Pétrole : l'AIE mise sur un baril à 80 dollars à l'horizon 2020

Alors que les cours du pétrole dégringolent depuis 2014 pour stagner autour de 50 dollars le baril, l'agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit un rééquilibrage, mais pas avant 2020.
L'Agence internationale de l'énergie n'exclut pas totalement le scénario d'une faiblesse durable des prix qui continueraient à évoluer autour de 50 dollars le baril jusqu'en 2020, avant de remonter progressivement jusqu'à 85 dollars en 2040.

Le marché pétrolier devrait progressivement se rééquilibrer autour de 80 dollars le baril à l'horizon 2020 grâce à une offre moins abondante, a prédit mardi 10 novembre l'Agence internationale de l'énergie.

"Le processus d'ajustement du marché pétrolier se fait rarement en douceur, mais dans notre scénario central, le marché se rééquilibrera à 80 dollars le baril en 2020, avec une poursuite de la hausse des prix par la suite", écrit l'AIE dans sa grande étude prospective annuelle (en anglais)

Les prix du pétrole ont été réduits de plus de moitié depuis la mi-2014 et évoluent actuellement sous la barre des 50 dollars le baril. Ils sont pénalisés notamment par l'offensive commerciale de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), Arabie saoudite en tête, qui inonde le marché d'or noir pour contrer la concurrence des hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis.

Vers un rééquilibrage ?

Mais cette dégringolade des cours porte en elle les germes d'un rééquilibrage du marché, en encourageant la demande et en réduisant la production future, du fait des coupes opérées par les compagnies pétrolières dans leurs dépenses d'exploration-production, souligne l'AIE.

En conséquence, la production des pays non membres de l'Opep atteindra un pic avant 2020, avec un peu plus de 55 millions de barils par jour, tandis que celle du cartel pétrolier devrait être tirée par l'Iran et l'Irak.

La demande augmentera quant à elle de 900.000 barils par jour en moyenne chaque année jusqu'en 2020, et elle atteindra 103,5 millions de barils par jour (mbj) 20 ans plus tard, contre 92,7 mbj en 2014.

La baisse des prix ne profitera pas aux consommateurs

Pour l'Agence, il ne faut toutefois pas exclure la possibilité d'une période prolongée de prix bas qui accroîtrait la dépendance aux pays du Moyen-Orient.

Ainsi,  le scénario d'une faiblesse durable des prix qui continueraient à évoluer autour de 50 dollars le baril jusqu'en 2020 n'est pas exclure. Les tarifs pourraient ensuite remonter progressivement jusqu'à 85 dollars en 2040, dans l'hypothèse d'une croissance économique mondiale peu vigoureuse, d'une production de schiste américain résistante et d'un maintien par l'Opep de sa stratégie.

Contrairement aux apparences, cette situation ne profiterait pas nécessairement aux consommateurs, a-t-elle mis en garde:

"Les bénéfices économiques sont contrebalancés par une dépendance croissante du Moyen-Orient pour les importations de brut et par le risque d'un brusque rebond des prix si les investissements continuent à s'amenuiser".

Cela constituerait une menace pour la sécurité énergétique et porterait un coup aux efforts d'économie d'énergie nécessaires à la réalisation de la transition énergétique, dans un monde confronté au défi du changement climatique, prévient l'AIE.

(Avec AFP)

   | Lire aussi: Pétrole: la production des pays non Opep devrait connaître sa plus forte baisse en 24 ans

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Commentaires 10
à écrit le 11/11/2015 à 12:36
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Il s'agit d'une étude à caractere administratif economique statistique, qui n'intégre pas la dynamique du développement technologique en cours et dans le prolongement de ce qui est déjà acquis au présent. On annonce déjà ça et là des progres tec...

à écrit le 10/11/2015 à 22:30
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Cette analyse est excessive. Tout le monde a intérêt à ce que les prix reviennent à 80 $ sur le Brent. Les banques centrales qui souhaitent plus d'inflation et tous les pays producteurs qui souffrent et sont menacés d'étouffement par un prix bas.

à écrit le 10/11/2015 à 22:30
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Cette analyse est excessive. Tout le monde a intérêt à ce que les prix reviennent à 80 $ sur le Brent. Les banques centrales qui souhaitent plus d'inflation et tous les pays producteurs qui souffrent et sont menacés d'étouffement par un prix bas.

à écrit le 10/11/2015 à 19:53
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Il est clair que vu TOUS les conflits que lancent les us, (voire aussi LA deuxième cause de l'arrivée de migrants dans les pays riches..), le pétrole va devenir DUR à extraire ET transporter. 80 dollars, un rêve, plutôt 200 à 250 dollars, histoire de...

à écrit le 10/11/2015 à 19:48
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Et pour l'utilisateur lambda, il faudra attendre quelle année pour que les prix baissent enfin à la pompe ? La saint glinglin ? L'Etat se gave,, les intermédiaires se gavent; les pétroliers se gavent, et les émirs achètent l'Europe et la peuple !!!

le 10/11/2015 à 20:41
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Sur un litre d'essence, il doit y avoir 0,68 euro HT de TICPE donc 0,80€ (à la louche) TTC. Le prix à pétrole gratuit, transport gratuit, marge du pompiste nulle, raffinage offert, et 'marge' (2-5 cts/L) du département nulle. (+ taxe carbone à venir ...

à écrit le 10/11/2015 à 14:14
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L'AIE est contrainte de faire croire que le prix du pétrole va remonter pour ne pas laisser place à une panique généralisée de l'économie. Il s'agit d'une chaîne et toute absence de perspective revient à figer nombre d'investissements comme à une rég...

le 10/11/2015 à 19:56
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"un autre outil de domination émerge." L'argent, peut-être..?? Avec un peu de bol...

le 11/11/2015 à 17:07
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@ Corso ; Je pense plus a un désintérêt des banques d' affaires Us pour les produits miniers et énergétiques, suite a la contraction de la croissance mondiale . Qui explique la chute des cours ....

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