Automobile : le bénéfice de Volkswagen double tandis que celui de Mercedez-Benz chute

Volkswagen voit son bénéfice doubler, s'établissant à 4,3 milliards d'euros, alors que Mercedez-Benz enregistre des résultats en demi-teinte, avec un bénéfice de 3,7 milliards d'euros. Les deux constructeurs allemands sont touchés par les pénuries de composants.
Les constructeurs automobiles allemands ont tous les deux été impactés par les pénuries de composants et les retards sur les chaînes d'approvisionnement, ralentissant la production.
Les constructeurs automobiles allemands ont tous les deux été impactés par les pénuries de composants et les retards sur les chaînes d'approvisionnement, ralentissant la production. (Crédits : POOL New)

Les résultats du troisième trimestre sont tombés pour les deux principaux constructeurs automobile allemands. Si le bénéfice de Volkswagen double, celui de son concurrent Mercedez-Benz enregistre, lui, une chute de 7%, s'établissant à 3,7 milliards d'euros. Avec un bénéfice net de 4,3 milliards d'euros, en hausse de 103% sur un an, Volkswagen dépasse les estimations des analystes de FactSet.

Toutefois, les constructeurs automobiles allemands ont tous les deux été impactés par les pénuries de composants et les retards sur les chaînes d'approvisionnement, ralentissant la production. Et même si la situation s'est largement améliorée, les conditions d'avant la pandémie n'ont pas été retrouvées.

Lire aussiMercedes, Hyundai, Hopium... ces projets de voiture hydrogène qui ont fait un flop

Mercedes-Benz plombé par la baisse des livraisons de voitures

Le constructeur de véhicules premium, Mercedes-Benz, voit dès lors son chiffre d'affaires chuter de 1,4% à 37,2 milliards d'euros. La raison principale ? La baisse des livraisons de voitures particulières d'environ 5% au cours du trimestre sur un an. Et ce, à cause de la pénurie de composants, confirme un communiqué de l'entreprise. Les livraisons de ses modèles de luxe ont quant à eux chuté de 11% au troisième trimestre. Et malheureusement, la hausse des livraisons de voitures électriques, de 66% au troisième trimestre, n'a pas permis de compenser cette chute.

Les prix plus élevés des voitures et les bonnes ventes de vans haut de gamme ont permis seulement en partie de compenser « la hausse de l'inflation, les effets de change et les coûts liés à la chaîne d'approvisionnement », ajoute le communiqué. Le groupe laisse néanmoins ses perspectives de rentabilité des ventes inchangées pour l'année 2023. Il compte sur une rentabilité comprise entre 12 et 14% pour les voitures, et entre 13 et 15% pour les vans. Le constructeur laisse donc ses perspectives de rentabilité des ventes inchangées pour l'année 2023.

Lire aussiReprise de la production dans les usines allemandes de Volkswagen après une panne géante

Volkswagen augmente ses revenus mais pêche sur la rentabilité

« Dans l'ensemble, nous sommes sur une bonne voie et avons de nouveau augmenté les volumes de ventes et les revenus au troisième trimestre. Nous ne pouvons cependant pas être satisfaits de notre rentabilité qui, au troisième trimestre, n'a pas atteint nos objectifs ambitieux », a commenté le directeur financier du groupe, Arno Antlitz. En juin dernier, Volkswagen avait en effet annoncé un recadrage de sa stratégie, axée en priorité sur la rentabilité en privilégiant « la valeur sur les volumes » grâce à une maîtrise des coûts et une inflexibilité sur les prix de voitures.

Lire aussiAutomobile : Renault va créer 150 emplois dans son usine de reconditionnement à Flins

Cependant, le bénéfice d'exploitation annuel avant éléments spéciaux a été affecté par des effets négatifs de couvertures sur les matières premières, évalués à 2,5 milliards d'euros de perte. En conséquence, l'entreprise s'attend désormais à ce que le résultat d'exploitation avant éléments exceptionnels pour l'ensemble de l'année 2023 se situe autour du niveau de l'année précédente, qui était d'environ 22,5 milliards d'euros. Cette révision à la baisse intervient au moment où Volkswagen veut se concentrer sur sa rentabilité, dans un contexte de baisse des ventes sur son marché principal, la Chine, et de la menace de la concurrence chinoise en Europe.

La performance opérationnelle dans la division véhicules privés a bénéficié « de volumes nettement plus élevés » de ventes mais a été freinée par les difficultés de production d'un sous-traitant du groupe en Slovénie, dont l'usine a été inondée lors d'intempéries exceptionnelles cet été, et par une augmentation des coûts des productions.

Mais le groupe  a bénéficié d'une hausse de 7,4% de ses livraisons de voitures au troisième trimestre sur un an, boosté notamment par l'électrique (+40%). La part des voitures électriques dans les livraisons globales a atteint 9%. « Cela signifie que l'objectif annuel compris entre 8 à 10% des livraisons totales reste clairement en vue », indique le communiqué.

« N'ayez pas peur », le discours d'Olaf Scholz aux constructeurs automobiles allemands

Le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté les constructeurs automobiles allemands à ne pas se laisser intimider par l'essor des constructeurs chinois de véhicules électriques. « La concurrence doit nous stimuler, mais pas nous effrayer », a déclaré le chancelier allemand, lors de son discours d'ouverture du salon de l'automobile de Munich (IAA) qui s'est tenu début septembre.

Ayant déjà supplanté Volkswagen, Mercedes ou BMW sur le segment des motorisations électriques en Chine, les fabricants chinois de voitures ambitionnent désormais de faire de même sur le marché européen. Ces nouveaux acteurs « proposent des offres attractives à des prix compétitifs », a reconnu Olaf Scholz, toutefois convaincu qu'« une concurrence loyale stimule les affaires et stimule l'innovation ». La présidente de la Fédération des constructeurs automobiles allemands (VDA) présidente avait auparavant alerté face au manque de compétitivité, d'investissement et à la lourdeur de la bureaucratie européenne.

« Dans les années 80, on disait que les voitures japonaises allaient envahir tous les autres marchés ; vingt ans plus tard, c'étaient les voitures « made in Korea » ; aujourd'hui, ce sont dit-on les voitures électriques chinoises », a relativisé le chancelier allemand. Pourtant « la compétitivité internationale de l'Allemagne, pays de l'automobile, ne fait aucun doute », s'est-il enthousiasmé.

Avant d'ajouter :

« Je ne connais guère d'autre site au monde qui, sur un espace aussi restreint, dispose d'un tel savoir-faire en matière de construction automobile, d'une telle densité de fournisseurs et de PME leaders sur le marché mondial, et d'autant de recherche appliquée dans le domaine de l'automobile que l'Allemagne ».

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.