Détenu par le sucrier Tereos, le site d'Escaudœuvres racheté par Agristo

L'entreprise agroalimentaire belge a racheté ce lundi au groupe sucrier Tereos son site nordiste d'Escaudœuvres. Agristo doit y ouvrir en 2027 une usine de transformation de pommes de terre avec quelque 350 emplois à la clé, a indiqué le ministère chargé de l'Industrie. Le Belge prévoit un investissement de 350 millions d'euros.
Agristo souhaite ouvrir en 2027 sur le site d'Escaudœuvres une usine de transformation de pommes de terre avec quelque 350 emplois à la clé (Photo d'illustration).
Agristo souhaite ouvrir en 2027 sur le site d'Escaudœuvres une usine de transformation de pommes de terre avec quelque 350 emplois à la clé (Photo d'illustration). (Crédits : Pascal Rossignol)

[Article publié le lundi 28 août 2023 à 08h46 et mis à jour à 15h09] C'est confirmé. Un repreneur industriel a été trouvé pour relancer une activité agroalimentaire sur le site de la sucrerie Tereos d'Escaudœuvres dans le Nord : l'entreprise belge Agristo. Fondée en 1986, Agristo emploie quelque 1.200 salariés en Belgique et aux Pays-Bas et réalise, selon le ministère, un chiffre d'affaires de quelque 900 millions d'euros.

« C'est une victoire teintée d'amertume, mais il faut regarder vers l'avenir » a souligné le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure, lors de la signature de l'accord sur le site, qui employait 123 personnes, avant sa fermeture actée au mois de mars.

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Dans le détail, Agristo souhaite ouvrir en 2027 sur le site d'Escaudœuvres une usine de transformation de pommes de terre avec quelque 350 emplois à la clé. Un investissement de 350 millions d'euros est prévu, et ce, afin d'entamer la production au second semestre 2027 dans une usine construite à neuf. Il envisage de transformer à Escaudœuvres 500.000 tonnes de pommes de terres par an, fournies par « 200 à 250 agriculteurs, tous situés à moins de 150 km de l'usine ». Son directeur général Kritof Wallay a notamment mis en avant les bonnes connexions logistiques du site.

En revanche, le projet ne prévoit la reprise d'aucun des salariés de la sucrerie fermée par Tereos, propriétaire des marques Béghin Say et La Perruche. Le PSE conclu en juin prévoit pourtant qu'un reclassement interne leur soit proposé en septembre.

Un bénéfice record

« Au total, une vingtaine de licenciements secs » sont anticipés, pour autant de salariés refusant les postes proposés, selon le ministère. L'Etat va « continuer à accompagner » le projet d'Agristo « pour qu'il aille au bout », a relevé le ministère, évoquant notamment de « potentielles subventions ». Tereos, lui, doit maintenir sur une partie du site des activités logistiques employant 40 des 123 salariés de départ.

Deuxième groupe sucrier mondial, derrière l'Allemand Südzucker, Tereos avait annoncé début mars la fermeture de cette sucrerie, ainsi que de sa distillerie de Morains (Marne), dans le cadre d'une « réorganisation industrielle ». Le site d'Escaudœuvres souffrait selon le groupe d'une « baisse de volumes de betteraves engagés », s'expliquant « majoritairement par des raisons agronomiques (rotation culturale, sécheresse, jaunisse) ».

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Le ministre Roland Lescure avait estimé après l'annonce de la fermeture qu'il n'était « pas normal » que le groupe ferme son usine du Nord, alors qu'il « gagne de l'argent ». Tereos a annoncé en juin avoir tourné la page d'une « crise sans précédent » et réalisé un bénéfice opérationnel dopé par les cours du sucre. L'entreprise a généré près de 6,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires pendant l'exercice 2022-23 clos fin mars, une hausse de 29% portée par l'augmentation de ses tarifs, les volumes n'ayant quasiment pas bougé. Sur la période, son bénéfice opérationnel a plus que doublé à 664 millions d'euros, un « niveau record ».

L'avenir du site d'Haussimont en suspens

Fin juin, Tereos avait également annoncé envisager la fermeture de son usine de transformation de pomme de terre en fécule à Haussimont (Marne). « En l'absence d'acquéreur identifié à date, un projet de fermeture du site doit être envisagé à l'issue de la campagne 2023/24 », avait ainsi expliqué la direction dans une circulaire adressée à ses coopérateurs planteurs et consultée par l'AFP.

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Malgré « plusieurs marques d'intérêt », le spécialiste de la transformation de matières premières agricoles (en sucre, alcool, fécule...) « considère que les chances de concrétisation d'un projet de cession de l'activité à court ou moyen terme sont limitées », selon ce texte signé notamment par le président du conseil d'administration, Gérard Clay.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 28/08/2023 à 15:28
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Qui se sucre , dans l'affaire?

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