General Motors : la grève s'enlise et coûte 100 millions de dollars par jour

Les syndicalistes ont infligé une douche froide au premier constructeur automobile américain qui espérait une issue imminente à l'une des plus longues grèves de son histoire. Les négociations "sont en train de mal tourner", ont-ils indiqué, alors que la facture du mouvement s'élève à plus de 100 millions de dollars par jour à General Motors.
Nabil Bourassi
L'UAW est le principal syndicat américain du secteur automobile. Près de 50.000 salariés du constructeur sont en grève depuis le 16 septembre. La production du groupe est à l'arrêt aux États-Unis, ce qui affecte aussi des usines canadiennes.
L'UAW est le principal syndicat américain du secteur automobile. Près de 50.000 salariés du constructeur sont en grève depuis le 16 septembre. La production du groupe est à l'arrêt aux États-Unis, ce qui affecte aussi des usines canadiennes. (Crédits : REBECCA COOK)

Les négociations avec General Motors "sont en train de mal tourner", a déclaré dimanche le syndicat des dizaines de milliers de salariés du groupe qui entameront lundi leur 4e semaine de grève pour réclamer de meilleurs salaires et avantages sociaux.

Dimanche Terry Dittes, vice-président du syndicat UAW pour General Motors, a écrit dans un communiqué destiné aux autres membres de l'organisation professionnelle:

"Après avoir fait des progrès sur des sujets importants il y a deux jours, l'entreprise a montré sa réticence à rémunérer à sa hauteur le travail accompli des employés."

"Pourquoi rejetez-vous notre proposition?"

Samedi soir, le syndicat a soumis au constructeur aux quatre marques (Chevrolet, Buick, Cadillac et GMC) une proposition sur "les salaires, les primes, la sécurité de l'emploi, les retraites, les emplois qualifiés, le partage des profits, etc.".

"Dans votre réponse (...) ce dimanche 6 octobre, vous n'avez même pas eu la courtoisie professionnelle d'expliquer pourquoi vous n'acceptiez pas notre proposition, ou pourquoi vous la rejetiez", s'indigne Terry Dittes dans une lettre adressée à Scott Sandefur, vice-président en charge des relations sociales chez GM.

"Notre proposition très détaillée constituait un effort de faire avancer ces négociations pour parvenir à l'étape suivante et trouver un accord possible", remarque-t-il encore.

GM a fait savoir vendredi qu'il acceptait de maintenir la couverture santé des salariés pendant tout le mouvement de grève, le premier d'une telle ampleur depuis 2007.

Un geste qui suggérait qu'un accord était en passe d'être trouvé ce week-end, même si les négociations achoppaient sur les salaires et la pérennisation de l'emploi pour les nouvelles recrues, d'après des sources proches du dossier.

Mais dimanche, le groupe "est revenu à sa proposition antérieure, très peu modifiée" et déjà rejetée auparavant par les syndicats, précise l'UAW.

"Nous attendons que l'entreprise nous réponde et discute de la proposition que nous avons présenté hier, comme l'exigent la loi et la simple décence", conclut Terry Dittes dans sa lettre aux patrons de GM.

Les usines canadiennes touchées par les effets de la grève

Près de 50.000 salariés du constructeur sont en grève depuis le 16 septembre. La production du groupe est à l'arrêt aux États-Unis, ce qui affecte aussi des usines canadiennes. GM a ainsi mis au chômage technique des usines au Canada.

En plus de hausses de salaire et de meilleurs avantages sociaux, l'UAW réclame l'amélioration de la situation des salariés embauchés après le sauvetage historique de GM de la faillite en 2009 par l'administration Obama.

L'organisation voudrait aussi que le géant de Detroit réactive quatre usines mises à l'arrêt en novembre 2018, dont une dans l'État industriel de l'Ohio, affecté par les délocalisations.

GM affirme pour sa part avoir offert plus de 7 milliards de dollars de nouveaux investissements dans des usines américaines, proposé de créer 5.400 emplois supplémentaires et d'augmenter les salaires.

D'après des experts, cette grève historique risque de coûter jusqu'à 100 millions de dollars par jour au groupe.

Nabil Bourassi

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Commentaires 8
à écrit le 08/10/2019 à 7:50
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Opel doit être heureux d'être sorti de l'orbite du Titanic GM.

à écrit le 07/10/2019 à 21:23
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Pourquoi vous ne parlez pas des impacts de la construction des voitures électriques sur les emplois qui sous-tendent une partie des revendications

à écrit le 07/10/2019 à 16:57
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PSA va t il racheter les ex française de détroit, Cadillac, Pontiac et Chevrolet ????

à écrit le 07/10/2019 à 16:54
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Obliger de négocier sur la couverture santé, hallucinant ce pays !

le 08/10/2019 à 6:20
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Il n'y a qu'un pays a proposer la SS "a la francaise". Et encore a credit, profitez bien, ca ne durera pas.

le 08/10/2019 à 7:52
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@matins_calmes : on est soigné aussi en Espagne. Aussi bien qu'en France, et ça coûte nettement moins cher.

à écrit le 07/10/2019 à 13:58
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Les syndicats américains veulent rouvrir des usines quand les syndicats français cherchent à augmenter les primes de départ. Cherchez l'erreur.

à écrit le 07/10/2019 à 13:33
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Il va encore falloir que Donald charge les importations de taxes douanières pour nous financer tout ça. Boeing, GM, au suivant !

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