Les entreprises européennes n'ont consacré en 2021 que trop peu d'argent pour améliorer leur efficacité énergétique. C'est le constat fait par la Banque européenne d'investissement (BEI) qui a mené une étude auprès de 13.000 entreprises.
Les investissements pour réduire la consommation d'énergie ne représentaient ainsi l'an dernier que 10% du montant total de leurs investissements. Cette étude souligne qu'en Finlande (54%) ou en Autriche (51%), plus d'une entreprise sur deux a investi en 2021 pour consommer moins d'énergie. À l'inverse, moins d'une entreprise sur quatre l'a fait en Lituanie (20%) ou en France (24%).
Investissements en hausse en faveur du climat en Europe
En 2022, à la suite de l'offensive en Ukraine, la réduction de la consommation d'énergie est devenue un enjeu essentiel pour les ménages comme pour les entreprises. La guerre a non seulement mis en péril l'approvisionnement énergétique de l'Europe mais aussi fait flamber les cours de l'électricité et du gaz, renchérissant d'autant les factures.
Dans ce contexte difficile, les firmes européennes investissent « de plus en plus » dans le champ de « l'action climatique », se félicite la cheffe économiste de la BEI Debora Revoltella. Par rapport à 2020, le pourcentage d'entreprises européennes qui consacrent une partie de leurs ressources financières à l'efficacité énergétique a progressé de trois points (de 37% à 40%). Le « choc » qu'incarne la guerre en Ukraine « devrait être une incitation de plus » à investir pour réduire sa consommation d'énergie.
Les entreprises européennes sont en tout cas en avance sur leurs concurrentes américaines. Parmi ces dernières, seules 36% ont dépensé pour doper leur sobriété énergétique en 2021, soit 4 points de moins qu'en Europe.
Risque de désindustrialisation massive selon le Medef
De manière générale, l'impact de la guerre en Ukraine sur l'investissement privé en Europe semble pour l'instant limité. Un peu plus de 6% des entreprises se disent financièrement contraintes en 2022, une proportion en légère augmentation par rapport aux dernières années mais toujours inférieure aux 6,78% d'entreprises sous contrainte en 2017.
Néanmoins, sur le plateau de RTL ce matin, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, « s'est inquiété des coûts de l'énergie deux à trois fois moins chers aux États-Unis et en Chine » qui pourraient « entraîner une désindustrialisation massive en Europe ». Il a exhorté les « Allemands à faire preuve de solidarité pour éviter des compétitions entre usines européennes ».
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ZOOM - EN FRANCE, LA CONSOMMATION D'ÉLECTRICITÉ CONNAÎT UNE BAISSE MARQUÉE DANS LES GRANDES ENTREPRISES INDUSTRIELLES
Comme le gaz, la consommation de l'électricité décroît en France depuis la fin de l'été, ainsi que l'a révélé fin octobre RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France. « La diminution de la consommation d'électricité corrigée des aléas météorologiques peut aujourd'hui être estimée de l'ordre de 5% par rapport à son niveau d'avant-crise sanitaire » soulignait alors dans son analyse actualisée du scénario électrique pour l'hiver.
Par rapport à la tendance du premier semestre, la diminution est de l'ordre de 3 à 4% sur le mois de septembre 2022, soit bien avant la mise en place du plan de sobriété annoncé le 6 octobre par le gouvernement. La baisse est encore plus marquée dans les grandes entreprises industrielles, où la consommation électrique a baissé selon RTE de 8 à 9% par rapport aux niveaux d'avant-crise. Cela vient du « ralentissement économique observé en Europe et spécifiquement (de) la hausse spectaculaire des prix de l'énergie, qui ont conduit certaines usines à arrêter ou modérer leur activité ». Des entreprises proposent même aujourd'hui à des salariés de travailler pendant les heures creuses, révèle RTL.
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