Renault et Daimler négocient un grand Meccano industriel

Des discussions sont menées au plus haut niveau. Objectif : un accord global incluant les petits modèles et les véhicules électriques.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Renault « discute activement avec Daimler ». Le constructeur automobile français « négocie un ensemble de projets. Si ceux-ci aboutissent, il s'agira d'un accord industriel global », explique une source industrielle. Selon nos informations, les « discussions au plus haut niveau portent sur des plates-formes communes pour la future gamme Smart, le véhicule électrique, des échanges de moteurs et de technologies ». Une collaboration sur les prochaines Mercedes A et B est également envisagée.

Si Renault mène les discussions au nom de l'Alliance, le japonais « Nissan [dont la firme au losange détient 44 % du capital] sera aussi partie prenante » de ce grand Meccano industriel en cas d'accord. Toutefois, « les discussions ne prévoient pas d'échange de participations ». Patrick Pélata, directeur général de Renault , avait officiellement reconnu à la mi-décembre être en pourparlers avec le consortium de Stuttgart. Dieter Zetsche, le président de Daimler, avait admis de son côté, fin 2009, dans un entretien au « Handelsblatt », que le groupe hexagonal figurait parmi les partenaires possibles. Daimler a promis d'annoncer le nom du partenaire retenu en ce début d'année. Mais, à ce stade, « les discussions sont encore ouvertes ». Et « un éventuel accord ne devrait pas être formalisé en janvier », nous précisent nos sources.

Compétence reconnue

Un tel rapprochement avec l'un des ténors mondiaux du haut de gamme serait très bénéfique pour l'image de Renault , dont la compétence en matière de petits modèles et de moteurs de faible cylindrée est reconnue. La firme de Boulogne-Billancourt est aussi en avance sur les technologies « zéro émission », dont Dieter Zetsche est un zélé promoteur. Le français serait complémentaire de Daimler, qui a toujours eu le plus grand mal à résoudre l'équation économique de ses minivéhicules Smart biplaces, fabriqués en Lorraine, mais aussi de ses gammes Mercedes A et B. Sans parler du fiasco de la Smart à quatre portes, naguère fabriquée avec Mitsubishi aux Pays-Bas.

Les Smart d'un côté, les Mercedes A et B de l'autre, utilisent des plates-formes et des moteurs spécifiques. Daimler n'a toujours pas réalisé les économies d'échelle suffisantes. Les Smart n'ont été produites en effet qu'à 100.000 unités en 2007, 140.000 en 2008. Ensemble, les Mercedes A et B, à cheval entre la catégorie des « petites » et des compactes, ne dépassent pas 250.000 unités par an. Et, malgré l'excellence de sa technologie, Daimler n'a pas un savoir-faire aussi pointu que Renault pour les petits produits compétitifs.

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Commentaires 7
à écrit le 08/01/2010 à 16:30
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Mise à part les gains à court terme en R&D (techno Daimler peuvent intéresser Renault), je ne vois pas l'intérêt de cette accord. On sait les Allemands peu souples dans le management de fusions/partenariats -les exemples ne manquent pas- et sans dout...

à écrit le 08/01/2010 à 16:03
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@Les carpes et le lapin c'est exactement ça, d'un coté une culture d'industrie forte avec en face une inculture de copieurs serviles et d'assistanat (+ "emprunts" de technologies aux sous-traitants qui sont tombés tout au long du chemin que Renault a...

à écrit le 08/01/2010 à 16:03
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@Les carpes et le lapin c'est exactement ça, d'un coté une culture d'industrie forte avec en face une inculture de copieurs serviles et d'assistanat (+ "emprunts" de technologies aux sous-traitants qui sont tombés tout au long du chemin que Renault a...

à écrit le 08/01/2010 à 14:46
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Enfin on condescend à reconnaitre qu'il faut réinventer l'automobile que la voie empruntée par les allemands et leurs véhicules démesurés à habitabilité mesurée et à propulsion (En passant technologie d'un autre âge)ne mène nulle part, si ce n'est à ...

à écrit le 08/01/2010 à 14:45
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daimler doit avant tout atteindre une taille critique (pour avoir un bilan CO2 qui l'empeche d'avoir des taxes), ca ne passe pas forcement par l'asie mais par un generaliste (malgre son echec avec chrysler -> d'ou la non prise de capital). l'avantage...

à écrit le 08/01/2010 à 13:57
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Si ça débouche sur une Classe S hybride à 10 000 EUR, je suis sur le marché !!!

à écrit le 08/01/2010 à 13:56
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Le mariage des carpes et du lapin présente t-il un intérêt ? pour détourner l'attention des médias, Daimler s'amuse avec l'alliance Renault-Nissan-Dacia-Lada - Soyons sérieux, si Daimler doit trouver des partenaires, ca devrait être plutot en Asie -

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