Voitures électriques : Stellantis investit 155 millions de dollars dans trois usines américaines

Stellantis a annoncé un investissement de 155 millions de dollars dans trois de ses usines de l'Indiana, aux États-Unis. Le groupe compte y fabriquer des modules de propulsion électriques pour doper sa production pour le marché américain. Il compte y lancer plus de 25 véhicules électriques d'ici à 2030 afin que les voitures électriques représentent 50% de ses ventes totales.
Ces 155 millions de dollars annoncés vont permettre de préserver plus de 265 emplois sur l’ensemble des trois usines de la ville de Kokomo, dans le nord des États-Unis.
Ces 155 millions de dollars annoncés vont permettre de préserver plus de 265 emplois sur l’ensemble des trois usines de la ville de Kokomo, dans le nord des États-Unis. (Crédits : GONZALO FUENTES)

Stellantis veut booster sa production de voitures électriques aux États-Unis et s'en donne les moyens. Le groupe a annoncé ce mardi 28 février investir 155 millions de dollars dans trois de ses usines de l'État de l'Indiana. Ce, pour fabriquer des modules de propulsion électriques. Ces derniers combinent un moteur électrique, un convertisseur et la transmission, offrant « des performances et une autonomie améliorée à un prix concurrentiel », souligne le constructeur dans un communiqué. Ils seront destinés à ses plus gros véhicules, comme les SUV et pickups chéris du marché américain, promettant une autonomie de 800 kilomètres.

Ces 155 millions de dollars annoncés vont permettre de préserver plus de 265 emplois sur l'ensemble des trois usines de la ville de Kokomo, dans le nord des États-Unis. Ces sites étaient anciennement destinés à la production de véhicules de la marque Chrysler, le groupe étant issu de la fusion en 2021 de Fiat-Chrysler et Peugeot-Citroën. La production devrait débuter au troisième trimestre 2024, une fois les usines modernisées (moulage, usinage, assemblage).

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Des milliards pour l'Indiana

Stellantis avait déjà annoncé en mai 2022 la construction prochaine d'une usine de batteries à Kokomo, en partenariat avec Samsung. Le lancement de la production y est prévu pour le premier trimestre 2025, avec une capacité de production annuelle initiale de 23 gigawattheures (GWh) et l'ambition de la porter à au moins 33 GWh les années suivantes. Le groupe a aussi fait part de la production d'un nouveau moteur et d'une nouvelle génération de transmission à huit rapports.

Au total, Stellantis a indiqué avoir investi près de 3,3 milliards de dollars dans l'Indiana pour « soutenir sa transition ». L'entreprise y exploite actuellement cinq sites de production de groupes motopropulseurs, pour un total de 7.000 salariés.

Reste que, à 400 kilomètres de là, l'autre site Stellantis de Belvidere (Illinois) doit cesser bientôt sa production de Jeep. Avec 1.250 licenciements à la clé. Le groupe a invoqué des difficultés dues à la pandémie et la hausse des coûts liée à la transition vers l'électrique. Il réfléchit néanmoins à d'autres façons d'utiliser le site.

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Priorité au marché américain

L'électrification du marché nord-américain, qui reste balbutiante par rapport à la Chine et l'Europe, est la priorité de Stellantis pour 2023, a annoncé le patron du groupe Carlos Tavares fin février.

« Alors que nous poursuivons notre transition réussie vers un avenir décarboné dans nos activités européennes, nous mettons en place ces mêmes fondamentaux pour le marché nord-américain », a déclaré Carlos Tavares ce mardi.

Le groupe a pour objectif de vendre à horizon 2030 50% de voitures électriques aux États-Unis, pickups compris. Ces ventes ne représentaient que 5,8% du marché des voitures neuves en 2022. Pour les doper, Stellantis prévoit de lancer plus de 25 véhicules électriques sur ce marché d'ici à 2030. Le premier pick-up Ram électrique doit notamment renforcer l'offre du groupe dès 2023, suivi des grandes Jeep "Recon" et "Wagoneer S" en 2024.

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2022, année record pour Stellantis

Le groupe a enregistré une deuxième année de profits record en 2022. Son bénéfice net s'est élevé à 16,8 milliards d'euros, soit une hausse de 26% sur un an. Son chiffre d'affaires est lui aussi en nette progression, à 179,6 milliards d'euros (+18%).

Les hausses de prix, la chasse aux coûts et un dollar fort ont compensé largement une baisse du nombre de véhicules vendus en Europe. Stellantis a en effet enregistré un net recul de ses ventes sur son premier marché, l'Europe, à 2,6 millions d'unités (-8%). Mais le groupe a pu maintenir ses marges, notamment avec des hausses de prix et des nouveaux modèles électriques et hybrides vendus plus cher.

Stellantis a par contre progressé sur le marché nord-américain, avec 1,8 million de véhicules vendus (+2%) et un chiffre d'affaires de 85 milliards d'euros (+23%).

Le groupe a vendu 288.000 véhicules électriques en 2022, soit une hausse de 41%. Il talonne Tesla dans les ventes électriques en Europe et compte multiplier les lancements au cours des prochains mois. « Nous disposons désormais de la technologie, des produits, des matières premières et de l'écosystème complet de batteries pour mener à bien cette même transformation en Amérique du Nord, avec nos premiers véhicules Ram 100% électriques en 2023 et Jeep en 2024 », a souligné dans un communiqué Carlos Tavares.

(Avec AFP)

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