Mauvaise nouvelle pour le numéro deux mondial de la sidérurgie. Le groupe ArcelorMittal verra cette année sa consommation d'acier en Europe baisser par rapport à 2022. En cause : la « faiblesse » du secteur de la construction.
« Nous nous attendons à ce que la consommation en Europe soit au-dessous de la fourchette basse de notre dernière prévision (qui était comprise entre -0,5% et +1,5%), en raison de la faible demande de produits longs due à la faiblesse de l'activité de la construction », indique ce jeudi le géant de l'acier dans son communiqué de résultats pour le troisième trimestre.
Une réalité différente sur son marché asiatique. En Chine, le sidérurgiste prévoit a contrario une croissance de la consommation d'acier « comprise entre 1 et 2% en 2023 par rapport à 2022 », et relève sa prévision pour l'Inde dont la consommation devrait se situer « au-dessus de la fourchette de la précédente prévision (entre +6 et +8%) ». Sur un plan global, le sidérurgiste reste donc « positif » sur les perspectives de demande à moyen et long terme.
ArcelorMittal a par ailleurs augmenté sa production d'acier et de minerai de fer par rapport au troisième trimestre de l'an passé. Les expéditions d'acier sont ainsi passées à 13,7 millions de tonnes contre 13,6 millions de tonnes au même moment l'année dernière. Au deuxième trimestre 2023, elles avaient atteint 14,2 millions de tonnes.
Un troisième trimestre baissier
Côté résultats, ce jeudi la multinationale industrielle a annoncé un recul de 6,4% de son bénéfice net au troisième trimestre et de 12,4% de son chiffre d'affaires par rapport au même trimestre en 2022. Il a été affecté notamment par la baisse des prix de l'acier et la baisse de la demande en Europe, selon son communiqué.
Dans le détail, sur la période de juillet à septembre, le chiffre d'affaires d'ArcelorMittal est ressorti à 16,62 milliards de dollars, contre 18,61 milliards de dollars au trimestre précédent et 18,98 milliards de dollars un an auparavant.
L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) s'est, lui, établi à 1,87 milliard de dollars, contre 2,61 milliards de dollars au trimestre précédent. Un an auparavant, il avait atteint 2,66 milliards de dollars. Le groupe a dégagé un résultat net de 929 millions de dollars au troisième trimestre, contre 1,86 milliard de dollars au trimestre précédent et 993 millions de dollars un an plus tôt.
L'ombre de l'accident dans une mine au Kazakhstan
Des résultats financiers certes baissiers, mais meilleurs qu'attendu d'après les analystes du groupe financier de référence Bloomberg. Ce, au regard de la situation difficile du groupe au Kazakhstan. Le 28 octobre dernier, une explosion dans une mine exploitée par l'aciériste y a provoqué la mort de 46 personnes. Il s'agit du cinquième accident mortel subi par le groupe au cours des deux dernières années dans ce pays, et le pire accident minier de l'histoire du Kazakhstan.
Conséquence sans précédent : le gouvernement kazakh a décidé de reprendre l'exploitation en direct des mines et de la sidérurgie. ArcelorMittal possédait le site de Temirtau depuis 1995. Il y a investi « plus de 5 milliards de dollars » depuis 20 ans. Notamment pour en améliorer la maintenance et la sécurité, s'est d'ailleurs défendu le groupe dans son communiqué du jour.
Suite à ce grave incident, le marché est dans l'attente « d'explications et de clarifications » sur le processus de sortie de la multinationale du Kazakhstan. ArcelorMittal « se concentre pour que la conclusion de cette transaction intervienne aussi rapidement que possible », indique-t-il dans son communiqué, sans plus de détails.
Pour rappel, les actifs d'ArcelorMittal au Kazakhstan sont évalués à 1,8 milliard de dollars dans ses comptes. Le titre du sidérurgiste était en baisse de 1,76% ce jeudi matin à la bourse de Paris, à 20,94 euros, sur un marché stable (+0,02%).
(Avec AFP)
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