Holcim (ex-Lafarge) s'envole en Bourse après l'annonce de l'introduction en Bourse de sa branche américaine

Le géant suisse du ciment et des matériaux de construction a annoncé, dimanche, prévoir de scinder ses activités en Amérique du Nord pour les introduire en Bourse. Un projet qui devrait doper la croissance du groupe. Il a d'ores et déjà été salué par les investisseurs.
L'action du géant suisse des matériaux de construction Holcim a bondi de plus de 5%, à 67,6 francs à la Bourse suisse, dans les premiers échanges ce matin.
L'action du géant suisse des matériaux de construction Holcim a bondi de plus de 5%, à 67,6 francs à la Bourse suisse, dans les premiers échanges ce matin. (Crédits : ARND WIEGMANN)

[Article publié le lundi 29 janvier à 12h08, mis à jour à 14h55]Alors que le CAC 40 a touché un nouveau plus haut historique la semaine dernière, les investisseurs se sont réveillés avec une nouvelle bonne nouvelle, ce lundi. L'action du géant suisse des matériaux de construction Holcim a bondi de plus de 5%, à 67,6 francs à la Bourse suisse, dans les premiers échanges ce matin.

A l'origine de cours orienté à la hausse : le groupe actif dans le ciment, béton, granulats et toitures, a annoncé une cotation aux Etats-Unis pour le premier semestre 2025 pour ses activités en Amérique du Nord qu'il espère valoriser à plus de 30 milliards de dollars (27 milliards d'euros).

Avec cette décision de scinder ses activités en Amérique du Nord, Holcim « fait le pas » vers la prochaine étape de sa croissance, a réagi Mark Diethelm, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier. Alors que certains investisseurs auraient pu croire que la transformation d'Holcim était susceptible de ralentir - après trois années de fusions et acquisitions significatives -, cette intention de procéder à une scission montre que l'entreprise reste focalisée sur la création de valeur, argumente l'analyste.

« Cette scission des activités en Amérique du Nord devrait aider à accélérer sa croissance, soutenue par une équipe de direction locale et un conseil d'administration plus forts », juge-t-il.

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Le géant du ciment fort de nombreuses acquisitions

Le groupe suisse, qui avait fusionné en 2015 avec le français Lafarge, a nettement renforcé ses activités en Amérique du Nord par le biais d'acquisitions. Le groupe avait déboursé 3,4 milliards de dollars pour racheter en 2021 Firestone Building Products. Cette opération lui avait permis d'entrer sur le marché des produits d'isolation pour toiture. Dans un second temps, il avait multiplié les opérations de croissance externe.

Il s'était notamment renforcé dans les produits pour toiture avec le rachat de Malarkey Roofing Products en 2022 pour 1,35 milliard de dollars et de Duro-Last en 2023 pour 1,29 milliard de dollars. Le Suisse confiait en outre à La Tribune, début 2023, « souhaiter poursuivre le renforcement de [sa] position sur ce marché, de manière organique et par le biais d'acquisitions ». Une stratégie similaire à celle de son concurrent français Saint-Gobain, fabricant et distributeur de matériaux de construction et de verre, qui y a investi 5 milliards d'euros depuis 2019.

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Holcim bénéficie de l'IRA

Pour Holcim, le marché étasunien est porteur : avec près de 332 millions de consommateurs potentiels, il y a, selon son rival Saint-Gobain, un besoin de 4 millions de logements neufs sans parler de tous ceux à rénover. Et, que ce soit l'hexagonal ou l'helvète, tous deux entendent rester des industriels de la construction. D'ailleurs, rien que sur l'année 2023, les ventes des activités nord-américaines ont atteint environ 11 milliards de dollars sur fond de forte croissance. Mais le groupe vise à les porter au-delà de 20 milliards de dollars d'ici 2030. Il compte notamment sur la demande découlant des grands projets d'infrastructures et sur la demande de logement pour soutenir sa croissance.

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Avec une enveloppe de 370 milliards de dollars, le plan d'investissements de l'administration du président Joe Biden - appelé l'Inflation Reduction Act - encourage la production notamment de véhicules électriques, batteries, bornes de recharge, panneaux solaires et éoliennes, ce qui incite les entreprises à investir sur le sol américain et à y construire des usines, soutenant par ricochet la croissance de fabricants de matériaux de construction comme Holcim.

Holcim a déjà décroché plus d'une centaine de projets d'infrastructures, a quantifié Jan Jenisch, le président du groupe suisse, lors d'une conférence pour les analystes financiers ce lundi. Et « je ne vois pas de risques que cela change », a-t-il affirmé alors que les Américains doivent se rendre aux urnes pour l'élection présidentielle en novembre. « Si l'actuel président et l'ancien président apparaissent différents, leur politique économique est très cohérente », a-t-il déclaré. Selon lui, la réindustrialisation des Etats-Unis restera « probablement une priorité pour n'importe quel gouvernement ».

Eutelsat s'effondre en Bourse

Si l'heure est à la fête pour Holcim, c'est tout l'inverse pour Eutelsat à la Bourse de Paris. Trois mois après la fusion entre l'opérateur européen de satellites Eutelsat et le Britannique OneWeb, le nouveau groupe a revu lundi ses objectifs en légère baisse en raison de retard dans le déploiement de certaines infrastructures.

Ainsi, en 2023-2024, « le chiffre d'affaires est désormais attendu dans une fourchette comprise entre 1,25 milliard d'euros et 1,3 milliard d'euros (contre 1,32 milliard d'euros à 1,42 milliard d'euros précédemment) », a annoncé Eutelsat dans un communiqué.

« L'Ebitda (bénéfice brut d'exploitation, ndlr) ajusté est attendu dans une fourchette comprise entre 650 et 680 millions d'euros (contre 725 à 825 millions d'euros précédemment) », poursuit-il.

Il a en outre « suspendu » ses objectifs financiers pour 2024-2025, prévoyant d'en communiquer de nouveaux lors de la publication de ses résultats annuels le 2 août.

Ce manque de visibilité inquiète les investisseurs qui délaissent massivement l'action Eutelsat lundi. Le titre chutait de près de 17% à 3,41 euros vers 9h30 à la Bourse de Paris, avant de s'établir à -15,9% vers 10h15, dans un marché en très légère hausse. L'opérateur européen de satellites SES était entraîné dans le sillage d'Eutelsat et perdait plus de 4% à l'ouverture dans un marché.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 29/01/2024 à 12:36
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les collaborateurs de daesh se portent bien, ben au moins tant que y a l'oseille ....

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