Excuses a minima du PDG de Toyota après les rappels massifs, Prius comprise

Le PDG de Toyota, Akio Toyoda, héritier du fondateur, s'est exprimé pour la première fois sur la grave crise que connaît le constructeur nippon, obligé de rappeler des millions de voitures en raison de problèmes techniques. Même sa Prius hybride va faire l'objet d'un important rappel avec des centaines de plaintes.

Mea culpa ou hara-kiri ? Ce soir, le PDG de Toyota, Akio Toyoda, héritier du fondateur, s'est exprimé pour la première fois sur la grave crise que connaît le constructeur nippon, devenu numéro un mondial devant l'américain General Motors (GM). Il parlait aux côtés de Shinichi Sasaki, vice-président du groupe chargé de la qualité.


"Je suis profondément désolé du dérangement et des craintes causés aux clients en raison des rappels dans de nombreuses régions" a-t-il déclaré. Je m'adresse maintenant au public car les clients s'inquiètent de savoir si leur voiture est ou non en bon état, et je ne voulais pas les laisser dans cette inquiétude tout au long du weekend. Quelle que soit la personne qui parle, que ce soit le président, le vice-président ou qui que ce soit d'autre, c'est toujours la voix unique de Toyota. C'est une période de crise pour Toyota, mais afin de regagner la confiance des clients, Toyota va devoir resserrer les rangs et coopérer de façon étroite avec ses concessionnaires".

Il a dit avoir rassuré le secrétaire (ministre) américain aux Transports, Ray LaHood, qui avait fustigé la lenteur de Toyota à faire face à la crise.
"Je lui ai dit que depuis 50 ans, le client était pour nous la priorité numéro un. Nous coopérerons avec les autorités américaines avec la plus grande sincérité".

Il s'est également excusé auprès des actionnaires de Toyota, alors que le cours du titre a fondu de près de 21% depuis le début de la crise.
"Les actionnaires sont des partenaires importants et la chute de la valeur du titre doit les inquiéter. L'entreprise fera un effort commun pour regagner la confiance". Les agences de notation, Fitch puis Standard & Poor's, menacent en tout cas de dégrader la firme.

Dans cette affaire, le constructeur nippon n'a cessé de faire des marches arrières, la dernière en date concernant le nouveau modèle de sa voiture écolo vedette, la Prius hybride (mi électrique, mi-essence ou diesel). Toyota a d'abord dû avouer avoir reçu quelques dizaines de plaintes en raison d'un problème de pédale de frein inefficace dans certaines conditions (froid notamment). Ces plaintes se sont finalement révélées atteindre le nombre de 200. Et Toyota qui n'avait pas initialement parlé de rappel de ce modèle va devoir en effectuer pour la bagatelle de 270.000 exemplaires, soit toutes les votitures vendues ces derniers mois au Japon (170.000) et aux Etats-Unis (100.000).

Un problème majeur - même si Ford a reconnu être lui aussi concerné par un problème de frein sur ses modèles hybrides et devoir rappeler des centaines de milliers de voitures - qui s'ajoute à celui du défaut de pédale d'accélérateur sur de nombreux modèles, qui entraîne le rappel de 8 millions de voitures, en Asie, aux Etats-Unis et en Europe, plus que la production annuelle de Toyota, et qui va lui coûter 1,4 milliard d'euros.

Bras de fer aux Etats-Unis

L'affaire a tourné au bras de fer avec les Etats-Unis, pas mécontents de mettre la pression sur un constructeur qui a damé le pion aux ex-champions américaines de Detroit, GM, Ford et Chrysler, y compris sur leurs terres.  Les autorités américaines et canadiennes ont ouvert une série d'enquêtes sur ces défauts techniques de voitures japonaises.

Le croisé américain dans ce dossier a été Ray Lahood. Le secrétaire américain aux Transports a même appelé les propriétaires des Toyota concernées à "arrêter de les conduire" avant de devoir retirer ses propos. Il a en effet été aussitôt accusé de conflit d'intérêts, Washington, en raison de ses aides massives face à la crise, étant devenu propriétaire à 60% de General Motors.

Pour autant, il maintient la pression. Il a téléphoné au PDG de Toyota opour lui demander des comptes. Ce dernier l'a "rassuré sur le fait que Toyota prend les préoccupations américaines sur la sécurité au sérieux et place la sécurité au premier rang de ses priorités", selon les autorités américaines de la sécurité routière.

Dernière menace qui plane au-dessus de Toyota : celle d'un procès aux Etats-Unis. Un cabinet d'avocats du Colorado a déposé une "class action" (plainte en nom collectif) contre le constructeur devant un tribunal fédéral, l'accusant d'avoir dissimulé "pendant plusieurs années les problèmes d'accélération involontaires" à l'origine de ses rappels massifs. Deux plaintes en nom collectif ont également été lancées dans l'Ontario et dans la région canadienne du Saskatchewan.

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Commentaires 6
à écrit le 08/02/2010 à 8:36
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avez vous vu ou entendu un patron FRANCAIS s'excuser

à écrit le 06/02/2010 à 20:24
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Renault peugeot, mercedes BMW, ne sont pas non plus bancs .....A méditer

à écrit le 05/02/2010 à 20:49
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Selon l'article ci-dessus monsieur Toyota s'est excusé auprès des actionnaires. Par contre aucun mot d'excuse aux familles endeuillées et accidentées alors que des problèmes étaient connus. BRAVO

à écrit le 05/02/2010 à 16:16
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Toyota n'est pas meilleur que les autres constructeurs. CQFD Mais ce qui est étonnant ici c'est l'absence d'écoute de la part du constructeur. Pour n'a t-il pas agit plus tôt ? Un véhicule tel que Prius est très complexe et une erreur de conception n...

à écrit le 05/02/2010 à 12:42
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Tout est dit : "Washington, en raison de ses aides massives face à la crise, étant devenu propriétaire à 60% de General Motors." Comme je l'ai déjà dit c'est un dénigrement manifeste sur les constructeurs Japonais" qui fabriquent cependant les voitur...

à écrit le 05/02/2010 à 11:22
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L'erreur est humain

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