Automobile : le marché français a retrouvé la santé en 2023, avec un nombre record de voitures électriques

Selon les derniers chiffres publiés ce lundi par la Plateforme automobile, le marché automobile tricolore a grimpé de 16,07% en 2023. Les ventes de modèles électriques ont augmenté de 47% par rapport à 2022. Un record.
Au total, 1.774.729 voitures particulières neuves ont été mises en circulation l'année dernière, selon les chiffres de la PFA.
Au total, 1.774.729 voitures particulières neuves ont été mises en circulation l'année dernière, selon les chiffres de la PFA. (Crédits : EVGENIA NOVOZHENINA)

Le marché automobile français a retrouvé des couleurs en 2023, selon la Plateforme automobile (PFA), référente sur le secteur en France. Selon ses derniers chiffres publiés ce lundi, le marché a ainsi grimpé de 16,07% et a vu la mise en circulation d'un nombre « record » de voitures électriques et hybrides rechargeables.

Au total, 1.774.729 voitures particulières neuves ont été mises en circulation l'année dernière, selon la PFA, qui représente les constructeurs et équipementiers tricolores. Les immatriculations marquent la livraison des véhicules commandés plusieurs semaines ou mois auparavant.

« On a réussi à écouler les véhicules commandés par les clients, le problème crucial du manque de composants électroniques est en train de disparaître », affirme à l'AFP François Roudier, responsable de la communication de la PFA, qui évoque une « bonne année ».

Une année 2024 « beaucoup plus problématique »

« On a une année positive mais ce n'est pas la fête non plus, 2022 était ultra-compliquée avec de gros problèmes au niveau industriel », tempère Grégory Pelletier, directeur de la rédaction de L'Argus. Toutefois, 2024 apparaît « beaucoup plus problématique », car « les nouvelles commandes sont plutôt en baisse », pointe François Roudier.

« On est dans une économie d'inflation, l'essence et les véhicules coûtent cher, ce n'est pas favorable à l'automobile, et c'est compliqué de choisir entre essence, hybride, électrique », abonde Grégory Pelletier.

Lire aussiLe marché automobile français continue à retrouver de l'allure

Le marché est par ailleurs resté une nouvelle fois au-dessous du seuil symbolique des deux millions de véhicules immatriculés, habituellement franchi avant la pandémie de Covid-19. « On s'inscrit dans un volume d'immatriculations qui va être structurellement en dessous », estime François Roudier : les ventes de voitures d'entrée de gamme ont baissé depuis la pandémie, tandis qu' « on voit une percée des véhicules plus hauts de gamme », plus chers mais vendus en moins grande quantité.

Un nombre record de véhicules électriques

Les voitures électriques (16,8 % des immatriculations) et hybrides rechargeables (9,2 %) ont, quant à elles, représenté ensemble 26% du total des immatriculations. « C'est un record, on n'a jamais eu ça, le mouvement vers l'électrification est en marche », selon François Roudier. Au total, plus de 1,5 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables roulent déjà sur les routes françaises, selon d'autres chiffres de l'association des professionnels des mobilités électriques (Avere).

Lire aussiVoitures électriques : les constructeurs européens pactisent avec leurs rivaux chinois pour mieux les contenir

D'après la PFA, les ventes de véhicules tout électrique ont ainsi augmenté de 47% par rapport à 2022, et celles d'hybrides rechargeables, ces véhicules qui se branchent aussi sur une prise ou une borne et peuvent rouler en mode électrique, ont crû de 34%. Autre information intéressante donnée par l'étude : le Model Y de Tesla, modèle électrique le plus vendu sur l'année, a été la huitième voiture la plus mise en circulation dans le pays. Suivent dans le classement la petite Dacia Spring et la MG4, des voitures chinoises, devant la Fiat 500e et la Renault Mégane, première voiture française.

Les immatriculations de voitures essence sont, quant à elles, restées stables, affirme la Plateforme automobile. Celles-ci représentent plus du tiers du parc mis en circulation, tandis que le diesel a poursuivi son déclin : seule une voiture particulière neuve sur dix immatriculée en 2023 était diesel.

Stellantis en tête des ventes... mais Renault se rapproche

Qui est le premier vendeur de voitures en France ? Si Stellantis (propriétaire des marques Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Jeep) reste en tête des ventes avec 27,4% de part de marché, le groupe ne progresse que de 1,8% et voit Renault revenir dans son rétroviseur (24,6% du marché des voitures de particuliers, +18,3%), tandis que Volkswagen complète le podium (13,9% de part de marché, +25,2%).

