Industrie : le numéro un de l'acier japonais va mettre la main sur l'américain US Steel

Le montant total de cette transaction devrait atteindre un total de 14,9 milliards de dollars, selon un communiqué conjoint des deux aciéristes. Une fusion avec l'américain Cleveland-Cliffs avait été initialement envisagée, mais US Steel a préféré l'offre de son concurrent japonais Nippon Steel, plus avantageuse.
Cette acquisition sera réalisée en totalité en espèces au prix de 55 dollars par action, soit une prime de 40% par rapport au cours de clôture de l'action de US Steel, vendredi dernier.
Cette acquisition sera réalisée en totalité en espèces au prix de 55 dollars par action, soit une prime de 40% par rapport au cours de clôture de l'action de US Steel, vendredi dernier. (Crédits : WOLFGANG RATTAY)

Une opération d'envergure dans le monde de l'industrie de l'acier. Nippon Steel, plus important groupe sidérurgique japonais, va racheter l'aciériste américain US Steel, pour environ 14,1 milliards de dollars (hors reprise de la dette). Une annonce faite ce lundi par les deux groupes, dans un communiqué conjoint.

Cette acquisition sera réalisée en totalité en espèces au prix de 55 dollars par action, soit une prime de 40% par rapport au cours de clôture de l'action de US Steel vendredi dernier. Nippon Steel reprendra également la dette du groupe américain, ce qui portera le montant total de la transaction à 14,9 milliards de dollars.

Un premier projet de fusion abandonné

US Steel avait lancé une revue stratégique en août dernier après avoir reçu plusieurs offres non sollicitées pour un rachat partiel ou total. L'aciériste a rejeté une offre de son principal concurrent américain Cleveland-Cliffs, qui valorisait la fusion à environ 10 milliards de dollars.

Le syndicat des métallurgistes USW a indiqué qu'il soutenait l'accord proposé par Cleveland-Cliffs. Reste qu'avec le rachat par Nippon Steel, tous les accords conclus entre US Steel et le syndicat USW seront respectés, ont indiqué les entreprises.

Accroître la production et opérer la décarbonation

Cette acquisition augmentera considérablement la production actuelle de Nippon Steel aux Etats-Unis. « Grâce à l'acquisition de US Steel par NSC (Nippon Steel Corporation), sa capacité annuelle totale prévue d'acier brut atteindra 86 millions de tonnes, accélérant ainsi les progrès vers l'objectif stratégique de NSC de 100 millions de tonnes de capacité mondiale d'acier brut par an », indique le communiqué.

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« Notre objectif commun en matière de décarbonation devrait améliorer et accélérer notre capacité à fournir à nos clients des solutions en acier innovantes pour atteindre les objectifs de développement durable », ont-elles assuré.

Selon les analystes et les acteurs du secteur, l'attrait de US Steel vient du fait qu'elle est sur le point de finaliser un plan d'investissement coûteux, comprenant l'installation de fours à arc électrique au lieu de hauts fourneaux au charbon, afin de réduire son empreinte carbone. Les deux conseils d'administration ont approuvé à l'unanimité l'accord, qui est soumis à l'approbation des actionnaires de US Steel, ont indiqué les sociétés.

ArcelorMittal dans une passe compliquée en Europe

Autre géant mondial de l'acier, ArcelorMittal verra cette année sa consommation d'acier en Europe baisser par rapport à 2022. En cause : la « faiblesse » du secteur de la construction.  « Nous nous attendons à ce que la consommation en Europe soit au-dessous de la fourchette basse de notre dernière prévision (qui était comprise entre -0,5% et +1,5%) », avait indiqué jeudi 9 novembre le géant de l'acier, dans son communiqué de résultats pour le troisième trimestre.

La réalité est différente sur son marché asiatique. En Chine, le sidérurgiste prévoit en effet une croissance de la consommation d'acier « comprise entre 1 et 2% en 2023 par rapport à 2022 », et relève sa prévision pour l'Inde dont la consommation devrait se situer « au-dessus de la fourchette de la précédente prévision (entre +6 et +8%) ».

Côté résultats, début novembre, l'aciériste européen a annoncé un recul de 6,4% de son bénéfice net au troisième trimestre et de 12,4% de son chiffre d'affaires par rapport au même trimestre en 2022. Il a été affecté notamment par la baisse des prix de l'acier et la baisse de la demande en Europe.

(Avec AFP)

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