi qu'elle l'a annoncé hier.

Pour éviter aux Ricard d'avoir à débourser trop d'argent dans l'immédiat, cette transaction valorisée à environ 340 millions d'euros au cours d'hier est organisée avec un partenaire financier, qui avancera les fonds nécessaires et que la famille paiera au bout de cinq ans. Deuxième actionnaire après les Ricard, le groupe Bruxelles Lambert du financier belge Albert Frère et du canadien Paul Desmarais a, lui, l'intention d'acquérir suffisamment de titres pour maintenir ses 7,7 %. Reste à convaincre les autres actionnaires de miser eux aussi sur Pernod Ricard. 

L'opération intervient alors qu'à structure comparable les ventes de Pernod Ricard ont progressé de 0,3% sur neuf mois. Une toute petite progression car le troisième trimestre a été très dur : les ventes se sont repliées de 12% en raison notamment d'un déstockage plus important que prévu aux Etats-Unis. Ce contexte difficile risquant de se prolonger, le groupe a été obligé de ramener entre 3 % et 5 % son objectif de croissance de son profit opérationnel cette année, au lieu des 5 % à 8 % visés précédemment. 

En Bourse, après avoir ouvert dans le rouge, le titre est reparti très nettement à la hausse. A la clôture, il affiche un gain de 3,54% à 42,99 euros.

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de Pernod Ricard).