En France, recharger la batterie de sa voiture électrique coûte désormais plus cher depuis le 1er février avec la hausse du coût de l'énergie, de 9% en moyenne. Mais cela n'empêche pas ce type de véhicule de conserver son avantage par rapport au moteur thermique, explique une étude de l'installateur de bornes Qovoltis. Un argument central pour le développement de la voiture électrique, dont le prix est plus élevé à l'achat.
Dans le détail, l'enquête de Qovoltis indique que la recharge électrique la plus économique se fait à domicile en « recharge intelligente », soit en profitant des tarifs de nuit. Elle est un peu plus chère en copropriété, et atteint 5,3 euros en moyenne en heures pleines.
La recharge la plus chère se fait sur des bornes ultrarapides au bord des autoroutes, auprès des exploitants comme TotalEnergies ou Ionity. Par ailleurs, les écarts dans le prix d'une recharge varient du simple au quadruple selon l'endroit où l'on charge, soit de 2,5 à 10,6 euros (pour une charge équivalente à 100 kilomètres de route en voiture électrique, avec une consommation moyenne).
En comparaison, avec un véhicule thermique, rouler 100 kilomètres revient à 13,8 euros (sur la base d'une consommation moyenne de 7,5 litres/100 km et d'un carburant à 1,85 euro le litre).
Les tarifs des bornes de TotalEnergies n'ont pas augmenté
Sur la voie publique, TotalEnergies a indiqué jeudi que les tarifs de ses bornes n'avaient pas augmenté avec le coût de l'électricité. Ces opérateurs ne sont en effet pas soumis aux mêmes tarifs de l'électricité, ni au bouclier tarifaire. Si l'électricité se maintient à un tarif élevé, ils pourraient toutefois décider de répercuter ces hausses plus tard. Une future taxation de la recharge, qui viendrait compenser la baisse de la taxe sur les carburants, pourrait également peser à terme sur les tarifs.
Un avantage coût essentiel
Cet avantage du coût des véhicules électriques est censé aider à convaincre les potentiels acheteurs, qui doivent débourser plus d'argent pour passer à l'achat. Pourtant, si les propriétaires de véhicules électriques rechargent principalement sur une prise ou une borne à la maison, donc lentement et à bas coûts, seulement 26% des utilisateurs déclarent piloter leur recharge, notamment pour profiter des heures creuses, selon une enquête de BVA pour Enenis parue en septembre 2023.
La Commission de régulation des énergies (CRE) a donc alerté en décembre 2023 sur « les conséquences qu'aurait un trop faible niveau de pilotage de la recharge à domicile de millions de véhicules électriques attendus dans les prochaines années ». La CRE recommande de connecter les chargeurs aux compteurs communicants (Linky).
Prix et autonomie restent des obstacles au développement des ventes
Cet avantage coût est d'autant plus crucial que les voitures électriques semblent moins intéresser de potentiels acheteurs cette année qu'en 2023. Selon une étude Deloitte publiée lundi, seuls 9% des Français interrogés choisiraient, en effet, une voiture électrique comme prochain véhicule, contre 7% en 2022. 41% voudraient une voiture à essence ou diesel, et 19% une hybride.
Le prix des modèles 100% électriques reste un frein majeur : une part croissante des Français interrogés ne sont pas prêts à mettre plus de 30.000 euros dans leur nouvelle voiture (62% en 2023 contre 56% en 2022). Environ 90.000 personnes ont d'ores et déjà demandé à bénéficier d'une voiture électrique à prix réduit dans le cadre du « leasing social ». Au total, 25.000 véhicules seront disponibles cette année, mais le gouvernement espère monter en cadence
L'autonomie et le temps nécessaire pour recharger le véhicule sont deux autres handicaps. Une large majorité des acheteurs de voitures aimeraient profiter d'autonomies supérieures à 400 kilomètres, soit autant qu'avec une voiture thermique, ce qui implique de grosses et coûteuses batteries. De quoi mettre à mal les nouvelles offres de voitures économiques avec des petites batteries.
(Avec AFP)
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