
C'était en décembre 2021: les sept partis de la coalition gouvernementale belge se mettaient d'accord pour arrêter ses sept réacteurs nucléaires à horizon 2025, mais à condition que soient garanties « la sécurité d'approvisionnement » énergétique du pays et « la maîtrise des prix ». Des données bousculées par la guerre en Ukraine qui ont poussé, le 7 mars 2022, le Premier ministre Alexander de Croo, à « réévaluer » cette décision.
De « la certitude dans les temps incertains »
Une décision néanmoins soumise à l'accord d'Engie qui exploite deux réacteurs, les plus récents du pays, entrés en service en 1985. Dès le 7 mars, la directrice générale de l'énergéticien, Catherine MacGregor, faisait d'ailleurs savoir, aux Echos, que leur fermeture avait été préparée pour octobre 2022 et février 2023. « Revenir dessus ne serait guère réaliste », affirmait la patronne.
Pas de quoi dissuader la Belgique, dépendante de la Russie pour son pétrole (autour de 40%) plus que pour son gaz, qui décidait, quinze jours plus tard, de prolonger ces deux réacteurs jusqu'en 2035. « Nous choisissons la certitude dans des temps incertains », expliquait son chef de gouvernement.
Un accord trouvé au terme de neuf mois
Coup de théâtre: le Premier ministre Alexander de Croo et Engie ont trouvé un accord, début janvier 2023, après avoir négocié, pendant près de neuf mois, cette prolongation de dix ans. Après s'être mis d'accord pour une co-entreprise à 50/50 afin de gérer les deux réacteurs, l'Etat belge, qui s'est engagé à plafonner le coût de la gestion des déchets, et Electrabel, la filiale de l'énergéticien, ont accepté d'« d'engager immédiatement » les études préalables.
Ces deux derniers devraient se reparler très prochainement. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP en ce début février, le gouvernement belge envisage de prolonger trois autres réacteurs nucléaires pendant l'hiver 2025-2026. Son chef Alexander De Croo a été missionné pour interroger Engie ainsi que l'autorité belge de sûreté nucléaire sur les modalités.
Deux autres réacteurs débranchés depuis septembre
Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique, le groupe Elia, a en effet identifié un possible déficit d'alimentation estimé entre 0,9 et 1,2 GW, en cas de pics de consommation au cours de cet hiver 2025-2026 suivant la fermeture programmée de plusieurs réacteurs.
Dans le même temps, l'Etat a déjà « débranché » deux réacteurs le 23 septembre 2022 puis le 31 janvier 2023, respectivement Doel 3 et Tihange 2 après 40 ans de service.
(avec AFP)
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