Grève suivie chez l'équipementier automobile Marelli après l'annonce de la fermeture de ses deux usines françaises

L'équipementier automobile Marelli a annoncé mercredi la fermeture de ses deux usines françaises, selon les syndicats et la direction. Près de 300 emplois se trouvent menacés à Argentan (Orne) et Saint-Julien-du-Sault (Yonne). « Il y avait 165 grévistes sur 167 salariés du site d'Argentan aujourd'hui », a confirmé la direction.
Marelli, anciennement Magneti Marelli, produit des phares de voitures.
Marelli, anciennement Magneti Marelli, produit des phares de voitures. (Crédits : THOMAS WHITE)

La colère des salariés de Marelli ne faiblit pas. La grève a été largement suivie jeudi à l'usine Marelli d'Argentan (Orne) au lendemain de l'annonce par l'équipementier automobile Marelli d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). 170 emplois sont ainsi menacés. « Il y avait 165 grévistes sur 167 salariés du site d'Argentan aujourd'hui », a confirmé la direction.

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Pour Jean-Philippe Fresny, syndicaliste à la CGT à Argentan, il y a eu un « effet coup de massue hier, transformé en colère. La décision de fermeture est totalement injustifiée économiquement et humainement. On a besoin de l'appui de l'État et de négocier une sortie la plus socialement acceptable ». « Je suis démoralisé. Au moment de l'annonce j'ai vu des hommes et des femmes pleurer. Argentan est en train de devenir une ville dortoir », raconte Karim Touati, 60 ans, monteur sur ligne, qui travaille depuis 25 ans à Marelli.

Une autre usine fermée dans l'Yonne

L'entreprise a aussi annoncé mercredi dans un communiqué la fermeture de l'usine à Saint-Julien-du-Sault (Yonne), menaçant « 125 postes ». L'usine de l'Yonne avait elle été touchée en novembre 2021 par une grève, alors que les salariés craignaient déjà - à raison - une fermeture du site où sont fabriqués des phares arrières haut de gamme pour voiture. Au début de l'année, les salariés avaient fait grève pendant trois semaines, après avoir découvert fin 2022 des éléments leur faisant craindre une délocalisation des activités de l'usine, notamment vers la Slovaquie.

Le mouvement social avait abouti à un accord avec la direction leur garantissant un an de sursis, où trois autres pistes, dont celle d'un repreneur potentiel, étaient évoquées, selon un représentant de l'intersyndicale joint. « Ces trois pistes sont tombées à l'eau, on a appris en juillet que le repreneur jetait l'éponge », précise la même source, « pour autant, on pensait être protégé jusqu'au début de 2024, grâce à l'accord ».

Un site en pertes selon la direction

A Argentan, la direction assure qu' « entre 2018 et 2022, le site a généré une perte cumulée de plus de 28 millions d'euros. Et le marché européen des voitures est en train de se comprimer. Aujourd'hui sur huit voitures achetées, une seule est neuve et sept le sont d'occasion ». Selon la direction, la recherche d'un repreneur se poursuit.

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Marelli se présente comme « l'un des principaux fournisseurs mondiaux indépendants du secteur automobile ». L'entreprise compte près de 50.000 employés dans le monde, sur 170 sites et centres de recherche et développement répartis en Asie, aux Amériques, en Europe et en Afrique.

(avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 06/10/2023 à 15:04
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Pendant ce temps : « On avait vu juste et les actionnaires avaient tout planifié. Il y a beaucoup de colère », s’exclame Amar Landraa, délégué syndical CGT d’Unterland Metal. C’est ainsi que le fabricant de cloisons de bureaux Clestra d’Illkirch-G...

à écrit le 06/10/2023 à 9:09
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Bien sur qu'il y a des pertes collossales avec 35 heures du travail par semaine et un nombre gigantesque des fériés islamiques la France peut pas être un concurent serieux des pays comme Slovaquie Roumanie etc.De plus ces sont des ex usines française...

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