
Un seuil fatidique, 300 euros les 1.000 litres. Et des sonnettes d'alarmes tirées ici et là. "Un certain nombre de nos collègues ne pourront plus exercer leur métier" cette année a affirmé Xavier Beulin, le président de la FNSEA lors de ses voeux à la presse cette semaine.
"Je crains un nouvel embrasement du côté des agriculteurs", confiait déjà fin 2015 un haut responsable du secteur agro-alimentaire. L'enquête de Bruxelles concernant une éventuelle entente sur les prix au cours de l'été risque de mettre encore un peu plus d'huile sur le feu.
"Cela peut exploser à tout moment, les trésoreries sont dans un état catastrophique", craint Jean-Luc Pruvot, agriculteur dans l'Aisne et responsable de l'Association des producteurs laitiers indépendants. Il estime que de nouveaux mouvements de colère risquent de se produire, "mi-janvier 2015 quand les agriculteurs seront payés pour décembre, ou le mois suivant quand les prix passeront sous les 300 euros les 1000 litres."
Est notamment mis en cause le système de contractualisation censé assurer une certaine stabilité des prix qui est vivement critiqué par une partie des agriculteurs car il n'empêche pas que la volatilité des cours mondiaux influe aussi sur les comptes des exploitants français.
La contractualisation remise en cause
En France, après la suppression des quotas laitiers, officielle depuis avril 2015, les prix sont fixés sur le marché à travers un système de contractualisation censé limiter les effets de la volatilité des prix sur le marché mondial. Dans les coopératives laitières qui représentent plus de la moitié du lait collecté en France, certains réglements prévoient l'instauration d'un prix "A" relativement stable pour un volume de lait collecté, qui correspond plus ou moins à celui de la période des quotas. Mais ils ajoutent un prix "B", souvent plus faible, correspondant aux surplus de volumes. Parfois, cela peut aller jusqu'à un prix "D" etc.
Or, les volumes produits ne se réduisent pas et tendent même plutôt à augmenter. Pendant, ce temps, la demande sous l'effet d'une chute de la demande en Chine notamment, elle tend à se tasser. La surproduction qui découle de cette situation se traduit concrètement par des difficultés de trésorerie pour les agriculteurs et leurs fournisseurs.
"Nous sommes passés d'une situation de crise à une situation dramatique", déplore Michel Lafont, responsable de la prospective à la Chambre d'Agriculture de Normandie. Selon ce dernier, les dépôts de demandes de soutiens financiers y ont augmenté en novembre et décembre. Mais les budgets sont serrés. Aussi leur apporter une réponse soulève des questions lourdes de conséquences. "On en arrive à devoir se demander si l'on aide seulement quelques uns au risque d'en 'oublier' certains ou bien si l'on aide tout le monde au risque de distribuer trop peu d'argent pour que ce soit efficace. C'est la quadrature du cercle", regrette-t-il.
"Un mode de vie"
Pour les plus insolvables de réelles perspectives de faillites seraient donc en jeu. Le responsable craint même un possible "mouvement d'accélération" de la baisse du nombre d'actifs dans le secteur agricole. Or, "l'agriculture, c'est aussi un mode de vie, un patrimoine", rappelle-t-il.
Pour les exploitants qui le peuvent, l'issue consiste à diversifier la production, lorsque c'est possible.
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>> Crise agricole : le bio, une goutte d'eau pour sauver la filière laitière française
..." dificultées de tresorerie ..." les agriculteurs pennent à payer leurs fournisseurs "...leur fournisseur d'aliments , peut etre ...?
Les veaux mâles partent à l'abattoir après avoir été anémiés et séparés de leurs mères ou ils auront passés leur courte et misérable existence dans des box,
Les femelles seront exploitées comme leurs mères jusqu'à ce qu'elles soient plus rentables, ensuite l'abattoir. Oui, TOUTES les vaches laitières finissent à l'abattoir.
Il y a encore des gens qui croyaient qu'elles partaient à la retraite une fois épuisées ?
A lire : "La vache à lait : notre consommation, leur martyre".
Les éleveurs n'ont qu'à se reconvertir dans le végétale, devenir agriculteurs maraichers ou céréaliers bio et local.
L'avenir est végétale, il sera impossible d'engraisser encore 65 milliards d'animaux et + encore (nombre d'animaux tués par an dans les abattoirs) et nourrir 10 milliards de personnes d'ici 2050
Même l'ONU depuis 2010 alarme la dessus dans leur rapport Priority Products And Materials.
L'asservissement et l'abattage de masse sans nécessité des animaux a assez durer, il est temps de voir autrement.
Offrez donc des possibilités de reconversions aux éleveurs, c'est sans avenir l'élevage d'un point de vue écologique et éthique.
Et c'est une, voir LA, principale cause de la pollution, émission de GES, dilapidation de ressources, eau, terres agricoles (voir viande.info)
Associé en Exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) avec son frère et deux cousins, il exploite avec eux 500 ha de blé, colza, orge, maïs, tournesol et un atelier de lait d'un quota de 150 000 l.