La Renault Clio V est en tête des voitures mises en circulation, devant le Peugeot 208, dont une nouvelle version doit arriver en janvier. « Renault avait du mal à livrer les années précédentes avec les pénuries de pièces », tandis que « c'est une mauvaise année pour Peugeot qui a augmenté ses prix et n'a pas rempli ses objectifs », selon Grégory Pelletier.

Le durcissement du bonus écologique rend nerveux les constructeurs

Par ailleurs, les constructeurs se dépêchent d'immatriculer des voitures électriques avant le durcissement du bonus écologique prévu le 15 mars prochain. Les nouveaux critères prendront notamment en compte l'empreinte carbone de la fabrication des véhicules. Seuls ceux produits en France et en Europe seront éligibles. Deux modèles phares de l'électrique fabriqués en Chine, la Tesla Model 3 et la Dacia Spring, ainsi que les principaux constructeurs chinois comme BYD ou MG (SAIC) en seront donc exclus.

Lire aussiVoiture électrique : le bonus écologique pourrait baisser de 1.000 euros pour les ménages les plus aisés en 2024

L'éventuelle baisse du bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique pourrait également constituer un frein à l'électrification, comme cela a été le cas en Allemagne ou aux Etats-Unis, selon François Roudier. Celui-ci pourrait passer à 4.000 euros pour les 50% de Français les plus aisés, au lieu de 5.000 euros en 2023, selon une source gouvernementale.

Le « leasing social », arme du gouvernement pour booster l'électrique

Pour que les foyers les plus modestes aient accès à l'électrique, fin 2023 l'Etat a lancé un dispositif de location avec option d'achat (LOA) à moins de 100 euros pour les citadines, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien). Avec 20.000 voitures la première année, ce dispositif est ouvert dans un premier temps aux « actifs gros rouleurs" » (qui roulent plus de 8.000 kilomètres par an, ou habitent à plus de 15 km de leur lieu de travail).

L'Etat finance chaque location à hauteur de 13.000 euros. Cette LOA sera ouverte à terme à la moitié des ménages les plus modestes, dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 15.400 euros. Sans apport initial, la location est prévue pour trois ans.

Stellantis et Renault en concurrence frontale sur l'électrique

C'est le match de l'année du marché automobile français : Renault contre Stellantis, le groupe propriétaire de Peugeot et Citroën issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler. Deux groupes, deux histoires, deux patrons emblématiques, mais la même ambition : remporter la marché du véhicule électrique en Europe. Commencée depuis quelques années, cette bataille va prendre une autre dimension en 2024 avec le lancement de plusieurs modèles dans deux segments de marché stratégiques : les petites voitures et les SUV.

Sur le segment très concurrentiel des citadines électriques, le match va en effet opposer la nouvelle Citroën C3, en version électrique, à l'emblématique Renault R5 électrique. Une bataille qui cache des stratégies industrielles diamétralement opposées. Renault mise sur le « made in France » de sa R5 produite dans la ville de Douai, dans les Hauts-de-France.

Le groupe Stellantis va, lui, produire sa C3 électrique en Slovaquie, tandis que sa Peugeot 208 électrique le sera en Espagne. Une stratégie justifiée par les coûts de main-d'œuvre moins élevés dans ces pays, permettant de « protéger l'accessibilité des voitures électriques tout en amortissant leur surcoût de 30 % par rapport aux versions thermiques ».

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 7
à écrit le 02/01/2024 à 8:46
Signaler
Entre Dacia et Volkswagen nos routes sont moches.

à écrit le 02/01/2024 à 6:56
Signaler
Voiture électrique = marché artificiel, en grande partie à coup de subventions en tous genres, entraînant une concurrence totalement faussée. En plus ces voitures ne répondent pas aux contraintes et usages de nombre de clients potentiels

à écrit le 01/01/2024 à 19:27
Signaler
Et le gouvernement nous endette de combien pour subventionner un marché des véhicules électriques non viable autrement ? Parce que nos impôts ne suffisent plus, et depuis longtemps, au gouvernement...

à écrit le 01/01/2024 à 18:35
Signaler
Bref ! Moins il y a de service public et plus on relance la consommation par contrainte ! C'est de la duperie McKronniste !

à écrit le 01/01/2024 à 15:23
Signaler
On se joue de nous ! Toy au tas : les jouets à la casse !

à écrit le 01/01/2024 à 14:14
Signaler
L'électrique 🤣🤣🤣 subventions et quasi obligations et 90% voitures d'entreprises 😂😂 marché de pacotille !

à écrit le 01/01/2024 à 13:26
Signaler
"avec un nombre record de voitures électriques" : Bah oui, payees en partie avec l'argent du contribuable grace a la subvention vehicule electrique

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.