Erdogan lance une nouvelle exploration gazière en Méditerranée circonscrite aux eaux turques

Le président turc a lancé, ce mardi, une nouvelle campagne d'exploration gazière en Méditerranée en prenant bien soin de préciser qu'elle se tiendrait au large des côtes turques et dans ses eaux. A l'été 2020, la précédente campagne avait provoqué une série d'incidents avec la Grèce puis avec Chypre, Ankara ayant déployé ses bateaux sismiques, escortés par des navires de guerre.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé, ce mardi, une nouvelle campagne d'exploration gazière en Méditerranée
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé, ce mardi, une nouvelle campagne d'exploration gazière en Méditerranée (Crédits : SPUTNIK)

« Nous n'avons besoin de la permission de personne ». Le message envoyé par Recep Tayyip Erdogan est clair. Le président turc a lancé, ce mardi, une nouvelle campagne d'exploration gazière en Méditerranée. « Les forages s'effectueront (dans les eaux) sous notre juridiction. Nous n'avons besoin de la permission de personne », a-t-il assuré, en célébrant le départ de l'Abduhamid Han, nouveau bateau de forage en mer, dans le port de Mersin (sud) pour une mission de deux mois.

Mais cette fois, Erdogan a voulu éviter de provoquer un scandale comme celui qui avait éclaté à l'été 2020 lors de la précédente campagne en Méditerranée orientale, une zone potentiellement riche en gaz naturel. Elle avait déclenché une série d'incidents avec la Grèce et, en octobre de la même année, avec Chypre après qu'Ankara ait déployé des bateaux sismiques, escortés par des navires de guerre, une manœuvre sèchement condamnée par l'Union européenne. D'autant que la Turquie conteste les frontières maritimes en Méditerranée avec la Grèce et Chypre, fixées après le démantèlement de l'Empire ottoman.

Le chef d'Etat a donc pris soin de préciser que cette nouvelle campagne d'exploration se tiendrait au large des côtes turques et dans ses eaux, fixant la destination du navire : « Notre bateau se rendra sur le gisement n°1 de Yorukler à 55 kilomètres au large de Gazipasa », un port situé à 180 kilomètres à l'est d'Antalya. « Notre bateau ne s'arrêtera pas (ailleurs), il n'ira pas sur d'autres puits », a-t-il martelé.

Réduire la « dépendance aux ressources énergétiques extérieures »

Justifiant cette opération, Erdogan a expliqué vouloir chercher « comment répondre au problème de notre dépendance aux ressources énergétiques extérieures ». Le bateau Abdulhamid Han « est le symbole de cette nouvelle politique énergétique de la Turquie » : « Désormais, avec notre quatrième bateau de forage et deux navires sismiques, nous sommes entrés dans le jeu ».

Selon Recep Tayyip Erdogan, la facture gazière de la Turquie devrait atteindre 100 milliards de dollars en 2022. « Le plus vite nous pouvons accroître nos ressources en gaz et en pétrole, qui sont devenues des armes par temps de crise économique mondiale, le meilleur bénéfice nous pourrons en tirer en réduisant notre dépendance énergétique et notre déficit budgétaire ». Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a annoncé mardi qu'une délégation turque « invitée » se rendra la semaine prochaine aux États-Unis pour y poursuivre les négociations sur le contrat d'avions de combats F-16, en partie payés et jamais livrés. Le Congrès américain s'oppose à toute livraison tant qu'Ankara ne s'engage pas à cesser toute menace à l'encontre de la Grèce, notamment les violations de  son espace aérien.

Erdogan s'est également rendu à Sotchi en Russie la semaine dernière où il a rencontré le président Vladimir Poutine. Ensemble, ils ont signé un accord pour renforcer la coopération économique et énergétique entre les deux pays. Concrètement, ils se sont mis d'accord pour « renforcer les échanges commerciaux » entre leurs pays et « aller à la rencontre des attentes mutuelles dans le domaine de l'économie et de l'énergie », selon un communiqué diffusé vendredi par le Kremlin. Dans l'avion le ramenant en Turquie, Edogan a confirmé que les livraisons de gaz russe à la Turquie seront payées en roubles.  « Un aspect positif de notre visite à Sotchi est notre accord avec M. Poutine sur le rouble. Si Dieu le permet, nos échanges en roubles assureront des bénéfices à la Turquie et à la Russie », a-t-il ainsi déclaré.

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Commentaires 5
à écrit le 10/08/2022 à 11:12
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une délégation turque est à Washington pour acheter des F16, ceci explique cela, il faut amadouer le Congrès qui est contre.

à écrit le 09/08/2022 à 22:45
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Vite un coup d état pour libérer les turques du moyen âge …

le 10/08/2022 à 23:33
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Armer les kurdes devrait suffir à occuper quelques temps Erdogan...

à écrit le 09/08/2022 à 18:35
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A force d'avoir le " cul entre deux chaises" Erdogan va finir par tomber.

le 10/08/2022 à 10:42
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Il mène une politique de puissance. Pour cela, il doit distendre les liens avec l’Occident et les affirmer avec la Russie et la Chine sans prendre de camps. Il réussit pour l’instant son coup. Faut-il maintenir une grosse production automobile en Tur...

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