
LA TRIBUNE - Fraîchement arrivé aux commandes de France Industrie, après en avoir été le vice-président aux côtés de votre prédécesseur, Philippe Varin, comment voyez-vous la place de France Industrie dans ce contexte de relance. Quel rôle souhaitez-vous jouer à travers cette organisation professionnelle représentative de l'Industrie en France, créée par le Cercle de l'Industrie et le Groupe des Fédérations Industrielles, face à d'autres acteurs de la filière que vous connaissez bien (Medef, UIMM, etc) ?
ALEXANDRE SAUBOT - Le rôle de France Industrie est de rassembler l'ensemble de l'industrie française, qu'il s'agisse de grandes entreprises ou de fédérations industrielles, puisque nous comptons près de 25 fédérations, la plus grande étant l'UIMM, ainsi qu'une quarantaine de grandes entreprises qui représentent une grande diversité. Soit près de 99% de l'industrie française.
France Industrie doit être un phare, pour les entreprises comme pour les pouvoirs publics, dans la mise en œuvre de l'effort de relance.
Sous la présidence de Philippe Varin, il y a trois ans, toutes ces structures ont décidé de se rassembler pour porter la parole de l'industrie de façon unifiée. Mais cela ne veut pas dire de façon unique.
Evidemment, nos fédérations membres sont aussi adhérentes au Medef, ce qui participe aussi à la construction d'une position commune. Aujourd'hui, on connait bien la lente et trop longue désindustrialisation du pays, où le poids de l'industrie a été quasiment divisé par deux, passant de 24% du PIB au début des années 80 à un peu plus de 13% aujourd'hui. Pour inverser la tendance, une parole unifiée de l'industrie est essentielle et déterminante.
Les ETI seront justement au cœur du plan de relance et vous êtes vous-même à la tête du groupe ligérien Haulotte (2.000 salariés, dont 700 en France), l'un des leaders mondiaux du matériels d'élévation : est-ce un atout pour vos futurs échanges à venir avec le gouvernement, d'autant plus que vous êtes également vice-président du Conseil national de l'industrie ?
Pour retrouver une industrie forte, nous avons besoin de tout le monde : des petits, des moyens, des grands, et surtout de toutes les idées. On voit d'ailleurs émerger à la fois des startups dans la tech, des PME qui ont un vrai savoir-faire et réactivité, des ETI qui exportent et qui contribuent à réduire notre déficit commercial et des grands groupes, qui portent les couleurs de l'industrie française aux quatre coins du monde.
L'industrie est diverse et elle ne sera forte que si toutes ses composantes le sont. Je dirige en effet une ETI, avec un fort ancrage territorial, mais j'ai également œuvré dans le monde patronal à Paris depuis quelques années. C'est un environnement que je connais bien, et qui permet de faire avancer les idées.
Est-ce finalement le bon moment pour impulser une nouvelle place pour France Industrie ou pour, en quelque sorte, réaffirmer ses positions ? Quel message souhaitez-vous plus particulièrement porter auprès du gouvernement, que vous rencontrez régulièrement ?
Le message est simple : il n'y aura pas de relance économique efficace sans relance ambitieuse de l'industrie. Avoir une industrie forte est vital pour notre pays et ce n'est pas nouveau.
La crise sanitaire a mis en exergue un certain nombre des faiblesses de notre pays et notamment le fait que dans trop de domaines, une industrie trop faible est aussi synonyme d'un pays qui n'est plus souverain, ni maître de son destin.
Tout notre écosystème, que ce soit l'opinion publique, le gouvernement, les partenaires sociaux, les territoires, s'en rendent compte désormais. Il est nécessaire de profiter de cette dynamique pour qu'au-delà du discours, un certain nombre d'actions soient mises en place, comme la baisse des impôts de production, mais aussi la reconstruction de nouvelles usines, le redéveloppement de certaines filières, en allant chercher les opportunités et les métiers de demain.
A ce titre, le numérique, l'innovation et la transition écologique sont une formidable occasion de rebattre les cartes, de rattraper une partie du retard accumulé ces dernières décennies.
Avez-vous le sentiment que le plan de relance actuel sera suffisant pour envisager une vraie réindustrialisation dont on parle aujourd'hui ? La bataille n'est-elle pas déjà perdue face à la concurrence étrangère, y compris en Europe ?
Le plan de relance a été construit sur la base des travaux du Pacte productif, qui découlent de trois années de travail avec l'Etat en vue de réaliser justement un diagnostic des priorités à adresser. Ce plan alloue près un tiers de son montant de 100 milliards d'euros à la dimension industrielle.
Nous sommes sur la bonne voie même si,...
Audit / analyse forces et faiblesses
Partir de l'existant avec une vision systémique.
REFLEXION et Action
CONSTRUIRE UN pont vers le FUTUR !
Wer will, der kannt.( man sagt in Deutschland)
COMPÉTENCES et atouts existent, il suffit de choisir le bon DOSAGE
On ne peut avoir financiarisé l'économie et espérer une quelconque concurrence avec une industrie fantôme !