
Stellantis (Peugeot-Citroën - Fiat-Chrysler) accélère dans la transition énergétique. Carlos Tavares, directeur général du constructeur, qui inaugurait lundi, à Trémery, en Moselle, l'usine qui fabrique les moteurs électriques pour ses modèles DS3, Peugeot 208, Jeep Avenger et Opel Mokka, a annoncé vouloir « produire 50% de ses besoins en énergie sur ses sites européens d'ici 2025 ».
Emotors, une co-entreprise lancée par Stellantis avec un partenaire franco-japonais, Nidec Leroy-Sommer, s'est installée dans l'ancienne usine Citroën qui a été un temple des moteurs diesel avant de se lancer aussi dans les moteurs hybrides. Elle a été inaugurée lundi en grande pompe en présence de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'industrie. Les 200 salariés de cette première ligne devraient assembler plus de 200.000 moteurs par an, avant l'ouverture d'une deuxième ligne fin 2023.
L'usine de Trémery pourrait continuer à produire des voitures hybrides
La production pourrait monter jusqu'à un million de moteurs dès 2024, si le parc des voitures électriques poursuit son expansion. En revanche, si le prix des électriques ne baisse pas et qu'elles ne sont pas adoptées par les classes moyennes, Trémery pourra continuer à produire des voitures hybrides.
« Nous essayons de créer une espèce de vase communicant qui fasse qu'à l'arrivée on trouve des solutions pour tout le monde », a prévenu Carlos Tavares. D'autant plus que l'année 2023 risque d'être marquée par un ralentissement économique et une hausse des taux d'intérêt : ils freinent déjà les ventes de voitures neuves comme le marché de l'occasion en Amérique du Nord, et « on va avoir exactement la même chose en Europe ».
Par ailleurs, la hausse des coûts de l'énergie (gaz, électricité) ne devrait pas freiner les trois projets d'usines de batteries de Stellantis en Europe, a assuré le dirigeant. « Je préfère penser que l'inflation du coût de l'énergie est transitoire, de courte durée », et « certainement pas en France », si « son programme de développement nucléaire » se poursuit.
Stellantis mise sur le rétrofit Stellantis va tester le rétrofit, qui consiste à convertir des véhicules thermiques à l'électrique, sur des utilitaires en France en vue d'une commercialisation en 2024. Le constructeur a signé un partenariat avec un jeune atelier français Quinomic, la réussite de ce développement conjoint « d'ici fin 2023 » et les retours des clients sur les prototypes permettront « la mise en œuvre et la commercialisation de la solution à partir de 2024 en France ». Le rétrofit est une solution « à la fois durable et abordable pour les clients qui souhaitent passer à une mobilité zéro émission et réduire leur coût d'usage (TCO) sans devoir remplacer leur véhicule », selon le constructeur. Leader dans la catégorie des gros fourgons en Europe avec le Fiat Ducato, Stellantis propose depuis quelques mois des versions électriques pour tous ses utilitaires.
(Avec AFP)
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