Non, le Nutri-Score ne pénalise pas le patrimoine culinaire, affirme l’UFC-Que Choisir

L'association de consommateurs publie une étude démontrant que près des deux tiers des produits alimentaires du terroir obtiennent de bonnes notes avec ce système d'affichage nutritionnel. L'objectif: affaiblir les critiques des industriels de l'agroalimentaire, au moment où la Commission européenne doit choisir un modèle obligatoire pour toute l'UE.
Giulietta Gamberini
L'association promet donc de transmettre les résultants de son étude à la Commission européenne, et lui demande de choisir le Nutri-Score en tant que système d'étiquetage nutritionnel le plus protecteur des consommateurs.
L'association promet donc de transmettre les résultants de son étude à la Commission européenne, et lui demande de choisir le Nutri-Score en tant que système d'étiquetage nutritionnel le plus protecteur des consommateurs. (Crédits : Arnd Wiegmann)

L'argument est mis en avant depuis des années par les industriels agroalimentaires européens: le Nutri-Score, affichage nutritionnel autorisé en France depuis 2017, et adopté aussi par cinq autres pays européens, pénaliserait les produits traditionnels. Avec ses cinq niveaux de lettres et de couleurs (du A, vert, au E, rouge), attribués en fonction des caractéristiques nutritionnelles de chaque produit, il noterait systématiquement mal certains aliments emblématiques du patrimoine culinaire européen, tels que les charcuteries, les fromages, le beurre ou l'huile d'olive.

Au moment où l'Union européenne doit choisir l'étiquetage nutritionnel qui sera obligatoirement adopté dans l'ensemble des pays de l'UE, l'association des consommateurs UFC-Que Choisir publie ainsi une étude visant à affaiblir cette critique, ainsi que le lobbying des industriels qui la soutiennent. Cette étude se fonde sur l'analyse au travers du Nutri-Score de 310 aliments, transmis par ses antennes locales.

26% des aliments notés A

Leur analyse "démontre que près des deux tiers des produits alimentaires du terroir obtiennent de bonnes notes avec le Nutri-Score", écrit l'association. 26% des aliments scrutés obtiennent en effet une note A, 13% une note B. La consommation de ces produits, incluant des fruits et des légumes IGP ou AOP, mais aussi des viandes locales ou des plats traditionnels comme le cassoulet de Castelnaudary, est -loin d'être pénalisée- recommandée grâce au Nutri-Score.

26% des aliments analysés obtiennent une note C, dont des charcuteries comme le jambon persillé de Bourgogne, des fromages comme la cancoillotte de Franche-Comté, des gâteaux comme le far breton, ou encore des huiles d'olive.

13% des aliments notés E

Seuls 25% des aliments obtiennent une note D, et 13% une note E, à cause de leurs fortes teneurs en matières grasses saturées et en sel: c'est le cas des rillettes de Tours, des saucisses knacks d'Alsace, ainsi que du roquefort ou du bleu des Causses.

L'UFC-que Choisir, à l'unisson de tous les experts favorables au Nutri-Score, rappelle toutefois que « ces notes D et E, rarement affichées sur les produits qui les obtiennent, ne visent en aucun cas à les dénigrer, ni à en interdire leur consommation, mais signifient seulement qu'il est recommandé de les consommer en quantités modérées et à des fréquences raisonnables ».

Le soutien des autorités de santé et des consommateurs

L'association promet donc de transmettre les résultats de son étude à la Commission européenne, et lui demande de choisir le Nutri-Score en tant que système d'étiquetage nutritionnel le plus protecteur des consommateurs. En France, il avait obtenu l'aval du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en 2015, puis, en 2015 et en 2016, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

"Une enquête réalisée en 2016 par le ministère de la Santé dans 60 supermarchés, ainsi qu'un test pratique auprès de consommateurs ont démontré la supériorité du Nutri-Score sur tous les autres modèles d'étiquetage testés", rappelle encore l'UFC-Que Chosir.

Giulietta Gamberini

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Commentaires 2
à écrit le 11/05/2022 à 13:36
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Les industriels veulent diaboliser le système, dont un, grand laitier, qui rachète des entreprises fromagères, dont le Roquefort en partie, pour transformer la production de façon industrielle et garder la marque reconnue et appréciée dans le passé. ...

à écrit le 11/05/2022 à 11:27
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Ça va les obliger de payer plus chers les politiciens européens et avec plus de 30 milliards de dette pour bayer peut-être qu'enfin la honte agro-industrielle va reculer. Oui j'ai encore de l'espoir il faut bien nous n'avons plus que ça.

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