Le cancer, priorité numéro un de Servier

En plus de ses activités historiques, Servier veut accélérer dans son oncologie, domaine thérapeutique pour lequel il consacre la moitié de ses dépenses en R et D.
Jean-Yves Paillé
Le choix de Servier s'aligne avec celui de la plupart des grands laboratoires pharmaceutiques dans un secteur de plus en plus concurrentiel.

Cinq et demi après l'éclatement du scandale du Mediator, Servier cherche à redorer son blason, mais également de nouveaux relais de croissance. Le laboratoire veut compléter les revenus issus de son activité historique, des traitements cardiovasculaires, encore aujourd'hui sa première source de revenus (il est le numéro 2 en Europe dans ce domaine). Il accélère désormais dans les traitements contre le cancer.

"L'oncologie est la priorité numéro 1", expliquait Éric Falcand, vice-président de Servier, lors des Innovations days, lundi 3 octobre. Preuve de la volonté d'accélérer significativement dans ce domaine thérapeutique, Servier consacre aujourd'hui 50% des ressources en R et D dans la recherche de traitements contre le cancer, et compte maintenir ce cap dans les années à venir. Cela représente  environ 468 millions d'euros par an, si l'on s'en tient aux 24% de ses revenus consacrés à la R et D.

Le groupe dispose aujourd'hui de huit médicaments en oncologie en lancement ou en phase de développement.

Lire aussi >> Cancer : Bruxelles donne son feu vert à Servier pour un nouveau médicament

Servier mise sur l'immunothérapie

Le groupe mise en particulier sur le développement de traitements innovants issus des biotechnologies. Il a lancé en juillet un programme ad hoc avec la construction d'une unité dédiée sur son site de Gidy (près d'Orléans).

Le laboratoire pharmaceutique français a par ailleurs signé un partenariat avec la biotech française Cellectis pour bénéficier d'une licence sur le UCART19 en fin d'année derrière, une immunothérapie capable potentiellement de guérir deux types de leucémies. Également le groupe collabore avec la biotech Sorrento pour développer un traitement en immunothérapie contre les cancers hématologiques.

Enfin, Servier explore également d'autres pistes, comme les médicaments inhibiteurs de protéases, qui permettraient de ralentir la progression des cancers. Servier a annoncé le 10  octobre qu'il allait désormais prendre en charge la suite d'un programme de recherche-développement en oncologie sur cette stratégie thérapeutique, développé en partenariat avec Hybrigenics

Servier s'appuie sur beaucoup de partenariats (une quarantaine, dont 15 en oncologie), certainement en partie parce que les recherches contre le cancer ne font pas partie de ses activités historiques. "Nous sommes partis de presque rien il y a quelques années", rappelle Éric Falcand.

L'oncologie, priorité de la plupart des géants pharmaceutiques

Le choix de Servier s'aligne avec celui de la plupart des grands laboratoires pharmaceutiques dans un secteur de plus en plus concurrentiel. Sur les 63 milliards de dollars de transactions annoncées dans l'industrie pharmaceutique entre janvier et juillet, 20% étaient dédiés à l'oncologie.

Il faut dire que le marché des anticancéreux pourrait grimper jusqu'à plus de 60% entre 2015 et 2020 à 178 milliards de dollars. Cela représente plus d'un dixième du marché du médicament qui atteindrait les 1.400 milliards de dollars, d'après le cabinet de conseil IMS Health.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 3
à écrit le 12/10/2016 à 21:13
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On devrait plutôt se poser des questions sur la forte augmentation des cancers, plus de 350000 nouveaux cas chaque année!

à écrit le 12/10/2016 à 9:29
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tout ce qui pourra aider à vaincre cette malédiction est à encourager, profits ou pas....

à écrit le 12/10/2016 à 9:22
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Vous ne trouvez pas qu'il fait déjà assez de morts comme ça ce foutu cancer !?

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