L'Inde, marché de prédilection des projets communs de l'alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi

Ce mercredi, les trois dirigeants de Nissan, Renault et Mitsubishi ont détaillé leur feuille de route sur les projets communs de l'Alliance. La filiale électrique de Renault, Ampere, détiendra la propriété intellectuelle des plateformes communes et permettra une réduction de 50 % du coût de la future Nissan Micra. L'Inde reste le lieu de développement privilégié de l'Alliance.
Nissan a confirmé vouloir être un client de Horse, la co-entreprise réunissant les moteurs thermiques, partagée entre Renault et Geely, et recevra 6 familles de boîtes de vitesse et moteurs ainsi que 500.000 pièces par an.
Nissan a confirmé vouloir être un client de Horse, la co-entreprise réunissant les moteurs thermiques, partagée entre Renault et Geely, et recevra 6 familles de boîtes de vitesse et moteurs ainsi que 500.000 pièces par an. (Crédits : KIM KYUNG-HOON)

Près d'un an après l'officialisation de leur nouveau contrat de mariage, l'Alliance accélère dans la présentation de son nouveau plan d'attaque. Globalement, les montants de la participation de Nissan et de Mitsubishi dans Ampere, la filiale de Renault dédiée aux activités électriques et à l'électronique, ont été confirmés. Nissan prendra 600 millions d'euros et Mitsubishi restera autour des 200 millions d'euros. Les services de connectivités associés à Ampere seront également partagés entre les groupes. De son côté, Renault compte bien bénéficier de l'avance de Nissan dans le développement des batteries solides, véritable tournant technologique attendu vers 2026.

Pour Luca de Meo, le directeur général du groupe Renault, « ce nouveau plan pourrait éclairer la valeur de Renault sur le marché, mais ce n'est pas à moi de la définir. Nous n'avons pas réfléchi à cette nouvelle Alliance pour la valeur du groupe. Ce que nous présentons aujourd'hui a un impact beaucoup plus important que ce que nous avons fait depuis des dizaines d'années. »

Du point de vue de Nissan, cette Alliance permettra d'avoir une puissance commune sur l'électrique sur l'ensemble des marchés, qui ont une avancée d'électrification différente ainsi que des régulations différentes. De son côté, Mitsubishi estime que faire partie d'Ampere permettra d'augmenter en compétences sur l'électrique, avant la mise en place de potentielles régulations en Asie, similaires à celles de l'Europe. Globalement, les trois constructeurs ont reconnu l'importance des synergies pour réduire les coûts et augmenter leur force de frappe dans toutes les régions du monde.

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Le partage des plateformes de production

Nissan et Mitsubishi confient ainsi le développement et la fabrication de deux véhicules électriques à Ampere, un SUV sur le segment C pour Mitsubishi et un modèle plus compact pour Nissan, qui remplacera la Micra actuelle.

« Développée et fabriquée par Ampere, la Nissan Micra coûtera 50% de moins à Nissan »a précisé Luca de Meo.

« Ampere détiendra par ailleurs la propriété intellectuelle des plateformes électriques développées par l'Alliance », a confirmé Jean-Dominique Senard, le président du groupe Renault.

Au total, 60 % des véhicules Nissan, Mitsubishi et Renault partagent une plateforme (châssis) commune. Mais ce taux devrait notamment augmenter, ont signalé les trois groupes dans leur communiqué. Concrètement, en Europe, Nissan produira son futur modèle iconique, le SUV Juke électrique ainsi que la voiture compacte Leaf électrique sur la plateforme CMF-EV en Angleterre. Le constructeur nippon veut augmenter sa force sur le Vieux Continent, en particulier sur l'électrique, conforté par son augmentation des ventes de 25 % ce premier semestre comparé à l'année dernière.

En Amérique du Sud, les trois constructeurs veulent renforcer les synergies afin d'augmenter leurs parts de marché. Nissan sortira un pick-up basé sur le concept de Renault baptisé Niagara et présenté en octobre dernier au Brésil. Renault, de son côté, compte étendre sa présence en Argentine en particulier sur le marché des pick-up. Pour rappel, le constructeur français veut doubler le chiffre d'affaires hors Europe d'ici à 2027. En 2022, il a commercialisé 283.136 véhicules en Amérique latine soit 40 % de moins qu'il y a 10 ans.

En outre, Nissan et Renault mutualiseront leurs forces pour produire des petits véhicules électriques citadins en Amérique du Sud, où l'électrique n'est qu'une très faible part de marché pour l'instant.

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L'Inde, le marché stratégique

Mais c'est sur le marché indien que l'Alliance sera la plus forte. « C'est le marché le plus important sur lequel nous pouvons travailler ensemble », a confirmé Makoto Uchida, le directeur général de Nissan lors d'une réunion avec les autres directeurs du groupe ce matin.

Au total, six modèles seront développés et produits dans l'usine à Chennai, au Sud-Est de l'Inde dont deux SUV sur le segment C pour Nissan, ainsi qu'une citadine électrique pour Renault et une pour Nissan. Sur le nombre de véhicules en production attendu par l'Alliance, Luca de Meo a coupé court :

« Nous ne détaillerons pas les volumes de production, mais nous n'installons pas une plateforme dans un pays pour faire 20 voitures. »

Nissan a également confirmé vouloir être un client de Horse, la co-entreprise réunissant les moteurs thermiques, partagée entre Renault et Geely, et recevra 6 familles de boîtes de vitesses et moteurs ainsi que 500.000 pièces par an. Le constructeur japonais s'est dit intéressé par l'entité de recyclage « The future is neutral » ainsi que par le développement d'un futur véhicule utilitaire électrique.

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