Navya, spécialiste de la navigation autonome, demande son placement en redressement judiciaire

L'entreprise Navya, spécialiste de la technologie de la conduite autonome, s'est déclarée en cessation de paiements et a demandé son placement en redressement judiciaire. Une procédure qui a pour but « d'évaluer toutes les solutions permettant de pérenniser l'activité, maintenir les emplois ainsi que rechercher des investisseurs ». Le tribunal de commerce de Lyon doit se pencher le 31 janvier prochain sur cette demande.
Navya compte actuellement 280 salariés répartis en France, aux États-Unis et à Singapour.
Navya compte actuellement 280 salariés répartis en France, aux États-Unis et à Singapour. (Crédits : Navya)

Nouveau déboire pour l'entreprise lyonnaise Navya. Dans un communiqué publié mercredi 25 janvier, elle « annonce avoir procédé ce jour à une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal de commerce de Lyon », précise-t-elle. Et d'expliquer : « Compte tenu de l'évolution de son cours de bourse et de la liquidité des actions sur le marché, Navya n'était plus en mesure d'émettre de nouvelles tranches d'obligations convertibles en actions avec bons de souscription d'actions lui permettant de couvrir l'ensemble de ses besoins de trésorerie ».

Le cours de l'action Navya à la Bourse de Paris s'est effondré, passant en deux ans de près de 4 euros à 3 centimes ce mercredi, quand la société a demandé la suspension de sa cotation. « Par ailleurs, toutes les tentatives d'adossements auprès d'investisseurs ont échoué », a-t-elle ajouté, en reconnaissant ne pas disposer « de ressources disponibles suffisantes pour (...) faire face » à son passif.

« L'objectif de cette procédure de redressement judiciaire est d'évaluer toutes les solutions permettant de pérenniser l'activité, maintenir les emplois ainsi que rechercher des investisseurs dans le cadre d'un plan de redressement, par voie de continuation ou d'un plan de cession », a détaillé Navya.

Selon le texte, « le tribunal de commerce de Lyon se prononcera sur cette demande d'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire lors d'une audience qui se tiendra le 31 janvier » et « si le tribunal de commerce fait droit à la demande de la Société, l'exploitation de la Société se poursuivra pendant la période d'observation ».

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Une « pépite » qui n'a pas trouvé sa place

Navya compte actuellement 280 salariés répartis en France, aux États-Unis et à Singapour. Créée en 2014 et souvent vue comme une « pépite » de la technologie française, ce spécialiste des solutions de navigation autonomes est connu pour avoir mis sur pied différents programmes expérimentaux et commercialisé près de 200 unités de sa navette autonome shuttle, dédiée au transport de passagers, au sein de 25 pays.

Mais Navya a toujours peiné à transformer l'essai. L'entreprise se heurte depuis toujours aux défis du passage à l'échelle du marché de la mobilité autonome et de sa réglementation. En octobre, la présidente du directoire d'alors Sophie Desormière - elle a démissionné au 31 décembre dernier - confiait à La Tribune les freins qui demeuraient justement au passage à l'échelle d'une telle technologie en France. « Le marché émerge plus vite en dehors de nos frontières, tout d'abord parce que, sur le sujet des villes du futur, les infrastructures se construisent directement autour de la mobilité autonome. (...) Mais il s'agit aussi d'une question de culture ».

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Ce début d'année 2023 se révèle en tout cas compliqué pour Navya, après une fin 2022 tout autant chahutée. En décembre, l'entreprise basée à Villeurbanne, banlieue nord-est de Lyon, a en effet subi l'annulation, à la dernière minute, d'une nouvelle ligne de financement. Et sa présidente du directoire Sophie Desormière, nommée tout juste un an, a démissionné.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 27/01/2023 à 12:48
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Un coup de fil a Segolene Royal suffit parce qu'elle a d'experience en imposer des subventions pour des projects similaires (Heuliez, Mia Electric).

à écrit le 27/01/2023 à 3:41
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C'est triste pour les salariés, mais le véhicule autonome est une utopie, non pas pour sa faisabilité mais pour l'usage que pourraient en faire les terroristes . Notre époque est trop dangereuse pour laisser des véhicules non contrôlés sur les routes...

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