Le directeur de Superdry abandonne l'idée d'une offre de reprise et fait plonger l'action de 50%

La chaîne de vêtements britannique Superdry, qui lutte pour sa survie, voit son action s'effondrer ce mardi. Elle a dégringolé d’environ 50% à la mi-journée, après que son directeur général a signifié qu'il ne ferait finalement pas d'offre de reprise.
Superdry explique dans un communiqué qu'une offre de reprise ne serait pas dans le meilleur intérêt des actionnaires.
Superdry explique dans un communiqué qu'une offre de reprise ne serait pas dans le meilleur intérêt des actionnaires. (Crédits : Martin Lewison, Flickr (CC BY-SA 2.0 DEED))

C'est une vraie dégringolade que connaît l'action de Superdry ce mardi 2 avril. Dès l'ouverture de la Bourse, elle s'est effondrée de 48%, passant de 28,95 pence à la clôture jeudi dernier - les marchés boursiers étant fermés pendant quatre jours au Royaume-Uni pendant ce week-end de Pâques - à 15 pence à 8h00 ce matin. Elle a depuis encore reculé, enregistrant au total une baisse de 51,6% peu après 13h.

Les investisseurs réagissent à une « série de mauvaises nouvelles » publiées jeudi soir après la clôture de la Bourse, explique Russ Mould, analyste d'AJ Mould, soulignant que le résultat est « un désastre ». Ils « semblent à présent se débarrasser du titre pour récupérer ce qui peut encore l'être », estime-t-il, s'attendant à ce qu'on « dise au revoir à Superdry comme entité cotée ».

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Pas d'offre en vue

Parmi les mauvaises nouvelles en question, celle selon laquelle le directeur général de la chaîne de vêtements britannique, Julian Dunkerton, n'a finalement pas l'intention de faire une offre de reprise. Début février, cette possibilité avait été évoquée, tout en sachant que ce n'était qu'une éventualité, ce qui avait d'ailleurs fait s'envoler le titre de 83,71% à 38,85 pence - il avait même à un moment atteint 53,21 pence.

Le patron de l'entreprise s'était ainsi engagé dans des « discussions avec des partenaires financiers potentiels dans le but d'examiner des options ». Superdry avait alors formé un comité indépendant pour lui « fournir des informations supplémentaires (...) afin de faciliter l'exploration plus approfondie d'une offre ».

Mais « le comité de transactions et Julian Dunkerton ont conclu qu'une offre de reprise ne serait pas dans le meilleur intérêt des actionnaires », explique l'entreprise dans un communiqué publié ce mardi.

La société reste toutefois « en discussions avec Julian Dunkerton sur de possibles structures alternatives, y compris une levée de capitaux qui serait financée par Julian Dunkerton et qui apporterait plus de marge de liquidité pour le plan de redressement de la société », poursuit le texte. Les actions qui seraient rachetées par le directeur général le seraient toutefois à un prix « très déprécié par rapport au cours actuel, ce qui nécessiterait l'approbation des actionnaires et serait conditionné à une sortie de la cotation » de la société, avertit le communiqué.

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Réduction de coûts à venir

Superdry annonce par ailleurs une extension et augmentation de sa facilité de paiement qui va « améliorer la marge de liquidité nécessaire à la société pour l'aider à faciliter la mise en œuvre de son plan de redressement et son programme de réductions de coûts ». L'entreprise a annoncé fin janvier explorer « plusieurs options » en ce sens après avoir dévoilé un chiffre d'affaires en recul de près d'un quart pour son premier semestre décalé, achevé fin octobre 2023. Ainsi, ses ventes de détail ont baissé de 13,1% sur un an sur ces six mois, en raison de la météo, du « début plus tardif des soldes de fin de saison estivale » et d'une baisse des dépenses marketing sur internet.

Ces réductions de coûts « visent à s'appuyer sur le succès des initiatives de réduction des coûts » déjà mises en œuvre « et à positionner l'entreprise pour un succès à long terme », a-t-elle fait valoir. Objectif : réaliser « plus de 40 millions de livres d'économies au cours de cet exercice, soit davantage que l'objectif initial de 35 millions de livres », poursuit l'entreprise.

Selon plusieurs titres de presse britanniques, la restructuration évoquée pourrait se traduire par un nombre important de fermetures de magasins et de suppressions d'emplois.

Image en berne

Cette chute vertigineuse à la Bourse n'est toutefois pas nouvelle pour Superdry. Sur les cinq dernières années, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur. En avril 2019, il oscillait ainsi autour des 450 pence. Et depuis le début de l'année, hormis la hausse liée à l'annonce de février, l'action enregistre baisse sur baisse.

En outre, l'entreprise pâtit d'une récente suspension de ses actions « après avoir manqué la date de publication de ses comptes annuels, ce qui n'est pas de nature à donner confiance » aux investisseurs, a expliqué en fin d'année dernière Victoria Scholar, analyste d'Interactive Investors. Selon elle, la marque a « du mal à conserver son attrait ». Ce que ce début 2024 prouve encore un peu plus.

(Avec AFP)

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