"La Place Rouge était... très encombrée", aurait chanté Nougaro. Une énorme malle monogrammée Vuitton trône en effet depuis plusieurs jours au centre de la place moscovite. Elle abrite jusqu'au 19 janvier une exposition d'objets de maroquinerie fabriqués par la marque de luxe française.
Entre le Kremlin et le mausolée de Lénine
Mais l'opération marketing n'est pas du goût de tout le monde en Russie. Placée à deux pas du Kremlin et du mausolée de Lénine, la "valise" suscite une vague de protestation, non seulement au sein d'associations de défenseurs du patrimoine, mais aussi parmi certains membres de la "nomenklatura" de chaque bord politique.
Chez les communistes, le député Sergueï Oboukhov a ainsi déploré un blasphème envers "un endroit sacré de l'Etat russe" auprès de l'agence RIA Novosti. Au sein de la majorité, Alexandre Sidiakine, un député de Russie Unie, a demandé de vérifier la légalité de cette démarche. Il a également déclaré:
"Les dimensions gigantesques de la construction ne sont pas justifiables, (...) cela gâche la vue sur des monuments du patrimoine culturel" russe".
Poutine appelé à la rescousse
Certains vont jusqu'à en appeler à l'arbitrage du chef suprême, Vladimir Poutine. C'est le cas de la Chambre civile, un organe consultatif proche du pouvoir. "Un règlement sur les zones et lieux sacrés ayant une importance historique, dont la place Rouge, est indispensable", a en outre déclaré Pavel Pojigaïlo, chef de la commission chargée de la culture au sein de cet Chambre.
La direction du Goum, le célèbre centre commercial située sur la place, a défendu le projet en affirmant que toutes les autorisations avaient été données pour cette installation.
La Russie fait partie des marchés privilégiés pour la marque de luxe qui ouvrira d'ailleurs une boutique à Sotchi en prévision des Jeux Olympiques de 2014.
Un rappeur appelle au boycott
Sur un tout autre sujet, mais qui relève toujours de sa communication, Vuitton s'est également attiré des inimitiés chez l'Oncle Sam. Le rappeur américain Kanye West a en effet appelé au boycott de la marque lors d'une émission de radio. Il réagissait au refus de l'ancien patron de la maison de luxe, Yves Carcelle, de le rencontrer. L'ancienne égérie du maroquinier a choisi de cesser de le représenter, notamment parce qu'il juge trop élevés les prix pratiqués par la marque.
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