Il est également président du groupe Avril (anciennement Sofiprotéol), groupe agro-industriel (chiffre d'affaires 7 milliards d'euros en 2013) de la filière oléagineuse et protéagineuse. L'entreprise produit, selon l'hebdomadaire Le Point, presque l'intégralité du biodiesel, ce que la Cour des comptes, dans un rapport sur les biocarburants, décrit comme une « rente de situation » alors même qu'elle bénéficie d'une exonération fiscale2. Diester Industrie est champion européen du biodiesel. Sa société Glon Sanders est leader français de la nutrition animale.En 2011, Xavier Beulin soutient la proposition de loi du sénateur Christian Demuynck (UMP) transposant un règlement européen de 1994 sur la protection des obtentions végétales, qui a pour conséquence que les agriculteurs, s'ils veulent ressemer leur propre récolte, doivent verser une « rémunération aux titulaires des certificats d'obtention végétale » que sont les semenciers.Le syndicat Coordination rurale rappelle qu'il est non seulement à la tête de la FNSEA, mais dirige également le groupe Sofiprotéol, « qui détient des participations dans plusieurs grands groupes semenciers français (Euralis Semences, Limagrain, RAGT Génétique, Serasem - groupe InVivo). »
Il y a une grande part d'enfumage de la part des industries agro alimentaires dont le but unique est de contrôler la chaîne alimentaire ,des semences à la transformation et jusqu'à la distribution pour imposer leur monopole , leurs conditions et leurs prix , des exemples désastreux comme le lait en poudre en Afrique et pour d'autres produits en Inde l'attestent ..
Le consommateur veut acheter français mais ne veut pas y mettre le prix !
L'agriculteur n'est pas rémunéré au juste prix !
A qui la faute ? Aux charges sociales qui ne font que s'accroitre, au cout du travail,à l'imbroglio administratif, aux règlementations diverses et variées, j'en passe et des meilleurs
Il n'y a plus aucun esprit d'entreprendre en France
Oui mais qui osera ou oserait ?
Les conseillers des ch . d'agri ont été envoyés en service commandé et ont embobiné bon nombre d'agriculteurs qui n'avaient pas suffisamment de recul pour prendre leurs décisions .Petits soldats envoyés au front sur décisions de l'état major resté à l'abri !!!!
Le producteur surproduit un lait de mauvaise qualité et des carcasses de bêtes épuisées donc de la viande de bas de gamme. En plus il importe toute la nourriture sans rien pouvoir contrôler... Ca intéresse qui à part les multinationales?
Le consommateur se retrouve avec des produits de mauvaise qualité en surabondance, sans bénéficier du prix qui est maintenu haut pour les sur-marges des intermédiaires.
Il faut reconvertir d'urgence l'élevage vers des productions plus quantitatives. Un lait plus riche peut se vendre à 450 voir 500 €/1000 l, la viande d'une vache qui a paît à satiété en prairie et a été nourrie au foin vaut 20% à 30% plus cher qu'une bête rationnée et empêchée de bouger (pour ne pas gaspiller d'energie donc de nourriture!).
Dans une filière bien organisée où les coûts d’abatage et de transformation seraient sous contrôle on devrait pouvoir permettre des prix de vente accessibles, pour des produits de qualité.
demesures et inadaptes, trop de tracteurs surpuissants par exemple.....
je suis persuade qu une exploitation moyenne , avec 40 ou 50 vaches, bien gerees peut s averer rentable.....la grande difficulte est que bon nombre
d eleveurs n ont pas une notion tres developpee [...] d une comptabilite analytique....le bon sens paysan n est pas antinomique des methodes modernes et.. reciproquement.
Je suis agricultrice en bovin lait avec mon mari. Nous élevons 70 vaches laitières de race normande majoritairement.
Le lait produit de nos jours n'a jamais été aussi de qualité. Je vous rappelle que le prix payé au producteur est lié à la qualité. Il est de notre intéret de produire au mieux pour pouvoir obtenir un prix convenable.
Mais en ce debut d'année, la qualité aura beau etre excellente, le prix ne couvrira pas nos charges. On travaille tous les jours de l'année, en élevage pas de répit. Tout ca pour quoi ? Un smic à 2 !
Et pourtant on travaille en faisant paturer nos animaux un maximum depuis des années, ce qui faisait bien rire certains à une époque. Mais à l'heure actuelle, les charges sont trop importantes
Tous les petits producteurs de viande et de légumes que je connais, à savoir des agriculteurs également mais des vrais, ceux qui pensent au bien être de leurs clients parce que ces derniers sont directs, ils voient à qui ils vendent leur production du coup un respect tacite s'installe entre eux, cartonnent et ça fait vraiment plaisir.
La queue sur le marché de mon village devant la petite productrice de légumes bio est de plus en plus importante sans désamplifier, de 9h du matin à 12h30, alors que les autres vendeurs de légumes liés à l'agro-industrie vendent de moins en moins.
Il serait peut-être temps d'arrêter l'hypocrisie agro-industrielle, les gens dont les revenus sont en baisse constante comprennent que leur santé vient d'abord de ce qu'ils ont dans leur assiette.
Je pense d'ailleurs que cette information est à mettre en perspective avec l'article que vous avez publié concernant la crise qu'est en train de connaître MONSANTO à savoir le fer de lance du lobby agro-industriel mondial.