Pernod Ricard lance une augmentation de capital d'1 milliard d'euros, l'action plonge

Le groupe français de vins et spiritueux va lever 1 milliard d'euros sur les marchés. Il lance aussi un nouvel avertissement sur ses résultats et annonce la vente de sa marque de bourbon Wild Turkey à l'italien Campari. En forte baisse à l'ouverture, le titre a plongé de 7%.

Grosse actualité ce mercredi autour de Pernod Ricard. Le groupe a annoncé dans un même communiqué le lancement d'une augmentation de capital, un avertissement sur son résultat opérationnel et la vente de sa marque de bourbon Wild Turkey.

Après Lafarge et Saint-Gobain, Pernod Ricard va donc lever à son tour 1 milliard d'euros sur les marchés. Cette augmentation de capital se fera "avec maintien du droit préférentiel de souscription, afin de permettre aux actionnaires du groupe de soutenir ce dernier au mieux de leurs intérêts", indique Pernod-Ricard dans un communiqué. D'ores et déjà, la société Paul Ricard et sa filiale Lirix, ainsi que le groupe Bruxelles Lambert, ont annoncé qu'ils souscriraient à l'augmentation de capital.

L'opération doit permettre au groupe "de renforcer son bilan" et de "faire face à la majeur partie de ses besoins de refinancement d'ici à juillet 2013". Dans le même ordre d'idées, Pernod Ricard annonce la vente de sa marque de bourbon, Wild Turkey, qu'il détenait depuis près de 30 ans.

C'est l'italien Campari qui va racheter Wild Turkey pour 575 millions de dollars, soit 433 millions d'euros. Pour le groupe italien Campari, il s'agit de la plus grosse acquisition de son histoire.

De son côté, "la vente de Wild Turkey constitue une étape importante dans la réalisation du programme de cessions d'actifs non stratégiques de 1 milliard d'euros annoncé après l'acquisition de Vin et Spirit", indique Pernod Ricard.

Wild Turkey, dont les origines remontent à 1855, jouit d'une bonne image de marque, mais ses parts de marchés sont très loin d'atteindre celles des leaders du secteur comme Jack Daniel's (groupe Brown-Forman) et Jim Beam (groupe Fortune Brands). De plus, ce bourbon n'est que très peu vendu à l'étranger, à l'exception notable du Japon.

La vente de cette marque jugée secondaire devrait donc permettre à Pernod-Ricard de réduire sa dette accumulée après l'acquisition l'an dernier de la vodka suédoise Absolut du groupe Vin et Spirit pour 5,69 milliards d'euros.

Par ailleurs, Pernod Ricard confirme également son objectif de croissance à deux chiffres du résultat net courant part du groupe sur l'exercice 2008-2009, qui devrait dépasser pour la première fois 1 milliard d'euros.

En revanche, le groupe indique que sa croissance interne du chiffre d'affaires au troisième trimestre devrait baisser de 13%. Du coup, il lance un nouvel avertissement sur son résultat opérationnel. Pernod Ricard revoit à la baisse son objectif de croissance interne du résultat opérationnel courant avec une hausse comprise entre 3% et 5%, contre une progression entre 5% et 8% précédemment. En février, il avait déjà abaissé sa prévision qui était alors de 8%.

Ces annonces ont fait baisser le titre à la Bourse de Paris. En baisse de plus de 5% à l'ouverture,  l'action Pernod Ricard a a chuté de 7,09% à 41,35 euros.

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